Dominique Blais, Apparatus // Les ressources pédagogiques

jeudi 17 décembre 2015, par lacriee

Né en 1974 à Châteaubriand, France.

Vit et travaille à Paris, France.

Galerie Xippas- Dominique Blais

Depuis le milieu des années 2000, l’artiste Dominique Blais élabore des dispositifs sonores et visuels qui aiguisent nos perceptions en révélant des phénomènes infimes, habituellement imperceptibles. Dans ses installations, les accessoires les plus élémentaires du sound system (câbles, microphones, casques, tourne-disque, enceintes ou magnétophone à bandes) y sont scénographiés selon un protocole rigoureux, passant du statut d’objets manufacturés à celui de sculptures minimalistes. Le critique et historien d’art Pascal Rousseau précise : « Quand bien même il est question d’installations et d’environnements, ni le spectacle, ni le divertissement ne sont de mise : rien n’est évident, mais sous-jacent, fantôme, sourd, minimal…» À travers ces récepteurs devenus émetteurs, et vice-versa, Dominique Blais s’attache en effet à sonder les phénomènes d’interférences liés aux collisions d’atomes dans le cosmos, aux vents solaires et aux courants électromagnétiques qui parcourent la Terre d’un pôle à l’autre. Cette matérialisation du « presque rien » incite à aiguiser notre perception sensorielle et nous encourage à penser que l’extraordinaire réside davantage dans l’infra-ordinaire que dans les sollicitations constantes du flux audiovisuel.
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Œuvre exposée

apparatus

Apparatus (Rotatio), 2011-2012
Disque-vinyle, édité et produit en 500 ex. par Le Frac Pays de la Loire
Edition limitée sérigraphiée, numérotée, signée en 30 ex.

Courtesy de l’artiste et de la galerie Xippas, Paris

Le dispositif sonore Apparatus (2011-2015) tisse des liens entre le visible et l’invisible, entre l’audible et l’inaudible. L’installation présentée à La Criée comprend un vinyle sérigraphié avec la carte de l’archipel norvégien de Svalbard, tournant très lentement pendant 24h sur une platine sous un socle, désolidarisant ainsi le son de l’objet exposé. Cette œuvre est issue d’une résidence à l’Institut Polaire français à Ny-Alesund en Norvège, où l’artiste a enregistré les fréquences et variations du champ magnétique à l’aide d’un récepteur radio pour les convertir en signaux sonores audibles (il a enregistré des ondes très basses fréquences pour les convertir en ce que l’on appelle des ondes de radio « naturelles »). Par ce dispositif sonore et immersif, Dominique Blais nous invite à écouter le son brut émis par un paysage polaire. C’est dans cet infra-ordinaire que réside pour lui l’extraordinaire puisqu’il nous permet de rejouer l’expérience sensible du réel.