On Kawara // Les ressources pédagogiques

mardi 17 janvier 2017, par lacriee

L’artiste japonais influence encore aujourd’hui de nombreux artistes comme par exemple David Horvitz.
Né en 1932 à Kariya (Japon)
Décédé en 2014 à New York (État de new York, États-Unis)

On Kawara est considéré aujourd’hui comme l’un des acteurs principaux de l’art conceptuel avec la série des Date Paintings amorcée en 1966. Depuis le milieu des années 1960, l’œuvre d’On Kawara repose en grande partie sur les données biographiques de son expérience de l’espace-temps.

De 1952 à 1959, On Kawara a peint des œuvres de facture très graphique, dans un style apparenté au Surréalisme. Toutes ses œuvres de jeunesse de l’époque, alors qu’il vit encore au Japon, sont figuratives. Marqué par la tragédie des bombardements nucléaires dans son pays, On Kawara réalise en 1955-56 un ensemble de dessins, conçus au départ pour former un livre intitulé Death Masks [Masques de la Mort] et qui devait constituer la première partie d’un ensemble inachevé de Portraits de Japonais. L’artiste va en tirer un port-folio de 30 gravures, publié en 1995 et nommé Thanatophanies (littéralement : « Apparitions de la mort »).

On Kawara quitte le Japon en 1959 pour s’installer à New York. Dans les années 1960, les peintures et dessins qu’il réalise emploient différents systèmes de signes qui jouent sur l’interrelation entre la signification du langage et sa matérialité plastique (Codes, 1965). Les premières peintures d’On Kawara utilisant le langage affirment déjà une localisation dans le temps et dans l’histoire (Title (Viet-Nam), 1965 ; Location, 1965).
Le 4 janvier 1966, On Kawara peint la première de ses Date Paintings [Peintures de dates], basées sur un protocole rigoureux : un monochrome d’une couleur foncée (le plus souvent bleu, vert, rouge, marron ou gris) au centre duquel est peinte en blanc la date du jour de réalisation de la toile, dans la langue du pays où l’artiste se trouve à ce moment-là. Chaque peinture est conservée dans une boîte en carton fabriquée sur mesure, et accompagnée d’une page du journal local daté du jour de sa réalisation.

Dès lors, On Kawara met en place les modalités de son œuvre inscrite dans le temps et dans l’espace. Entre 1966 et 1968, il commence diverses séries qui forment une autobiographie constituée de points de référence qui croisent le social, I Met [J’ai rencontré], le culturel, I Read [J’ai lu], le temporel, I Got up at [Je me suis levé à] et le géographique, I Went [Je suis allé]. Listes de gens rencontrés, collections de coupures de presse lues, cartes postales envoyées de 1968 à 1979, recueils d’itinéraires parcourus : tout est conservé dans des plastiques transparents rigoureusement rassemblés dans des classeurs. La série des télégrammes I Am Still Alive [Je suis toujours vivant] est amorcée dès 1969 par l’envoi de trois télégrammes pour l’exposition d’art conceptuel 18 Paris IV. 70. À partir de là, des télégrammes I am still alive On Kawara vont être adressés par l’artiste à intervalles réguliers dans le monde entier, à sa correspondance privée, ou comme des signaux de vie en réponse à des questions concernant son travail.

Essentiels dans le travail d’On Kawara, le processus, la situation et le temps sont articulés à une forme de discours sur la vie, dans une relation objective entre son expérience et le monde. S’absentant de toute vie mondaine, y compris en ce qui concerne les vernissages de ses propres expositions, On Kawara accomplit une œuvre à dimension monumentale et universelle, qui s’établit dans la durée, par la ritualisation du processus de création et un ordonnancement du temps, qui ne se livre que par fragments.

Sources:

Institut d’art contemporain de Villeurbanne