Paroles du film ÎLE AUX FEMMES
film, 16 min, 2019
collaboration avec Anne-Laure Vincent et Clémence Mimault
image et montage Pierre-Philippe Toufektchan
production La Criée centre d’art contemporain, Rennes
- Le Panier
Je connaissais une femme qui tissait toute la journée
d’algue elle faisait son panier elle n’était pas grande
Puis arrivé le soir elle allait enfin promener
sautillait sur le plancher qu’un bon diable rythmait
quand le bal commença quand la marée remonta
deux hommelettes s’approcha comme des harengs sort
Il l’a prise bras dessus bras dessous jamais pays n’avait vu
des visages mal foutus tels des goémons
Ma jolie fille ma jeune femme ne reste pas seule la nuit
comme on vient de le dire ici bien des malheurs arrivent
- Devinez où
Devinez où devinez où
(on) allait chercher des chansons légères chantées par des femmes
- Un soir d’été
Sur l’île aux Femmes un soir d’été tu ne manieras pas mon panier
de la pêche je m’en retournais tu ne mi tu ne ma tu ne manieras
tu ne manieras pas mon derrière tu ne manieras pas ton tube bas
de la pêche je m’en retournais tu ne manieras pas mon panier
il est rempli de crustacés tu ne mi tu ne ma tu ne manieras
(tu ne manieras pas mon derrière tu ne manieras pas ton tube bas)
- Les vacances
On va passer nos vacances en Île-et-Vilaine
on a les clés d’une baraque pour toute la semaine
Une maison de famille celle de tati Germaine
elle qu’on n’a jamais connue on le lui dit amen
On prend la voiture et fait le plein de kérosène
fait le plein de petit lu et de galettes à l’ancienne
Il y avaient des bouchons d’enfer traversant la Mayenne
et sur notre itinéraire on était à la traîne
On s’est raconté l’histoire celle de Madeleine
qui avait été prise en stop à la sortie de Rennes
Elle ne connaissait vraiment personne dans la Volkswagen
en s’asseyant elle effleura la jambe du capitaine
Bronzé doré mais pas grillé il revenait de Cayenne
un doigt sur la carte IGN, un doigt sur sa châtaigne
Personne d’autre que dans la bagnole n’habitait la scène
tous deux avaient les doigts qui puaient et qui sentaient la murène
Quand leurs regards se sont croisés ça voulait dire je t’aime
et (mais) cette histoire est terminée date Mathusalem
Nous voilà enfin arrivés en zone péri-urbaine
brico-dépôt intermarché un vrai jardin d’Eden
On a rencontré une vieille c’était une teigne
on aurait dû se méfier rien qu’à son haleine
Elle se brosse pas les dents jamais elle ne se peigne
mais vue qu’on est un peu hippie c’est pas ça qui nous gêne
- Cui cuisse
Une fois par mois deux fois par an
réussissent non sans malice
à nous faire écarter les cuisses
oh mon dieu quelle délice
c’est pas vraiment un sacrifice
car on nous entend jusqu’en Suisse
- Troué troué
Par une dame âgée troué troué … mon panier emporté
mon panier tissé par une dame âgée troué troué …
mon panier emporté par la marée reviendra dans un siècle après
tout juste bon pour les navets du village vieux et mous comme eux
ceux qui n’ont pas d’âge
7.8. Quand j’ai marché sur l’Île aux Femmes (Le fantôme)
Quand j’ai marché sur l’Île aux Femmes en revenant de Penvénan
je n’ai croisé qu’une triste dame agenouillée comme une enfant
est-ce un fantôme ? est-ce une femme ?
est-ce un fantôme ? a-t-elle une âme ?
si dame est-elle dépourvue je ne sais pas comment je l’aurais su
j’aurais quand même été courtois on ne sait jamais avec ces gens-là
est-ce un fantôme ? est-ce une dame ?
a-t-elle un foie ? a-t-elle une âme ?
- Larit c’hwi din ma
mamm (bal plin)
Larit c’hwi din ma mamm, larit din frañchamant
Pesort si a gavit c’hwi, gavit c’hwi d’am galant
Ho kalant c’hwi, ma merc’h, na gavan si ebet
Mez n’eus u visaj treitour, o n’hag ur fri trousset
Hag ouzhpenn-se ma merc’h e n’eus re a arc’han
Laket e n’eus pevar skoued, da brenañ ur porpant
Na benn nefe laket na toud e holl ar’hant
Na hennezh e’eo ma mamm, an hini a garan
Dite-moi ma mère dites-moi franchement
quel défaut trouvez-vous à mon galant
Ton galant ma fille je ne trouve aucun défaut
sauf qu’il a le visage traître et puis il a le nez retroussé
En plus de ça ma fille il a trop d’argent
il a mis quatre sous (écus) pour acheter un pourpoint
tu mangeras du pain mais il sera mouillé de tes larmes
Avec Anne Auffret à Bourbriac le 10 août 2019
Kanet gant Catherine Duro
Kanet gant Marsel Gwilhou hag Annie Ebrel war ar c’hasetenn « Fañch ha fisel »
- Kouign amann
Koui koui kouigna mann miam miam …
plein de beurre plein de sucre
c’est comme du pain en meilleur
on te tourne on te mange
tête de tête de Kouign amann
je te croque je te roule,
- Pa vez deuet miz
abril ha miz mae
Pa vez deuet miz abril ha miz mae
Quand arrivent le mois d’avril et le mois de mai
Koumañs an delioù dond er gwez
Les feuilles commencent à arriver sur les arbres
Ritournelle :
Joli beau, joli petit beau – ma merc’h/ma mère m’attend war bank
– ma fille sur le banc
War benn ar bank, ma dousig koant
Sur le bout du banc
Ar paner du, ar paner gwenn
Le panier noir, le panier blanc
Ya gant ar merc’hed da bourmen
Vont avec les filles se promener
- Pa vez deuet miz
abril ha miz mae
Pa vez deuet miz abril ha miz mae
Koumañs an delioù dond er gwez
ma merc’h/ma mère m’attend war bank
War benn ar bank, ma dousig koant
Ar paner du, ar paner gwenn
Ya gant ar merc’hed da bourmen
Ar busku dous hag an hini dous
A teu gante a zousennoù
Pa vez laret dezho dond en ti
Ar merc’hed a respont mersi
Pa neufent bet daou pe dri banne
Ar merc’hed sko war an hini kreñv
Neuze vezont konduet d’ar gêr
Koulz a-dreist kleuz ha dreist voger
Div deus outo zo bet klañvet
Da gaout ’n apotiker int zo aet
« Bonjour Monsieur le Potiker (le pot’ig kaer) (le joli garçon en breton – jeu de mot)
Voulez-vous soulager nos misères ? »
Eben e ya e brezhoneg
« Me zo ive’ gant memes kleñved. »
Quand arrivent le mois d’avril et le mois de mai
Les feuilles commencent à arriver sur les arbres
Ritournelle :
Joli beau, joli petit beau – ma fille sur le banc
Sur le bout du banc
Le panier noir, le panier blanc
Vont avec les filles se promener
Le biscuit sucré et la boisson ? sucrée
Viennent à elle par douzaines
Quand on leur dit d’entrer dans la maison
Les filles disent merci
Quand elles auraient eu deux ou trois coups
Les filles s’attaquent à celui qui est plus fort/plus dur
Ensuite, on les ramène à la maison
Par dessus talus aussi bien que mur
Deux d’entre elles sont tombées malades
Et sont allées chercher l’apothicaire
« Bonjour Monsieur le Potiker (le pot’ig kaer) (le joli garçon en breton – jeu de mot)
Voulez-vous soulager nos misères ? »
L’autre dit en breton
« Moi aussi, j’ai la même maladie. »
Collecté par Daniel Jéquel auprès de Tintin Mari en pays bigouden, appris auprès d’Ifig Flatrès
Envoyé amicalement par Brigitte Kloareg. Autorisation en cours auprès de Daniel Jéquel.