Tout d’abord, que voyons nous vraiment?
Notre œil nous permet de voir en trois dimensions. Ces trois dimensions sont la hauteur, la largeur et la profondeur. Pour nous rendre compte du fonctionnement de nos yeux, prenons un exemple, que se passe-t-il en se cachant un œil puis l’autre? Nos yeux ne voient pas exactement la même chose ! Prenons un second exemple, si l’on ferme un œil ou l’autre, on voit notre nez, alors qu’avec les deux yeux ouvert il disparaît … nous voyons donc notre nez toute la journée sans nous en rendre compte. Nous pouvons en tirer la conclusion suivante: nos deux yeux voient deux images différentes que notre cerveau assemble afin de n’en faire qu’une. C’est l’assemblage de ces deux images qui nous permet de voir en trois dimensions, avec un seul œil nous ne voyons qu’en deux dimensions.
La 3D, qu’est ce que c’est ?
La 3D, appelée aussi stéréoscopie, désigne l’ensemble des techniques capables d’enregistrer des informations visuelles en trois dimensions ou de créer une impression de profondeur. Jusqu’à présent, cette impression était rendue grâce à des effets de perspective classiques, connus d’ailleurs de tous les peintres depuis le Moyen-Âge. Aujourd’hui, la technologie permet d’aller beaucoup plus loin que ces simples techniques de trompe-l’œil et de donner une vraie-fausse illusion de relief.
Qu’est-ce qu’un téléviseur 3D?
Un téléviseur diffuse une seule image de chaque scène, le téléviseur 3D en diffuse deux. Une pour l’œil droit et une pour l’œil gauche. Deux images captées par deux caméras espacées de 7 cm environ, soit l’écartement moyen des yeux. Attention! Il faut ensuite que chaque œil ne voit que l’image qui lui est destinée, et ceci en utilisant qu’ un seul et même écran! La plupart du temps, les constructeurs choisissent de diffuser les deux images en même temps sur l’écran, en léger décalage, et se débrouillent ensuite pour que la bonne image soit vue par le bon œil. A partir de là, il y a plusieurs écoles et plusieurs techniques.
La technique de l’anaglyphe ou les lunettes à filtres bicolores:
Les lunettes bicolores agissent comme des filtres ne laissant passer qu’une seule des deux images : la droite pour l’œil droit et la gauche pour l’œil gauche. La plus ancienne de ces techniques, consiste à utiliser des filtres de couleurs complémentaires. L’image droite est rouge, l’image gauche est bleue. En plaçant un filtre rouge devant l’œil droit et un filtre bleu devant l’œil gauche, chaque œil ne voit plus qu’une seule des deux images. L’anaglyphe est une technique où la résolution de l’image et la restitution des couleurs ne sont pas très intéressantes.
La technique de la 3D passive:
C’est la technique employée au cinéma. Au lieu de sélectionner les images à partir de leur couleur, on les sélectionne à partir de leur polarisation. La polarisation est une propriété physique de la lumière, comme l’est la couleur. Chaque image est associée à une polarisation particulière. Ainsi les verres polarisés des lunettes permettent, là encore, de ne laisser passer qu’une seule des deux images. Avec cette technique, l’image conserve ses qualités colorimétriques et la résolution ne souffre pas trop. La 3D passive est essentiellement utilisée dans les cinémas, dans les parcs d’attraction et pour les applications professionnelles ou industrielles.
La technique de la 3D active :
Une dernière technique : l’utilisation de lunettes actives. Contrairement aux deux autres techniques, avec cette solution, les images droite et gauche ne sont pas diffusées en même temps, mais l’une après l’autre. Le téléviseur est équipé d’un émetteur signalant aux lunettes (équipées d’un récepteur), si c’est l’image droite ou l’image gauche qui est diffusée. Cette information permet aux lunettes d’occulter l’œil qui n’est pas concerné par l’image. En réalité, chaque verre est un véritable petit écran LCD que l’on peut rendre à loisir transparent ou totalement opaque grâce à un champ magnétique qui contrôle l’orientation des cristaux liquides. Cette occultation se produit près de 140 fois par seconde pour un écran de cinéma et entre 50 et 100 fois par seconde pour un téléviseur. C’est suffisamment rapide pour que nous n’ayons pas le temps de détecter le subterfuge. C’est cette technique qui est utilisée pour la projection du film Le modèle et les éléments d’Yves Chaudouët.
Source: Eric Le Ven, CNET, France Produits Télévisions, jeudi 22 avril 2010