A libaba : nom d’une plateforme de e-commerce chinoise vendant divers objets comme des vêtements, du maquillage, des meubles etc. Judith Kakon a conservé et documenté sa correspondance avec les vendeuses et vendeurs du site et expose à La Criée des impressions numériques des mails reçus pendant la crise du Covid-19.
A ffiche : feuille imprimée qui contient des informations et/ou des images pour les publics et qui peut être visible dans des espaces dédiés et dans la rue (ex. : affiche publicitaire). Elle est aussi beaucoup utilisée par les artistes aujourd’hui pour créer des œuvres. Judith Kakon travaille par exemple à partir d’une affiche publicitaire dans son œuvre Swiss-Li.
B âle : ville qui se trouve au nord-ouest de la Suisse, près des frontières allemandes et françaises. Judith Kakon y est née en 1988, puis elle y a travaillé et vécu.
C apitalisme : régime économique reposant sur l’échange de biens et de services et notamment sur la vente et l’achat. À travers ses œuvres, l’artiste interroge le capitalisme qui encourage la surconsommation.
C onsommation : achat en masse de biens matériels comme de la nourriture, des vêtements ou des appareils électroniques. L’épidémie de la Covid-19 a bouleversé les habitudes de consommation des individus et la facilité de circulation des biens dans le monde, notamment des objets provenant de Chine. Judith Kakon s’intéresse à cette interruption du transport des marchandises pendant la crise de la Covid-19 dans sa série Untilted (Alibaba, Corona).
D étournement : utiliser un objet d’une autre manière que ce pourquoi il a été inventé. Judith Kakon expose des objets qui n’étaient pas destinés à devenir des œuvres d’art au moment de leur fabrication.
E changes : circulation des biens, des marchandises dans le monde. Judith Kakon s’intéresse à ces échanges dans certaines de ses œuvres, comme dans la série Untilted (Alibaba) (2015-2020), dans laquelle elle présente sa correspondance par e-mail avec des vendeuses et vendeurs de la plateforme commerciale chinoise Alibaba.
F orme : ensemble des traits caractéristiques permettant de reconnaître un objet. Judith Kakon s’intéresse tout particulièrement aux formes des lumières de noël et aux significations liées à ces formes.
H éliogravure : technique d’impression dans laquelle les éléments qui impriment (cylindres) sont en creux plus ou moins profonds pour appliquer l’encre. Judith Kakon utilise cette technique dans sa série d’œuvres Parcel scans (PostPac).
I mage : illustration visuelle comme un dessin, une photographie ou une illustration mentale. Cela peut-être une image réelle comme une photographie d’un arbre, ou imaginaire, comme le dessin d’une fée. Dans l’exposition, Judith Kakon modifie des images déjà existantes pour leur donner un sens nouveau. Elle s’intéresse à la manière dont circulent les images dans nos sociétés et aux différentes significations qu’elles peuvent avoir selon le contexte dans lequel elles sont présentées.
I nstallation : œuvre d’art en trois dimensions qui peut mélanger différentes pratiques artistiques et matériaux, comme la vidéo, le son et la sculpture par exemple. Ce type d’œuvre est souvent créé pour s’intégrer dans un lieu ou un espace précis à la manière d’un environnement. Judith Kakon construit une installation en réutilisant les lumières de noël de la ville de Rennes associées à des racks en métal dans l’espace d’exposition de La Criée.
L umière : ce qui nous permet de voir et de nous éclairer. Elle est aussi utilisée de manière décorative comme à Noël où les rues sont illuminées. Judith Kakon travaille la lumière et surtout, dans son exposition, l’absence de lumière et ses effets.
M adonna del Bel Ramo : nom italien de la Vierge de Bétharram, utilisé comme titre pour une des œuvres de Judith Kakon. La Vierge de Bétharram est une statue créée par le sculpteur Alexandre Renoir pour le sanctuaire de Notre-Dame de Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques en France. Plusieurs copies de cette statue ont circulé, dont une en bois qui a été vendue par un internaute français sur eBay et qui s’est retrouvée au Sanctuaire des Miracles à Rome. Judith Kakon a vu cette reproduction à Rome et en a conservé la photographie qu’elle réemploie aujourd’hui dans une de ses œuvres qui questionne la circulation des images et des œuvres d’art dans le monde.
M ondialisation : c’est l’ensemble des échanges entre les différents continents de la planète : commerce, voyage, économie. Dans ses œuvres, Judith Kakon fait référence à la mondialisation et a ses conséquences comme la surconsommation.
N oël : les décorations utilisées par l’artiste à La Criée sont à l’origine les lumières de noël de la ville de Rennes.
O bjet : chose fabriquée à partir de différents matériaux, que l’on peut voir dans notre vie de tous les jours (comme des chaussures, une chaise…). Ces objets du quotidien sont réutilisés par beaucoup d’artistes, notamment depuis Marcel Duchamp, pour être présentés dans les espaces d’exposition comme des œuvres à part entière. Judith Kakon réemploie ces objets dans ses œuvres.
P arapluie : objet en tissu très tendu qui permet de se protéger de la pluie. L’artiste transforme cet objet du quotidien en œuvre d’art en proposant une série de photographies montrant des parapluies abîmés et cassés au détour des rues. Cet objet de grande consommation, produit en série, devient alors unique lorsqu’il est photographié par Judith Kakon.
P ublicité : l’ensemble des moyens utilisés pour faire connaître une personne, un évènement, un magasin etc. Judith Kakon réutilise plusieurs supports de publicité dans son exposition comme un dépliant présentant les services spirituels proposés par le guérisseur Mr Bamba à Londres ou encore un sac de courses à l’effigie du magasin de luxe La Samaritaine situé à Paris.
P oint de vue : manière de traiter un sujet, de se positionner selon une réflexion personnelle et/ou collective. Il y a une multiplicité de points de vue possibles qui varient en fonction de notre manière de voir et de percevoir le monde. Judith Kakon travaille sur cette notion de point de vue en détournant l’usage habituel des lumières de noël de la ville qui deviennent à La Criée de nouveaux objets artistiques exposés. L’artiste offre ainsi un nouveau point de vue décalé qui nous pousse à adopter un regard inédit sur ces objets.
Q uotidien : ce qu’on a l’habitude de faire et de voir tous les jours. Judith Kakon réemploie des objets du quotidien dans ses œuvres et en fait des sujets à part entière, comme dans sa série Disparate Images par exemple dans laquelle elle photographie des parapluies brisés dans les rues.
R ack : étagère, portant qui sert à ranger de gros objets. Les racks sont souvent très imposants et en métal. Ils servent de rangements dans les entrepôts et les réserves. Pour l’exposition, Judith Kakon a fabriqué des racks afin d’entreposer mais aussi de montrer les formes de stockage des illuminations de Noël à l’image de celui des entrepôts de la ville de Rennes (qui ne sont normalement pas visibles pour les publics).
R eproduction : imiter ou créer à nouveau un objet. Judith Kakon s’intéresse à la question de la reproduction et de la série au sein de la société de consommation et de l’art.
S can : copie numérique d’un papier. L’artiste expose des impressions en héliogravure faites à partir de scans d’étiquettes des colis qu’elle a reçus dans sa série Parcel scans (PostPac).
S tockage : rangement d’objets pendant une longue période jusqu’à leur prochaine utilisation ou réutilisation. Judith Kakon se questionne sur le stockage des illuminations de Noël de la ville de Rennes, sur ce qu’elles deviennent hors des périodes de Noël lorsqu’elles dorment dans les entrepôts de rangement.
S amaritaine : grand magasin de luxe situé à Paris qui a ouvert en 1870. Judith Kakon utilise un sac de shopping avec son logo (paon) dans une de ses œuvres nommée Samaritaine. Le nom de La Samaritaine provient de la première pompe hydraulique de Paris, destinée à alimenter en eau le Louvre et le Jardin des Tuileries sur le Pont Neuf. Cette pompe tire elle-même son nom d’une femme présente dans un des épisodes de la Bible (Évangile de Jean) qui donna de l’eau à Jésus devant le puits de Jacob en Samarie.
S wiss-Li : barre de chocolat suisse créée par le chocolatier Camille Bloch, qui n’existe plus aujourd’hui. Judith Kakon reprend dans sa série Swiss-Li l’affiche de publicité qui a été faite pour ce produit dans les années 1980 et intervient dessus, notamment en la recadrant.
T ransposition : faire passer quelque chose d’un domaine à un autre, d’un usage à un autre. Par exemple, Judith Kakon le fait en amenant des objets comme les lumières de noël de la ville dans l’espace d’exposition, ce qui les déplace dans le domaine artistique.
U rbain : tout ce qui appartient à la ville, par exemple les illuminations de noël.
V ente : échanger un bien (un objet par exemple) contre de l’argent. Judith Kakon s’intéresse à la circulation et au devenir de ces biens dans plusieurs de ses œuvres, comme dans sa série Disparate Images par exemple, où elle photographie le destin funeste des parapluies aux abords des rues de la ville.