Les ateliers ont eu lieu les jeudi 14 et vendredi 15 février, avec les 4 classes de CP-CE1 qui font partie des Merveilles.
La séance de cette semaine s’est déroulée en présence de Fabrice Laureau.
Fabrice est musicien et ingénieur du son et ils forment avec Gabrielle Manglou le duo CORE. Ils ont récemment travaillé ensemble à la réalisation de photos et des créations sonores lors de leur résidence au domaine de Kerguehennec.
Son, bruit et musique
Gabrielle présente Fabrice Laureau aux différents groupes d’enfants successifs. Elle leur explique qu’elle a souhaité l’inviter pour ces ateliers afin qu’il partage avec eux son savoir-faire et sa sensibilité.
L’atelier commence avec une question adressée aux enfants : “Quelle est la différence entre le bruit et la musique ?”
Les réponses sont variées : “on danse sur de la musique” ; “pour faire de la musique, il faut des instruments”
Gabrielle invite son auditoire à fermer les yeux et à écouter attentivement. Les bruits de l’écoles apparaissent alors nettement. L’artiste leur fait remarquer que l’on entend les enfants qui jouent dans la cour de récréation, les chaises de l’étage du dessus et le frottement des coussins. Cet ensemble de bruits forme l’ambiance sonore d’une école.
“Qu’est-ce que le bruitage ?” leur demande-t-elle.
Gabrielle leur explique que ce sont des bruits qui sont créés pour volontairement ressembler à d’autres.
Fabrice explique ensuite aux enfants ce qu’est la musique. Le premier élément est le rythme, ce sont les sons qui se répètent selon un certain motif. Le second élément est composé de différentes notes, c’est la mélodie.
À l’écoute
Gabrielle invite les élèves à regarder la forme des oreilles de leur voisin. Elle leur conseille d’écouter avec tout leur corps. Avec leurs genoux, leurs épaules, leurs pieds, leur cœur, leurs poumons, leurs oreilles et leurs pieds. Les enfants s’allongent sur le tapis et sont invités à écouter en fermant les yeux. Fabrice leur fait écouter certaines des créations réalisées avec Gabrielle. Elle explique comment ils ont fabriqué le son de grottes qu’ils viennent d’écouter. Elle leur montre en faisant un tout petit bruit avec sa bouche, qu’il s’agit de ce son qu’ils ont ensuite amplifié.
“Quels sont les gestes que l’on utilise pour faire de la musique ?”
C’est la question que le duo pose aux enfants. Ainsi, ils développent avec eux un répertoire de gestes qui peuvent être utilisés pour faire de la musique : frapper, frotter, souffler..
Les instruments de Fabrice
Vient ensuite le moment tant attendu par les enfants de la pratique. Comme ils l’ont fait avec les couleurs et les formes, les enfants vont aujourd’hui jouer avec les nuances des sons. Pour cet atelier spécial, Fabrice est venu avec des instruments de musique de sa collection personnelle.
Une série d’une quinzaine d’instruments est répartie sur un petit. Le musicien commence par leur présenter les différents instruments qu’il a amenés. Il commence par faire sonner les bols tibétains qu’il a apportés. Leurs vibrations résonnent dans la pièce et calment immédiatement les esprits.
Il leur montre ensuite le tout premier instrument de musique créé par l’homme : le lithophone. Ce sont en réalité de simples pierres qui, lorsqu’elles s’entrechoquent, forment un rythme.
Les instruments peuvent être faits de matières différentes : en pierre, en bois, en métal… Fabrice leur a amené des instruments qui montrent cette diversité. Il explique aux élèves que les maracas qu’il a amenées font partie de la famille des sonnailles, tout comme la petite boîte contenant du riz qui se trouve aussi sur le tapis. Ces maracas-ci sont précieuses, car elles viennent du Pérou ou elles appartenaient aux chamans du peuple Sipibo.
Il a également apporté avec lui des guimbardes du Vietnam et du Laos. Après un premier test à vide, le musicien place une guimbarde devant sa bouche et se met à en jouer. Les enfants restent bouche bée devant la puissance et la texture si particulière de cet instrument. Les commentaires se font vite entendre “on dirait que ça rebondit”, “est-ce que c’est dangereux”, “c’est comme une voie de robot”
Fabrice leur explique qu’il est effectivement possible de parler avec une guimbarde. Qu’en Indonésie, les amoureux s’en servent pour déclarer leur flamme. L’artiste prononce un à un les prénoms des élèves aussi hilares qu’à l’écoute.
Il leur a aussi apporté un piano à pouce, aussi appelé un kalimba. Cet instrument est originaire d’Afrique. Ou encore des flûtes qu’il a lui-même fabriquées alors qu’il n’avait que 10 ans. Ce sont des instruments rudimentaires qui ne produisent qu’une seule note. Avec le même instrument, on peut faire plein de choses différentes. Selon la façon dont on le joue, “la couleur du son” change. Elle devient plus joyeuse ou plus puissante ou au contraire plus douce.
L’orchestre
C’est maintenant au tour des enfants de jouer. Chacun choisi l’instrument qui l’inspire le plus. La consigne donnée par Fabrice est simple : les élèves doivent jouer en s’écoutant. Il leur explique que quand on fait de la musique, c’est comme quand on parle, il faut apprendre à laisser des silences entre les notes. Si les enfants ne s’écoutent pas les uns les autres lorsqu’ils jouent d’un instrument, ça devient rapidement la cacophonie. Fabrice demande à certains de faire des bruits de bouche pour accompagner ce joyeux orchestre.
Et sur le rythme de la guimbarde, les élèves créent à leur tour de la musique.