lundi 19 septembre 2016, par lacriee

Karolina Krasouli

Née en 1984 à Athènes.

Vit et travaille à Paris.

La pratique de la peinture à l’huile, de l’aquarelle, photographie argentique, du film Super8, constituent les facettes du travail de Karolina Krasouli. Nulle nostalgie d’un monde pré-digital, mais l’attention à des techniques où les notions de révélation, d’apparition, sont premières, où la vitesse (qui ne signifie pas nécessairement la rapidité) du geste est prépondérante et où le résultat ne souffre pas de repentir. L’installation qu’elle réalise in situ à La Criée contient également cet art performatif : une palissade de bois peint, adossée à un mur, est érigée sans aucun soutènement, maintenant une fragilité assumée mais invisible.

La découverte des Gorgeous Nothings de la poétesse américaine Emily Dickinson a constitué pour Karolina Krasouli un tournant dans sa pratique de la peinture, oscillant entre abstraction et figuration. Les « Riens magnifiques » de Dickinson, découverts récemment dans les archives de l’écrivaine, sont des manuscrits sur des enveloppes soigneusement pliées, découpées ou déchirées, de façon à ce que chacune d’entre elles constitue un support à la forme unique déterminant la composition graphique et l’écriture de poèmes, notes ou aphorismes. À partir de ce dispositif, pictural autant que sculptural, Karolina Krasouli a produit un ensemble de travaux, à commencer par ses propres enveloppes, peintes à l’aquarelle, devenant des motifs dont la géométrie élémentaire est infiniment singularisée par le geste du pliage répété. Agencées au mur en grille ou en ligne, elles composent des collections mais s’apparentent aussi à un langage hiéroglyphique. Karolina Krasouli expose un ensemble de toiles libres où elle utilise le motif de l’enveloppe, libéré de son référent. Signe à la fois abstrait et concret, peint ou couché à la feuille d’or sur la toile, il se présente en aplat coloré, sur des fonds monochromes qui évoquent la peinture médiévale et renaissante. Radicalement silencieuses, irradiant la couleur comme seule communication sensible, les peintures et sculptures de Karolina Krasouli se veulent en retrait de tout langage et énoncent une vulnérabilité sensible à la moindre variation de lumière ou de souffle.

La première exposition personnelle de Karolina Krasouli, A Thousand Hours, est également organisée par la galerie Raymond Hains de l’École des Beaux-arts de Saint-Brieuc, partenaire de la biennale. Elle y présente un ensemble de peintures et de photographies, toutes produites pour l’exposition.

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Œuvres exposées

Sans titre (2016)
Huile , gesso et feuille d’or sur toile (110 x 195 cm)
Sans titre (2016)
gesso et feuille d’or sur toile (110 x 195 cm)
Sans titre (2016)
gesso et feuille d’or sur toile (110 x 195 cm)
Sans titre (2016)
Huile , gesso et feuille d’or sur toile (420 x 180 cm)
Sans titre (2016)
Huile sur bois (700 x 100 cm)

Production La Criée centre d’art contemporain.