Imaginons un vélo. Un vélo qui circule dans la ville, qui s’arrête, se pose :
un point mouvant dans l’espace. Maintenant imaginons que ce vélo soit en fait une radio : une radio nomade, qui vient à la rencontre – qui déplace autant qu’elle se déplace : une métaphore. En grec ancien, métaphoron veut dire transport. Une image qui transporte, un véhicule imaginaire fait de mots et de mélodies. Imaginons une métaphore qui se promène, un vélo-radio
qui prendrait le temps de s’arrêter pour écouter, pour recueillir.
Il serait question de chansons, de ce qu’on se chantonne, des refrains
qu’on a dans la tête. Ce serait un vélo-radio pour glaner des mots,
des souvenirs, des témoignages sur les chansons qui nous habitent :
des impressions, des souvenirs, des fictions pourquoi pas. Des mots sur
ce que les chansons nous font, sur ce qu’elles activent, remuent, rappellent. Ce vélo est une radio est une chanson est une fiction. Il suffirait de laisser cette métaphore agir, infuser dans l’espace. Espace social, géographique, espace mémoriel et physique, espace interstitiel, où mots et mélodies s’entremêlent. À la rencontre de cette métaphore, qui s’arrêtera ici, ou là, au hasard des lieux et des individus. À côté de chez vous pourquoi pas ?
G. A.