L’impact de la scénographie sur le comportement de l’usager //

jeudi 23 décembre 2021, par DSAA Brequigny

Comment la scénographie impact-elle le comportement et la gestuelle de l’usager dans une exposition ?

Tout d’abord, la médiation présentée lors de l’exposition d’Elvia Teotski  intitulé « Molusma » à la Criée permet aux usagers d’arborer une liberté de mouvement. Cette liberté donnée à l’usager permet de découvrir sans contrainte l’exposition et son message. En effet, dès l’arrivé du visiteur, il est invité à découvrir librement l’exposition. 

Une liberté de mouvement pour découvrir l’exposition et son message

Le comportement de l’usager est totalement libre, il déambule entre les sculptures d’adobe faite de terre et d’algues. L’usager aborde une gestuelle tout au long du cheminement effectué lors de l’exposition: il bouge, marche, se baisse, se tourne, il voit, observe, écoute…

Le calme qui envahit l’exposition permet d’observer sereinement chaque détail présent qu’il s’agisse des crickets qui saute, d’observer les détails de salades disposer sur les adobes, tout est fait pour inviter à la contemplation.  

Un appel aux sens pour une réelle insertion de l’usager

De plus, la scénographie permet une réelle insertion de l’usager dans l’exposition. Celle-ci se traduit par sa gestuelle mais aussi par son appel au sens tel que l’odorat, l’ouïe, la vue et le toucher qui, quant à lui reste approximatif: l’usager peut seulement toucher les flyers disponibles à l’accueil qui permette d’obtenir d’avantage d’informations. Le premier sens qui frappe c’est l’odorat. En effet, une odeur de sel, un air marin remplit les narines et on se sent soudain projeté dans un voyage. Un voyage qui invite à l’admiration, à l’observation détaillée de chaque chose présente. 

De même, cette admiration implique une contrainte physique. En effet, l’usager est à la fois libre et contraint de suivre les dispositifs que propose l’exposition. Cette contrainte physique se retrouve dans de nombreuses expositions qui révèlent un message fort comme par exemple l’exposition impliquant les usagers à une contrainte physique intitulée Head on en 2006 exposée aux Galeries d’Art Moderne Queensland en Australie. Une exposition implantée sur les plages des Philippines, soit dans un milieu naturel qui expose une fausse baleine échouée pour lutter contre la pollution des océans.

 

Des expositions engagées et interactives

Ces expositions révélatrices de messages forts tels que notre impact sur l’environnement, la pollution, notre consommation excessive et son impact sur l’écosystème permettent toutes d’inviter l’usager à vivre avec l’exposition. Il est invité à observer mais aussi à prendre conscience de nos actes sur l’environnement. C’est cette participation lors des expositions qui pourront changer les mentalités. 

D’ailleurs, la médiation prend une place importante dans ce développement des expositions et dans la prise de conscience. Par exemple, l’exposition d’Elvia Teotski présente la pièce noire qui dévoile des bactéries bioluminescente.

D’autant plus, l’usager observe cette scénographie en constante évolution dans laquelle il évolue. En effet, l’exposition n’impacte pas seulement la gestuelle de l’usager mais aussi son comportement à venir. Ainsi, elle lui permet de prendre conscience de la situation dans laquelle l’Homme vit et d’agir en conséquence. 

De Léna Bourdon et Solenne Coquillet – DSAA 1 Espace

 

Cai Guo-Qiang, Head on, 2006 /Cai Guo-Qiang, Falling Back to Earth, Galerie Queensland d’Art Moderne en Australie / Surasi Kusolwong, Emotional Machine VW, 2002-2004, Palais de Tokyo

Exposition d’une fausse baleine échouée sur une plage des Philippines pour lutter contre la pollution des océans, 2021