A nagramme: Mot ou phrase que l’on forme à partir des lettres d’un autre mot (par exemple les lettres du mot « sujet » forment aussi le mot « juste »). Jean Dupuy se sert de ce procédé dans ses peintures.
A rt conceptuel: Démarche artistique apparue dans les années 1960 principalement théorisée par Sol LeWitt et Joseph Kosuth. LeWitt en dira: « Les idées à elles seules peuvent être des œuvres d’art; elles font partie d’une chaîne de développement susceptible de trouver une forme. Toutes les idées n’ont pas besoin d’être matérialisées. » (« Paragraphs on Conceptual Art », Artforum, juin 1967). Pour lui l’art est une chose mentale (« cosa mentale », terme de Léonard de Vinci), les artistes conceptuels doivent donc privilégier la conception des œuvres à leur réalisation.
B égaiement: Manière de parler hésitante et saccadée. Jean Dupuy lorsqu’il peint ses anagrammes se sert du bégaiement comme d’un rythme.
C yrus: Nom d’un empereur perse qui, selon la légende, avait une mémoire telle, qu’il se souvenait du nom de chacun de ses soldats. C’est le titre que Mark Geffriaud donne à son œuvre avec humour puisqu’il travaille autour du trou de mémoire, de l’oubli.
C orrespondance: Envoi de courriers parfois prolongé sur une longue période. Eleanor Antin, pendant deux ans et demi envoie à un millier de personnes des photographies qu’elle a prises au travers des États-Unis: c’est ce qu’on appelle l’art postal.
D ébris: Reste, morceau, fragment inutilisable d’une chose brisée, écroulée ou mise en morceaux. Shimabuku dans son travail se sert de débris marins c’est-à-dire des pierres et des coquillages.
E locution: Manière de s’exprimer, de choisir ses mots dans un discours voire d’articuler les sons. David Antin dans ses Talk poems fait de l’élocution un art.
E AT: Experiments in Art and Technology est une organisation fondée en 1966 par les ingénieurs Billy Klüver et Fred Waldhauer et les artistes Robert Rauschenberg et Robert Whitman. L’idée est de permettre aux artistes d’obtenir des conseils de professionnels afin d’utiliser des outils technologiques dans leurs œuvres, à l’instar de Jean Dupuy qui conçoit l’installation Cone Pyramid (Heart Beats Dust) en 1968: une sculpture de poussière activée par les pulsations cardiaques des spectateurs.
F luxus: Mouvement artistique où l’humour et la dérision sont placés au centre de la démarche des artistes. David Antin a été le commissaire d’une exposition consacrée à ce courant. Fluxus est la source d’inspiration de nombreux jeunes artistes comme David Horvitz.
F iction: Forme de récit basée le plus souvent sur des faits imaginaires.
G lobalisation: Phénomène qui transforme progressivement des choses en les rendant semblables. Elle peut concerner de multiples domaines comme l’économie, la culture, la politique ou le commerce. On compare souvent ce terme à celui de mondialisation qui signifie que les différents pays du monde se ressemblent de plus en plus et perdent donc leurs particularités. C’est un sujet qui intéresse beaucoup Simon Starling.
H istoire: C’est un terme à double sens qui concerne soit le passé de l’humanité et donc les grandes périodes (préhistoire, antiquité, moyen-âge…), soit un récit portant sur des évènements réels ou imaginaires que l’on raconte ou que l’on lit pour se divertir.
I nstallation: Type d’œuvre d’art qui réunit des techniques et des matériaux souvent très variés empruntant à différents domaines artistiques (peinture, sculpture, photographie, vidéo, sons, éclairages…). Elle investit et transforme l’espace d’exposition comme les œuvres de Virginie Yassef, mais aussi de Mariana Castillo Deball ou de gerlach en koop.
L azy art: Art paresseux qui consiste en grande partie « à faire travailler les autres à sa place » selon les termes de Jean Dupuy.
L azy Susan: En français: Susan paresseuse. C’est le nom que l’on donne à un plateau tournant que l’on place sur une table pour faciliter la distribution de nourriture. Jean Dupuy a utilisé ce type de plateau qu’il a monté sur une planche pour réaliser la sculpture du même nom, décrite aussi en peintures.
L ivre d’artiste: Œuvre d’art prenant la forme ou adoptant l’esprit d’un livre. David Antin a réalisé plusieurs ouvrages avec la retranscription de ses conférences qu’il donne sous forme originale et artistique en supprimant la ponctuation (ni points, ni virgules) et en remplaçant symboliquement les silences par de longs espaces blancs.
M usique électronique: Genre musical apparu dans les années 1950 et qui se joue à l’aide de matériel musical électronique et non d’instruments traditionnels. Sa particularité est qu’elle est composée de sons déjà enregistrés ou à partir du courant électrique lui-même. The Dreams de Delia Derbyshire en est un exemple.
M usique concrète: Genre de musique électronique où la liberté compte avant tout. Il n’y a absolument aucune règle de composition.Celle-ci part des sons et non de la structure. Delia Derbyshire a expérimenté ce style de musique rendu célèbre par Pierre Schaeffer.
N arration: Action de raconter une suite d’évènements sous une forme littéraire.
O bsolescence: Fait de se périmer, de passer de mode ou de s’user et de se casser après un usage prolongé. Pierre Paulin s’intéresse particulièrement à des objets devenus démodés ou inutiles, remplacés par de nouvelles technologies plus performantes.
P erformance: C’est un art éphémère, une action en train de se produire. Cette action peut être immortalisée en vidéo, en photo, en bande sonore, en texte… pour toucher un public plus vaste. La performance peut être parlée, dansée, musicale, improvisée, elle sollicite souvent le corps de l’artiste, parmi les performeurs célèbres, on trouve John Cage et Bas Jan Ader… David Antin produit des énoncés poétiques devant un public.
P ackaging: Emballage d’un produit destiné à séduire les acheteurs et donc les encourager à l’acheter. Les trois cylindres de l’oeuvre Oscillation d’une inquiétude qu’expose Pierre Paulin servent à imprimer des packagings.
P illow: En français « oreiller ». Selon les membres du collectif gerlach en koop: « Un oreiller soutient. Un oreiller ne signifie rien en lui-même, ou presque rien, mais apporte la signification dans l’objet qu’il soutient ».
P oésie: Art du langage, façon de « sculpter » les phrases et les mots pour leur faire dire plus qu’ils ne disent habituellement.
R otogravure: Procédé servant à imprimer des images de très bonne qualité à partir de cylindres en métal gravé. Les creux plus ou moins profonds dans le métal permettent de déposer plus ou moins d’encre sur le papier, faisant apparaitre une image en noir et blanc très nette. Pierre Paulin expose directement ces cylindres avec un texte évoquant le groupe de musique RUN DMC, une toile de Picasso, un texte de Dan Graham sur Malcom McLaren et le groupe de musique Bow Wow, le texte a été écrit et mis en page de façon à pouvoir être répété en boucle lors de l’impression.
R eady made: Objet manufacturé promu au rang d’objet d’art par la simple décision d’un artiste. Ce terme signifiant en français « déjà fait » ou « prêt à l’emploi » a été initié par Marcel Duchamp qui en dira « Un ready-made est une œuvre sans artiste pour la réaliser ». En 1913, il réalise donc une sculpture en alliant simplement une roue de vélo et un tabouret. Les Pillow Objects des artistes de gerlach en koop sont un dérivé du ready made.
R écit: Toute histoire fictive ou réelle.
S ample: Mot anglais qui désigne en musique un échantillon, un extrait sonore repris d’un enregistrement plus long de musique, de cinéma, etc. Il peut s’agir d’une note, d’une voix, d’un bruitage, d’un motif musical destinés à devenir une boucle.
S urnaturel: Évènement ou phénomène extraordinaire qui échappe aux lois de la nature : par exemple la sorcellerie, les miracles, les personnages fantastiques comme les extra-terrestres, les fantômes… Le travail de Virginie Yassef s’inspire de ces phénomènes et autres récits fantastiques.
W all drawing: En français: dessin mural. C’est une fresque que l’on peint ou que l’on dessine directement sur le mur d’un espace d’exposition et qui est donc temporaire: à la fin de l’exposition le mur est souvent repeint voire détruit. C’est le procédé qu’utilise Zin Taylor : il a tracé de grands motifs au feutre sur le mur de la Criée.