Blaise Drummond, peintures, 2004-2011 //

vendredi 28 mars 2014, par lacriee

Né en 1967 à Liverpool, Royaume-Uni
Vit et travaille à Dublin, Irlande
Blaise Drummond est représenté en France par la galerie Loevenbruck, Paris

On retrouve dans les peintures de Blaise Drummond des thèmes et motifs récurrents. L’homme figuré ou représenté par une construction architecturale, fait face à un environnement naturel évoqué subtilement par la présence d’un arbre, de feuilles mortes, ou d’un nuage, mais dont la présence est toujours très prégnante. Ces différents éléments semblent être les personnages d’une histoire en suspens : que s’est-il passé ou que va-t-il se passé?

L’artiste nourrit un intérêt fort pour l’architecture moderniste et l’idéologie utopique qui l’accompagne. Il intègre dans ses paysages des constructions d’architectes tels que Le Corbusier, Mies Van Der Rohe, Alvar Aalto ou Carlos Raul Villanueva.

Avec la représentation de ces grands ensembles, l’artiste interroge l’impact de l’activité humaine sur la nature, toujours prête à reprendre ses droits.

 

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Colors for a Large Wall (Caracas), 2011

Huile et collage sur toile, 190 x 270 cm

Courtesy galerie Loevenbruck, Paris

Colors for a Large Wall (Caracas) est une représentation de l’ensemble de logements El Paraiso, construit à Caracas entre 1952 et 1954 par l’un des plus grands architectes modernes du Venezuela, Carlos Raul Villanueva (1900-1975).

Les couleurs en damier sur la façade sont dérivées de l’œuvre Color for a large wall réalisée en 1951 par le peintre abstrait américain Ellworth Kelly (né en 1923), qui explore la peinture comme élément architectural.

Entre la branche qui surgit dans le cadre et l’imposant édifice, l’homme qui promène son chien semble minuscule, insignifiant.

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Gewaltige Raume Unerschlossenen Landes, 2007

Huile et collage sur toile, 167 x 214 cm

Collection Musée des Beaux-Arts de Nantes

La peinture Gewaltige Raume Unerschlossenen Landes rend hommage à Le Corbusier et sa célèbre Unité d’habitation (Cité radieuse) réalisée à Marseille en 1952. On y voit l’imposante architecture sur laquelle plane un nuage.

Sur la façade est écrit une phrase de Blaise Drummond: « Sometimes I have this dream where we discover these extra rooms in our house, like a secret wing. They are pretty dilapidated but have a great potential for a sort of restoration extension project”.

(Parfois je fais ce rêve où l’on découvre ces chambres supplémentaires dans notre maison, comme une aile secrète. Elles sont assez délabrées mais ont un grand potentiel pour une sorte de projet de restauration et d’agrandissement). Cette phrase fait écho à un rêve de l’artiste, au moment de la restauration d’une petite chaumière en Irlande, qui est ici mis en regard avec l’utopie moderniste des unités d’habitation de Le Corbusier.

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Feel Better, 2004,

Huile et Glycéro sur toile, 167 x 142 cm

Collection particulière, France. Courtesy galerie Loevenbruck, Paris

Dans Feel Better, Drummond confronte la nature, représentée par des éléments paysagers japonisants et l’architecture du Sanatorium de Paimio, en Finlande, conçu par l’architecte et designer moderne Alvar Aalto en 1928-33.

Au début des années 1960, Alto imagine pour le sanatorium des logements de fonctions pour les chercheurs et personnels soignants, dans une aile indépendante.

L’utopie moderniste du fonctionnalisme défini en rupture avec les arts décoratifs, est ici mise en jeu; les bâtiments deviennent de purs motifs picturaux et graphiques, associés aux éléments de la nature toujours très présents.