Botaniste suédois du 18ème siècle, on désigne souvent Carl Von Linné comme « le premier classificateur du vivant ». À l’époque où la botanique est encore une branche de la médecine, l’observation du vivant n’obéit à aucune règle. Tout au long de sa carrière, le savant s’est efforcé d’apporter une rigueur scientifique dans une discipline où tout restait encore à faire.
Pourtant, ses débuts en botanique ne sont pas très encourageants. À l’âge de 20 ans, alors qu’il commence tout juste à explorer la flore scandinave, Linné manque de mourir après s’être fait piquer par une Furia Infernalis. Mais le jeune homme est passionné :
« N’hésitez pas à vous exposer au danger, quiconque vise à la gloire doit vivre dangereusement »
Cinq ans plus tard, il entame un grand périple en Laponie. Pendant 5 mois, il notera scrupuleusement ses observations dans un carnet de route, Voyage en Laponie. L’ouvrage est hybride, entre autobiographie, observation scientifique et description de la population lapone. Le style d’écriture, lui aussi, est atypique : Linné couche ses idées sur le papier comme elles lui viennent, passant sans prévenir du suédois au latin, de la description rigoureuse à l’ironie en demi-teinte. Prose incompréhensible pour certains, poésie Linnéenne pour d’autres.
En 1741, il est nommé professeur de médecine à l’université d’Uppsala, il est alors âgé de 34 ans. Il déclenche autour de lui une véritable fièvre de la botanique. Accompagné d’une centaine d’élèves, il explore les environs de la ville, ramasse plantes et insectes, observe, herborise… Pour écrire Species Plantarum, publié en 1753, il entreprend un travail titanesque. Le livre est une immense liste où des noms de plantes se succèdent, accompagnés de descriptions précises de l’habitat, la morphologie, la répartition géographique de chaque espèce.
Du travail de Linné, on gardera surtout l’invention du système binomial. Encore utilisé aujourd’hui, il consiste à désigner le vivant par deux noms, à la fois par genre et par espèce. Même si le reste de son travail a été oublié, il reste le premier à avoir proposé une méthode de classification universelle du vivant, permettant la constitution d’une base commune de connaissance.