mardi 19 décembre 2017, par lacriee


Né en 1932 à New York, États-Unis.
Décédé en 2016 à San Diego, États-Unis

Poète, artiste et critique d’art américain, David Antin s’est installé à San Diego en 1968, où il a enseigné au département art de l’Université de Californie. Il a été le commissaire de plusieurs expositions d’artistes «post pop» et d’une exposition consacrée à Fluxus.
En 1972, il imagine les talk poems, en retranscrivant l’enregistrement d’une conférence (talk) donnée à des étudiants d’art à Pomona. Cette retranscription intégrale est faite sans capitale, ni virgule ni point, mais ponctuée de simples espaces blancs qu’il emploiera chaque fois que, sur la bande, il s’entendra respirer. Devenus «signature» poétique de David Antin, les talk poems consistent en un mélange de récits, d’anecdotes et d’analyses théoriques improvisés en réponse à une question posée par le contexte de l’invitation et le moment de sa performance.
Antin définit sa pratique comme l’action de «penser en parlant», il dit à ce propos, «même si ce que je veux faire c’est rendre sur la page une image de la parole qui se propage dans l’air faire le pari de parler c’est faire le pari de réfléchir dans les pages même du livre».
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Œuvre exposée

Skypoems, 1987 et 1988, archives du Ghetty Research Institute, Los Angeles.

Avec les Skypoems, la parole se propage sur la page du ciel. Écrits par des avions fumigènes, ces poèmes étaient conçus pour disparaître au moment même de leur écriture. Sont présentés ici dans une vitrine, les deux Skypoems que David Antin réalisa en 1987 et 1988 à Santa Monica et La Jolla, en Californie.

IF WE GET IT TOGETHER
CAN THEY TAKE IT APART
OR ONLY IF WE LET THEM

SI ON PEUT LE FAIRE
PEUVENT ILS LE DEFAIRE
OU SEULEMENT SI ON LES LAISSE FAIRE
(Skypoem, Santa Monica, 1987)

IF WE MAKE IT TOGETHER OR
FIND IT WILL THEY BREAK IN
OR OUT OF IT OR LEAVE IT AS
THEY FIND IT STRICTLY ALONE

SI ON LE FAIT ENSEMBLE OU ON
LE TROUVE VONT ILS Y PENETRER
OU EN SORTIR OU LE LAISSER TEL
QU’ILS L’ONT TROUVE ABSOLUMENT SEUL
(Skypoem, La Jolla, 1988)