René Magritte, L’ellipse, 1948
Né en1898 à Lessines (Belgique) et mort à Schaerbeek (Belgique) en 1967
Dans cette œuvre René Magritte présente un chasseur dont le nez est remplacé par un fusil.
Le personnage de l’Ellipse de René Magritte est le chef de file, la première des figures «géométrisées ». Le vêtement et la couleur y sont envisagés comme point de départ d’un costume à venir. Cette peinture contient un potentiel de transformation vers une mise en volume et un travail de laque.
Edvard Munch, Le Cri, 1893
Né en 1863 à Adalsbruk et mort à Oslo en 1944
A première vue, Le Cri présente une personne effrayée poussant un cri de terreur. Au contraire, le personnage central, serait le peintre lui-même à en croire la note associée au tableau. Celui-ci est horrifié par « un cri incessant qui traverse la nature ». Il ne se prend pas la tête dans les mains mais se bouche les oreilles. Présenté au public pour la première fois en 1893, ce tableau a suscité l’indignation générale et a été qualifié de dégénéré. Il a provoqué la formation de la Sécession viennoise, un courant artistique généralement rattaché à l’Art Nouveau.
René Magritte, Les droits de l’homme, 1948
Né en1898 à Lessines (Belgique) et mort à Schaerbeek (Belgique) en 1967
Des formes énigmatiques se déploient pour composer un personnage. Le peintre associe des motifs (rideaux, ombres, mots, flamme, etc.) qu’il agence et recompose au fil de ses œuvres.
Kasimir Malevitch, Sportifs, 1928-1930
Né à Kiev en1879, mort en 1935, à Léningrad
En 1928, le Réalisme socialiste devient le seul courant artistique autorisé par le régime de Staline en ex-URSS. Dans son œuvre intitulée Sportifs, Malevitch a effacé et remplacé les traits des visages des personnages par des aplats de couleurs : il peint le peuple devenu sourd, muet et aveugle. Malevicth est aussi l’auteur d’une œuvre manifeste à l’origine du monochrome : le carré blanc sur fond blanc (1918)
Victor Brauner, Indicateur de l’espace, 1934
Né en1903 à Piatra Neamț (Roumanie), mort en 1966 à Paris
Dans un espace sans limite précise, une inquiétante chimère semble se déplacer sur un sol bancal à l’aide de sa trompe. Elle est vêtue d’un drap troué qui laisse entrevoir son squelette mécanique. Le carrelage se prolonge vers une nouvelle pièce où l’on voit apparaître un étrange personnage d’apparence humaine. Nous assistons ici à un songe surréaliste et déroutant.
Jean Arp, Homme, moustache et nombril, 1929
Né à Strasbourg en 1886 et mort à Bâle (Suisse) en 1966
Jean Arp s’intéresse aux formes simples, celles qui font rêver.En les regardant on suit le cours de sa propre pensée. Il dit que « l’art est un fruit qui pousse dans l’homme »
Max Ernst, Ubu Imperator, 1923
Né en 1891 à Brühl (Allemagne) et mort en 1976, à Paris
Max Ernst interprète ici un rêve dont il fait le récit dans son article « Visions de demi-sommeil » qu’il livre en 1927 à la revue La révolution surréaliste : « Je reconnais nettement que cet étrange peintre est mon père […]. Avec des efforts effrénés, il fait tourner et bondir autour de mon lit cette abominable toupie qui contient toutes les horreurs que mon père est capable d’éveiller. » La figure d’Ubu, inventé par Alfred Jarry, symbolise un pouvoir grossier et orgueilleux auquel Max Ernst identifie son père.
Fernand Léger, La femme au chat, 1921
Né le 4 février 1881, à Argentan et mort en 1955, à Gif-sur-Yvette (France)
Que peut bien regarder cette femme ? Son chat, son livre ou le spectateur ? Sa chevelure qui ondule sur un côté ainsi que l’absence de trait humain sur son visage confèrent à ce tableau un côté énigmatique. Dans les années 1920, Fernand Léger réalise des œuvres « statiques » par opposition aux œuvres « dynamiques » de l’après-guerre qui traduisent une époque en pleine mutation et reconstruction. La femme au chat se construit sur le principe des contrastes, caractéristiques des travaux de Fernand Léger. Dans cette œuvre, le jaune et le noir du coussin s’opposent au bleu du cadre et au rouge de l’accoudoir. Tandis que la rondeur des corps contraste avec la rigidité de l’arrière-plan.
Giorgio De Chirico, Les deux masques, 1926
Né en 1888 à Volos en Thessalie (Grèce), mort en 1978 à Rome (Italie)
Le temps de cette peinture semble être un temps imaginaire, n’appartenant pas vraiment au passé, au présent ou au futur. Le traitement de la lumière est étrange : on ne parvient pas à savoir s’il s’agit de l’aube, de la nuit, du jour ou encore d’une lumière artificielle. A la fois humains et robots, ils semblent à mi-chemin entre le vivant et l’objet. Giorgio De Chirico propose des énigmes poétiques, des images pleines de mystères et d’interrogations, sans pour autant y répondre.
René Magritte, Le supplice de la Vestale, 1926
Né en1898 à Lessines (Belgique) et mort à Schaerbeek (Belgique) en 1967
Dans ce décor aux couleurs sombres, Magritte met en scène de façon théâtrale et inattendue, des objets familiers : un océan menaçant, un buste féminin, un drapé ou encore une caisse en bois. Magritte fait de ses tableaux des « pensées visibles ».
Des sculptures à activer…
Clédat & Petitpierre créent des « sculptures à activer ». Ils les habitent, les font vivre pour des performances et les exposent. L’idée de La parade moderne est née en 2013 d’un travail de recherche autour de l’Ellipse de René Magritte, puis autour du Cri de Munch. La proportion donnée à ces «masques » a rapidement évoqué les géants de carnaval. En ce sens, ils ont cherché chez d’autres peintres de l’art moderne différentes figures à réaliser. La parade moderne s’est alors imposée comme un fragment d’histoire de l’art en marche. L’« art moderne » recouvre une longue période durant laquelle l’invention de formes a été extrêmement riche, particulièrement en ce qui concerne l’invention de figures. C’est aussi le début de grandes collaborations autour de la scène qui nourrissent l’ imaginaire du duo d’artistes, tel que le ballet intitulé Parade, une commande des Ballets russes de Serge de Diaghilev réunissant Erik Satie, Jean Cocteau et Pablo Picasso.
Vous retrouverez ici Les inspirations de Clédat & Petitpierre
… sur le thème du Boléro de Maurice Ravel
Les personnages de La parade moderne déflent dans les rues sur le thème du Boléro de Maurice Ravel. Ce thème est répété en boucle avec un silence de 20 secondes entre chaque reprise. C’ est une musique de ballet pour orchestre en ut majeur composée en 1928. Mouvement de danse au rythme et au tempo invariables, à la mélodie uniforme et répétitive, le Boléro de Ravel tire ses seuls éléments de variation des effets d’orchestration, d’un lent crescendo et, in extremis, d’une courte modulation en mi majeur. Cette œuvre singulière a fait l’objet dès sa création d’une très large diffusion jusqu’à devenir son œuvre la plus célèbre et, de nos jours encore, une des pages de musique savante les plus jouées dans le monde.