mardi 30 janvier 2018, par lacriee

Dans les ateliers précédents, les étudiants participants ont expérimenté avec Éric Giraudet de Boudemange les notions de performances et d’improvisation.

Les 24 et 25 janvier, l’artiste a proposé aux M2 de travailler le lien entre le texte chanté Yvain le chevalier au lion et les mouvements du corps dans l’espace.

En début de séance, Éric Giraudet de Boudemange a présenté aux étudiants de nouvelles sources de références et d’inspiration :

Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich, 1982, Anna Teresa de Keersmaeker

Musique Steve Reich : Piano Phase (1967), Come Out (1966), Violin Phase (1967), Clapping Music (1972)

© Herman Sorgeloos

Crée en 1982, Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich est le premier spectacle de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker.

Fase est composé de trois duos et d’un solo, tous chorégraphiés sur des oeuvres de Steve Reich, le pionnier de la musique répétitive (ou « minimaliste ») américaine. De Keersmaeker se sert des structures musicales de Reich pour développer son propre langage gestuel, qui complémente la musique plus qu’il ne la redouble. Danse et musique explorent le même principe structurant : le « décalage de phase » à l’intérieur du jeu des répétitions. Par légers glissements, infimes variations, des mouvements synchrones se mettent doucement à décaler, donnant naissance à un miroitement complexe de formes et de motifs en perpétuelle mutation.

Tenir le temps, 2015, Rachid Ouramdane

Composition musicale originale de Jean-Baptiste Julien, production déléguée Centre Chorégraphique National de Grenoble – codirection Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane

© Patrick Imbert

Qui garde le contrôle sur quoi dans les sociétés à plusieurs vitesses d’aujourd’hui ? s’interroge Rachid Ouramdane. « J’ai imaginé pour cette pièce soumettre 16 interprètes à une mécanique qui les dépasse, faite d’actions rythmées, de mouvements dominos et de réactions en chaine ».

Dans ce précipité de danse, les corps témoignent d’une situation de crise, où le lien de l’individu au groupe est en constante négociation. Ensemble, sans être à l’unisson, dans les jaillissements de solos et de duos, les interprètes manifestent une formidable pulsion de vie. Entre mouvements continus, vides et pleins, tensions et abandons, Tenir le temps apparait comme l’une des pièces les plus dansées de Rachid Ouramdane.

La partition du compositeur Jean-Baptiste Julien répond à l’écriture du chorégraphe. Ils nous rappellent que l’art de la répétition, du canon et du leitmotiv est une notion fondatrice qui a bouleversé l’espace scénique.