Julien Berthier, A Lost, 2011 et série de dessin 2004-2010 //

lundi 31 mars 2014, par lacriee

A LOST, 2011
Bâche publicitaire, 80 x 200 cm,
photographie couleur, 55 x 69 cm
Courtesy Galerie GP & N Vallois, Paris

Série de dessins:

Récolter les traces d’une manifestation, 2010
Encre sur papier, 21 x 29,7 cm
Collection privée, courtesy galerie GP et N Vallois, Paris

Structure toit immeuble 2, 2007
Encre sur papier, 21 x 29,7 cm
Collection privée, courtesy galerie GP et N Vallois, Paris

Tracer à main levée et de la main gauche les plans d’un building, 2005
Encre sur papier, 21 x 29,7 cm
Collection privée, courtesy galerie GP et N Vallois, Paris

Encore un nuage à l’envers, 2014
Encre sur papier, 21 x 29,7 cm
Courtesy galerie GP et N Vallois, Paris

 


Né en 1975 à Besançon, France
Vit et travaille à Aubervilliers, France
Julien Berthier est représenté en France par la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Paris

À travers des dessins, des actions dans l’espace publique ou détournements d’objets, Julien Berthier questionne avec dérision les mécanismes du réel et s’appliquent à dévoiler les logiques implicites des paradoxes du quotidien.


La pièce A LOST présente les traces d’une action performative menée dans les rues de San Francisco.
Lors d’une précédente exposition de l’œuvre (galerie GP & N Vallois, Paris, novembre 2012-janvier 2013), Julien Berthier raconte sa genèse, et ce qu’elle signifie pour lui : « (…) Je marchais dans la rue, en me demandant ce que j’allais faire [il est invité à participer à une exposition], et j’ai vu cette énorme banderole publicitaire pour Bay Alarm, une entreprise de systèmes d’alarmes privées. C’était écrit en blanc sur fond rouge en lettres gigantesques : « Making thievery a lost art » (« Faire du vol un art oublié »). À ce moment-là, je faisais quelques actions
« illégales » dans l’espace public. Je savais que c’était une publicité, mais j’avais l’impression qu’elle m’était adressée tout particulièrement. En regardant cette publicité, j’ai décidé de grimper sur le panneau et de voler les mots « a lost ». Ce qui se retrouve dans l’exposition est donc un type de projet conceptuel qui joue avec les mots, juste avec un morceau de bâche publicitaire. En face, sur le mur opposé, vous avez le résultat: « Making thievery art » (« Faire du vol un art »), une photographie de la banderole après le vol ! L’un répond à l’autre, l’un justifie l’autre, c’est tautologique. Maintenant, la publicité justifie l’œuvre comme étant de l’art et le geste lui-même. »

Propos recueillis au cours d’une conversation proposée par la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, entre Julien Berthier et l’artiste Paul Kos, disponible dans son intégralité sur le site de la galerie Vallois.

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Série de dessins:

Le dessin occupe une part très importante dans sa pratique : « Le dessin est aussi un laboratoire d’idées pour moi. Chaque dessin est une idée. Je ne recherche pas une qualité ou une émotion. Il y a de l’émotion bien sûr, mais c’est surtout autour d’une idée. Et je veux exprimer cette idée avec le plus de justesse possible. Parfois cela devient une œuvre à part entière, et parfois cela reste un brouillon. Tous mes dessins, ou presque, sont faits sur une banale feuille A4 que l’on peut trouver n’importe où. Il y a cette notion d’idée écrite à la va-vite sur un morceau de papier trouvé n’importe où. Je pense que ces dessins existent par eux-mêmes, mais ils font aussi partie d’un procédé de réflexion en soi. On peut les mettre côte à côte comme constituant un projet, un commentaire, un jeu de mots. C’est une réflexion globale, une action permanente, latente, de ma part. »