La dictature en Argentine // Les ressources pédagogiques

lundi 30 juin 2014, par lacriee

Les interventions militaires ont marqué l’histoire de l’Argentine tout au long du XXème siècle dont la dictature de 1976-1983 est la culmination. En effet, en 1976 soit 3 ans après la fin de la dictature de la Révolution argentine (1966-1973), le général Jorge Videla renverse le gouvernement d’Isabel Perón. Un processus de réorganisation nationale débute le jour même du coup d’État. S’en suivent la dissolution du parlement, le remplacement de la Cour suprême, l’interdiction des 5 partis politiques ainsi que des syndicats. La junte au pouvoir rétablit la peine de mort et augmente les sanctions envers les opposants politiques. La presse est censurée et dictée par des principes et procédures.

Le colonel Carlos Caggio Tedesco, actif dans la province de Misiones dans La Nacion, déclarera en 1977 que  » le soutien de la population doit être total (dans l’œuvre restauratrice des Forces Armées). C’est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents »

Durant cette dictature où se sont succédées 4 juntes jusqu’en 1983, des milliers de personnes ont disparu, emprisonnées sans procès, victimes des pires tortures. Des kidnappings de masse ont eu lieu : ont ainsi disparu de nombreux parents, accompagnés de leurs enfants, parfois adoptés par la suite. (cf. Argentine, les 500 bébés volés de la dictature, d’Alexandre Valenti – 93 mn – France / Argentine – 2012)

En réponse à ces rapts, le fameux mouvement des «Mères et Grands-Mères de la place de Mai » est né : des familles qui consacreront leur existence à chercher leurs enfants et petits-enfants disparus.
L’absence de registres officiels sur ces actes brouille le compte du nombre exact de victimes mais un chiffre est toutefois avancé, celui de 300 000 disparitions.

Cet épisode douloureux de l’histoire de l’Argentine est à rattacher au premier souvenir de la découverte d’une œuvre d’art pour l’artiste Amalia Pica :

A: I grew up in Argentina in a family that had no connection with art, and in a city, Cipolletti, that at the time didn’t have a museum. I was very young when I first saw a full-scale silhouette of a pregnant woman drawn on paper and stuck to a wall in a street. My mum explained to me that it was a way to signal a desaparecido, meaning people who had been captured by the military dictatorship and whose whereabouts were unknown. I asked my mum if the figure was her friend who I knew had ‘disappeared’. She said it wasn’t but it made her think of her. It wasn’t until I was in art school that I learnt that El Siluetazo (the silhouette) was initiated by three artists – Rodolfo Aguerreberry, Julio Flores and Guillermo Kexel – on 21 September 1983. They didn’t call it art but a ‘graphic event’; along with the Madres de plaza de Mayo (The Mothers of Mayo Square) and other human rights groups, people traced their own bodies onto paper and plastered them around Mayo Square in Buenos Aires. It spread spontaneously. My mum didn’t know it was art but it certainly meant something to her and it made a huge impression on me.  (1)

(1) Frieze Magazine, Archive, Amalia Pica, http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/