L’Abécédaire de Siham et Hafida //

vendredi 9 novembre 2018, par lacriee

 

A ïta :  littéralement  « le cri », « l’appel »,  c’est un chant de révolte, personnel ou politique, particulièrement transgressif. C’est un répertoire de chansons et de poésies chantées qui se transmettent à l’oral.

B endir :  instrument à percussion répandu en Afrique du Nord (plus particulièrement au Maghreb), et notamment dans la musique berbère. C’est un tambour sur cadre d’un diamètre d’environ 40cm, recouvert de peau de chèvre.

C hikha :  Une femme musicienne qui pratique l’art de l’Aïta, dans le film de Meriem Bennani, Siham et Hafida sont toutes deux chanteuses. Elles ont pour but de faire perdurer cette tradition. Le mot « Chikka » désigne aussi une danseuse. dans son usage courant, il est parfois péjoratif.

D arija : dialecte utilisé pour chanter l’aïta dont il n’y a pas de trace écrite, il est « spontané et viscéral » selon Meriem Benanni.

D erbouka : instrument de percussion faisant partie des membranophones. Selon ses variantes, c’est un vase étranglé en son milieu et recouvert à l’une de ses extrémités d’une membrane, répandu dans toute l’Afrique du Nord, dans le Moyen-Orient et les Balkans.

D jelaba : longue robe ample avec capuchon portée traditionnellement en Afrique du Nord-Ouest. À l’origine appelé takabout en berbère, tandis que l’appellation djellaba est issue de l’arabe « jilbab ».

D jinns : créatures surnaturelles, issues de croyances traditionnelles au moyen-orient et en Afrique. Ils sont en général invisibles, et peuvent prendre différentes formes (végétale, animale ou anthropomorphe).

Emojis : petite image utilisée dans un message électronique pour exprimer une émotion, représenter un personnage, une action. Le crabe et le papillon se retrouvent animés dans l’installation vidéo, chacun, illustrant un personnage.

F qih : femme sorcière ou marabout qui communique avec les Djinns.

F iltre : Consiste à appliquer une transformation numérique à une partie de l’image ou sa totalité, généralement dans le but de l’embellir.

G énération: Espace de temps d’une trentaine d’années qui sépare un ensemble d’individu.

H açba : Aïta spéciale de Sabi située dans le sud du Maroc, qui a pour seul objet l’expression la tristesse.

I nstagram : réseau social mondial de partage de photo appartenant à Facebook, qui est lui-même un réseau social.

J noun : ce terme désigne le mauvais esprit, le démon dans un langage courant, ici Jnoun est le nom d’une marque de vêtement réalisée par Meriem Bennani et sa soeur. Elle utilise des impressions digitales de motifs qui représentent les paysages du Maroc.

K aftan :  artisanat local des villes impériales du Maroc possédant chacune sa propre tradition du kaftan et mêlant des influences diverses, perse, andalouse… À l’époque, tenue portée par les hommes et les femmes riches de la bourgeoisie marocaine puis un vêtement féminin porté lors de cérémonies (mariages, baptême…). Une tradition veut  que les mariées marocaines changent de caftan sept fois durant leur soirée de mariage.

K ohl : poudre noire ou grise utilisée pour maquiller ou soigner les yeux. Autrefois composée principalement d’un mélange de plomb sous forme de galène, de soufre et de gras animal, voire de bois brûlé ou de bitume. Utilisé par les égyptiens, les arabes, les berbères il protégeait des réfractions du soleil avant d’être un attribut esthétique.

K amanja : instrument à corde frottée.

L ibération: acte de délivrance, l’Aïta permet au peuple d’exprimer son désir de liberté.

M oussems : lieux publics mixtes comme les pèlerinages, les mariages, les fêtes régionales ou officielles où l’on chante l’Aïta.

O ud: instrument à cordes frottées, comme un luth au manche court. Il a en commun avec le luth, le nombre de cordes et la forme de l’instrument, mais il n’a pas de frettes.

Q anun : instrument à cordes pincées, d’origine iranienne

R obs u zit : littéralement « le pain et l’huile »

S auvegarde: préservation de quelqu’un ou de quelque chose. La vidéo de Meriem Bennani s’inscrit dans la volonté de transmettre ce qu’est la Aïta.

T arija : petite percussion digitale en forme de sablier recouvert d’une peau en intestin de chèvre dont la casse est une poterie vernissée, d’un diamètre de 15 centimètres. Instrument privilégié de plusieurs confréries soufies dans la musique traditionnelle marocaine, elle produit un son unique. (à Essaouira, lors de la fête des 10 jours, chaque homme, femme et enfant possède une tarija. A la fin d’une longue procession clôturant cette fête, chaque instrument est jeté dans le feu !)