Navine G. Khan-Dossos
née en 1982 à Londres, Royaume-Uni
vit et travaille entre Londres, Royaume-Uni et Athènes, Grèce
www.khandossos.com, représentée par The Breeder Gallery, Athènes
Navine G. Khan-Dossos est peintre. Elle utilise ce médium et son histoire pour poser des questions fondamentales sur la façon dont nous voyons, comprenons et, surtout, nous nous représentons le monde qui nous entoure. Son travail suggère de ne pas nous fier au langage imagé de la télévision, des médias en ligne, des vidéos et des images qui circulent sans cesse et qui façonnent notre imagination commune du réel, ni reproduire constamment ce langage. Elle s’investit plutôt dans la découverte d’un nouveau langage qui reflète mieux les schémas et les connexions qui sous-tendent ces images.
Son travail a été exposé à The Showroom, Londres, 2019, Swimming Pool, Sofia, The Breeder Gallery, Athènes, 2018, au Van Abbemuseum, Eindhoven, 2017, à la Fridman Gallery, New York, 2017, au Benaki Museum Islamic Art Collection, Athènes, 2016, à Nome, Berlin, 2016, et à la Galerie Roger Katwijk, Amsterdam, 2016.
source : www.khandossos.co
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Œuvre exposée
Bulk Targets 1-100, 2018
gouaches sur carton, 100 x 70 cm chaque
courtesy de l’artiste et de The Breeder, Athènes
Cette série de peintures a été conçue pour l’exposition Shoot the Women First, présentée à The Breeder Gallery à Athènes en 2018. L’artiste a peint à la gouache des motifs géométriques en prenant pour support de véritables cibles de stands de tir. Ces formes reprennent les zones à atteindre par les tireurs pour apprendre les effets des impacts de balles sur le corps humain. Appelées « cibles intelligentes », elles ont été créées pour permettre aux formateurs d’instruire leurs élèves avec des consignes simples : Visez les formes jaunes, visez les carrés, ou des consignes plus complexes : visez les carrés du plus clair au plus sombre, sauf les blancs. Khan-Dossos fait le lien entre ces instructions et celles qu’elle a pu lire au sujet de l’approche des femmes terroristes. Aux codes couleur des stands de tir, l’artiste a ajouté des formes roses. Celles-ci se réfèrent aux mouvements pour les droits des homosexuels et aux associations de lutte contre le Sida. Ces symboles renvoient également à l’histoire locale d’un quartier d’Athènes où elle a exposé. En 2012, des femmes toxicomanes soupçonnées de prostitution ont été arrêtées par la police. On leur a fait subir un dépistage forcé du VIH. Les femmes diagnostiquées séropositives ont été accusées d’avoir transmis intentionnellement le virus et ont été incarcérées. La police a également transmis l’identité des personnes aux médias qui ont largement diffusé l’information. Ces femmes sont devenues des cibles en raison de leur mode de vie marginal.
Khan‑Dossos écrit : « Mes peintures reflètent le rôle des femmes considérées par la société à la fois comme des auteures et des victimes de la violence, en se demandant ce que signifie être à la fois une menace et une cible. La violence représentée n’est pas simplement physique, elle incarne une menace plus large que font peser sur la société les personnes qui sont à la marge de la politique et de la culture dominantes.»