Le néon dans l’art contemporain //

mardi 17 janvier 2017, par lacriee

Ce dispositif lumineux utilisé principalement dans l’affichage publicitaire attire depuis longtemps les artistes contemporains, qui y voient un médium nouveau à explorer. Dans l’histoire de l’art, la lumière est toujours source de fascination, principalement parce que c’est un élément très difficile à représenter qui demande une grande technique. Les peintres tels que Vermeer de Delft usaient même de la représentation de la lumière comme d’une signature picturale: ici les artistes l’intègrent directement dans leurs œuvres. Composé de tubes de verre recourbés et colorés, il s’agit d’un matériau relativement simple à façonner. C’est la pulsation de la lumière, elle-même, qui devient sculpture, alimentée par une source électrique.

D’un point de vue linguistique on distingue le néon du tube fluorescent: le premier émet une lumière rouge orangée, le second fonctionnant grâce à des gaz inertes comme l’hélium ou l’argon, peut produire une palette de couleur plus vaste.

La réception et l’appréciation de ce type d’œuvre est double: d’un côté par le sens véhiculé par le contenu ou les formes des néons, de l’autre par l’impact purement visuel et esthétique qui persiste dans l’œil du spectateur, comme si l’installation devenait une composition lumineuse.

Parmi les plasticiens célèbre ayant travaillé le néon on trouve: Jean-Michel Alberola, Martial Raysse, François Morellet, Claude Lévêque, Pierre Huygue, Pierre Bismuth, Daniel Buren, Dan Flavin, Bruce Nauman, Joseph Kosuth, Tracy Emin, Cerith Wyn Evans, Jeff Koons, Alfredo Jaar, Mario Merz, Carsten Höller…

Si certains retranscrivent des données mathématiques ou numériques, d’autres s’amusent à rédiger mots et phrases aux sens philosophiques, poétiques, absurdes, injonctifs, ou encore politiques: l’outil des publicitaires n’encourage donc plus à consommer mais à réfléchir ou à sourire.

Certains artistes se jouent des mots et de la langue formant des énoncés proches des contrepèteries (Bruce Nauman), d’autres parviennent à créer des palindromes (phrases pouvant être lues de gauche à droite et de droite à gauche) comme Joseph Kosuth.

Création plus pessimiste, Jean Michel Alberola compose le mot « rien » à l’aide de ces tubes de verres, la disposition des lettres ressemblant à s’y méprendre à un crâne. L’avancée technologique permet donc aux artistes de continuer à s’atteler à des sujets récurrents comme ici la vanité, si chère aux peintres flamands.

Typhaine Rouillard.

Sources:

Néon et art contemporain

Le néon et la mort

Les néons publicitaires

Les lampes néons