Chrétien de Troyes, né vers 1135 à Troyes et mort entre 1185 et 1190 en France, est un écrivain et poète du moyen-âge dont on ne sait, à ce jour, presque rien de sa vie, sauf ce qu’il en a lui-même écrit dans ses romans. Il se désignait sous le nom de « Chrétien de Troyes », donnant certainement la localisation de sa ville natale, Troyes. D’après certains de ses recueils, entre 1160 et 1185, il travaillait pour la cour de Champagne, au service de Marie de France. Il aurait finalement exercé à la cour de Philippe d’Alsace, comte de Flandre, jusqu’à la fin de sa vie.
Il maîtrise les arts libéraux, de même que Virgile et Ovide, qu’il traduit et adapte. Familier des modes littéraires contemporaines, il connaît les légendes celtiques, les lais bretons, l’histoire de Tristan et Iseult, tout comme les vers lyriques de l’amour courtois.
Aussi appelé « fin’amor », l’amour courtois, doctrine datant du début moyen-âge, désigne la façon d’aimer avec courtoisie, respect et honnêteté son ou sa partenaire, dans le but commun d’atteindre la joie et le bonheur. Chrétien de Troyes a fait s’épanouir cet art de vivre en donnant à l’amour une place primordiale dans ses œuvres manuscrites : Erec et Enide, Cligès, Le Chevalier de la Charrette, Le Chevalier au lion et Le Conte du Graal.
Le Conte du Graal, dont la parution est estimée entre 1180 et 1190, est, tout comme ses autres ouvrages, écrit en vers octosyllabiques. Roman inachevé de Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal raconte les aventures d’un jeune gallois naïf, ignorant jusqu’à son nom, élevé par la Veuve Dame de la Déserte Forêt, sa mère.
Au cours d’une balade dans les bois, il croise la route d’un groupe de cinq individus, vêtus d’armures brillantes. Émerveillé, le jeune gallois pose de multiples questions à ceux qui lui semblent être des anges. Il découvre alors le monde des chevaliers et souhaite rejoindre la Cour du Roi Arthur pour faire partie de leur monde.
Moqué par les compagnons du Roi, il doit faire ses preuves avant de se faire adouber. Après avoir combattu le Chevalier Vermeil, il devient un vaillant chevalier de la cour du roi Arthur.
Lors de son périple, il fait une nouvelle fois preuve de sa bravoure en libérant Blanchefleur, maîtresse du château de Beaurepaire, du siège d’Anguingueron. Subjugué par sa beauté divine, elle éveille en Perceval un sentiment tendre dont il ne comprend pas encore la teneur.