PIERRE ARDOUVIN
Né en 1955, à Crest (Drôme)
Vit et travaille à Paris (Paris)
Depuis les années 1990, le travail de Pierre Ardouvin développe une réflexion sur la culture du spectacle, la mémoire des utopies de l’émancipation issues des années 1960, le devenir des rites populaires dans le contexte des industries culturelles, les rapports de classes, d’identité et d’affects cristallisés dans les formes vernaculaires. Par la réappropriation d’objets du quotidien qu’il investit d’une part poétique et narrative, sa recherche artistique interroge les notions d’authenticité et d’illusion.
« C’est à travers ces explorations psychiques de l’ordinaire occidental que l’œuvre de Pierre Ardouvin pourrait s’avérer sourdement critique. En dévoilant la part grave et sombre de la réification du monde, et plus symboliquement l’angoisse l’étreinte, de l’étroitesse, de l’enfermement, via ces structures de contrôle et de sécurité dissimulées dans certaines formes anodines de divertissement et de la décoration. (…) C’est cette tension entre les formes de l’artifice populaire et leurs impacts psychiques qui électrise le travail de Pierre Ardouvin.». Guillaume Désanges, critique d’art.
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Œuvre exposée
Love me tender, 2001
Auto-tamponneuse, système électrique, guirlande lumineuse, piste, bande son
400 x 300 x 270 cm
Centre national des arts plastiques (FNAC 02-790)
Love me tender reflète la sensibilité de Pierre Ardouvin pour la poésie du quotidien, son attrait pour le réel un peu décalé, extraordinaire, notamment pour les fêtes foraines où se mélangent joie, magie et nostalgie. Dans un espace de 3 x 4 m entouré par des structures en bois, l’artiste a branché une voiture auto-tamponneuse rouge accessible aux visiteurs qui voudraient ré-expérimenter ce jeu d’enfant. Des guirlandes lumineuses et la version karaoké de la chanson d’Elvis Presley qui donne son titre à l’œuvre constituent le décor et le fond sonore dans lesquels se trouve la voiturette qui ne peut que se heurter aux bords trop étroits de la scène.