Le Salon des Refusé.es est composé de personnages queer. Iels sont fluides dans leur orientation sexuelle et romantique, leur identité de genre, la manière dont iels sont habillées et adoptent des expressions de genre non-normatives. La notion de fluidité est représentée depuis très longtemps, on la retrouve notamment dans les Eddas. Hervard est l’un des premier personnage trans mentionné dans l’histoire et la mythologie nordique.
Le terme queer est un mot anglais qui signifie « étrange », « peu commun » ou « bizarre ». Le mouvement queer s’est réapproprié ce mot dévalorisant et stigmatisant, qui était pendant longtemps une injure homophobe. C’est dans les années 1990, que les défenseurs.seuses des causes lesbiennes, gays et bisexuelles ont adopté l’utilisation de l’acronyme LGB, pour décrire la communauté. Cette dernière a évolué et est devenue plus inclusive au fil des ans. L’acronyme a donc rapidement inclus d’autres lettres, évoluant de LGB à LGBTQIA+, qui désigne les personnes transgenre, queer, intersexe, asexuelle…
Ce sont les militant.es américain.es du mouvement homosexuel qui se sont approprié.es le terme pour se désigner eux-mêmes et elles-mêmes, lui donnant une connotation positive. C’est ce que l’on nomme le retournement du stigmate, un concept en sociologie qui décrit la lutte de réappropriation du sens d’un mot. L’objectif est de contester et de réinterpréter les concepts de stigmatisation et de honte, en transformant le sens du mot en potentiel politique émancipateur et en un symbole d’identification valorisant.
Aujourd’hui, « queer » désigne toutes les minorités de genres et sexuelles, les personnes ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre différente de l’hétérosexualité ou de l’identité cis[1]. Toutefois, il y a une forte contestation de cette utilisation de queer comme terme coupole, qui remplacerait alors l’acronyme LGBTQIA+. Son usage est parfois remis en cause par d’autres pour son passé péjoratif, considéré comme stigmatisant, ou parce qu’iels n’adhèrent pas aux connotations politiques ou encore parce que son utilisation comme terme coupole efface les revendications spécifiques du terme. C’est pourquoi, en France, le terme queer est abandonné par certain.es qui choisissent de se référer, par exemple, au terme transpédégouine.
Et les personnes queers ne s’identifient pas nécessairement à des catégories liées à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre. Le terme peut être utilisé pour décrire quelqu’un qui utilise des pronoms non-binaires, porte des vêtements non-standard ou adopte une expression de genre non-normative. Le terme queer réunit les communautés autour d’un certain paradoxe[2].
Derrière le mouvement queer, il y a une volonté d’abolir les définitions trop strictes qui peuvent lui être données. Cela s’inscrit par un rejet des pressions normatives qui existent au sein même des mouvements LGBTQIA+, comme la monogamie, le mariage ou l’expression du genre normatif et binaire. « C’est un terme qui accueille le questionnement et la fluidité et qui permet de faire communauté au-delà des étiquettes. »[3]
[1] Qui concerne une personne dont l’identité de genre correspond au sexe qui lui a été assigné à la naissance (par opposition à transgenre)
[2] Opinion qui va à l’encontre de l’opinion communément admise
[3] PraTIQ – Plateforme Queer ; PraTIQ – Glossaire ; personne queer | GDT (gouv.qc.ca)