Le folklore est l’ensemble des pratiques culturelles populaires d’un pays, d’une région ou d’un groupe humain. Mêlant arts et traditions, elles peuvent prendre différentes formes : croyances, rites, costumes, contes, légendes, fêtes, cultes, musiques, chants, danses, instruments, outillage, techniques …
Ces pratiques se transmettent d’une génération à une autre, généralement par voie orale et par imitation. En Europe, on dénombre une dizaine de grands groupes de folklores, comme le folklore germanique, anglais, belge, irlandais ou norvégien.
À partir du XX ème siècle, de nombreux festivals de folklore sont créés dans le but de préserver les musiques et danses traditionnelles locales et de s’ouvrir sur le monde par la découverte d’autres pratiques culturelles.
Le Conseil international des organisations de festivals de folklore et d’arts traditionnels (CIOFF) est créé en 1970. Cette ONG a pour volonté d’établir des liens entre les festivals de monde, de labeliser les groupes folkloriques et favoriser leurs déplacements. L’association a été récemment accréditée par le comité intergouvernemental du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) à l’UNESCO, pour sa participation à la sauvegarde et à la diffusion de la culture traditionnelle et populaire.
Le folklore dans l’exposition Salon des Refusé.es de Rasmus Myrup
Dans Salon des Refusé.es, les folklores danois et suédois ont influencé l’artiste dans la création des récits de plusieurs de ses sculptures.
L’hôtesse de Salon des Refusé.es, Meuf de Tourbière, est un personnage influencé par les légendes autour de « The Bog Lady ». Elle est aussi appelée la femme de Haraldskær ou Haraldskjaer. Cette dernière est une femme datant de l’Âge de Fer, dont le corps a été retrouvé conservé dans une tourbière du Jutland, au Danemark. La tourbière une zone humide où il y a souvent de la brume le matin à cause du climat local particulier. À cause de son surnom, la « The Bog Lady » (la meuf de la tourbière) est devenue une expression courante au Danemark. Lorsqu’il y a de la brume dans la journée, on dit que c’est à cause de The Bog Lady.
Nisse est la plus petite des sculptures de Salon des Refusé.es. Rasmus Myrup a été influencé par la créature légendaire du folklore scandinave, appelé Nisse (norvégien) ou Tomte (suédois). Elle est apparentée à une fée, un gnome ou un lutin très ancien. Le Nisse est capable de changer de former et de créer des illusions, comme se rendre invisible. Il vit dans les fermes et les campagnes et il est souvent représenté habillé en paysan avec une grande barbe. Il est celui qui protège de la mauvaise fortune les maisons et les enfants des fermes. À partir des années 1840, il est associé à Noël dans les pays scandinaves et il est devenu le porteur des cadeaux de la fête de Yule. Il est ensuite appelé Julenisse, qui peut être traduit par le lutin de Noël.
The Nix est aussi une figure inspirée du folklore scandinave. La figure du Nix ou Näcken est présente dans le folklore suédois. C’est une créature mythologique prenant la forme d’un homme nu jouant du violon au bord des ruisseaux ou des rivières. Il symbolise les dangers liés à l’eau. Le Nix est un esprit de l’eau qui attire et séduit les passant.es grâce à sa musique, pour ensuite les précipiter à la noyade. En Suède, il est l’équivalent du dieu romain de la mer Neptune ou du dieu grec Poséidon.
La symbolique des matériaux naturels
Les sculptures de l’exposition Salon des Refusé.es sont faites à partir de matériaux naturels. Certains de ces éléments possèdent un symbolisme fort dans diverses cultures.
Par exemple, Queen Omma est une sculpture faite de fougères et de bois de sorbier des oiseleurs.
La fougère est une plante qui s’est développée il y a plus de 360 millions d’années. On peut la retrouver sous diverses formes et couleurs. Elle est considérée comme un symbole de la longévité, de la connaissance, du renouveau et de l’adaptabilité. Dans plusieurs cultures, elle est associée à la magie, aux légendes et à l’imagination. On la retrouve parmi les Celtes, qui la considéraient comme une plante sacrée qui pouvait protéger des dangers et des tempêtes. Tandis que, les druides la considéraient comme un signe du pouvoir spirituel et l’utilisaient comme une herbe médicinale.
Le sorbier est une espèce de plantes à fleurs aussi appelée sorbier des oiseleurs ou sorbier des oiseaux. Le bois de sorbier possède un symbolisme fort dans plusieurs cultures. Dans le folklore celtique irlandais, il est associé à la déesse Bridget (ou Brigid) et il est utilisé dans de nombreux rituels liés à la guérison et à la protection. C’est un arbre faisant parti des sept essences sacrées en Wicca. Tandis que dans la tradition campagnarde, il porte bonheur aux amoureux.
Le sorbier est aussi présent dans la mythologie celtique et nordique. Il est considéré comme l’arbre sacré des druides dans la mythologie celtique. Il est associé au monde des esprits et est généralement planté près des tombes pour protéger les humains et les maisons.
Dans la mythologie nordique, le sorbier est l’arbre de vie, il est associé à la déesse Freya. Il possède des pouvoirs de protection contre la sorcellerie et la magie, et ses baies ont des pouvoirs de guérison. C’est aussi l’arbre lié au Salut de Thor. Le sorbier lui sauve la vie lorsqu’il « veut passer la rivière Vimur (« méandres ») qui se met brusquement à monter. […] Pour échapper aux flots qui menaçaient de l’emporter, il a été obligé de s’accrocher à une branche de sorbier qui était à sa portée. Voilà pourquoi le sorbier est appelé « le salut de Thór » » (citation de l’ouvrage de Patrick Guelpa, Les 100 légendes de la mythologie nordique, 2018, PUF, Que sais-je ?)