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Né en 1966 à Gaza, Palestine
Vit et travaille à Paris, France
Taysir Batniji est représenté en France par la galerie Eric Dupont, Paris
Taysir Batniji a étudié les Beaux-Arts en Palestine, puis en France. Peintre de formation, il développe une pratique pluridisciplinaire : peintures, assemblages d’objets, installations, photographies, vidéos, performances. Mais il est souvent présenté comme photographe ou vidéaste. « Je cherche un langage artistique qui corresponde à ma manière de vivre, au fait que je circule tout le temps, et qui reflète aussi la situation des Palestiniens aujourd’hui, entre présence et non-présence, entre déplacement et urgence ». « J’essaie dans mon travail d’interroger le contexte politique, social, culturel, les réalités de mon pays, tout en conservant une distance nécessaire face à l’actualité. Car il s’agit pour moi avant tout d’un engagement artistique, d’un regard personnel, subjectif, poétique. »
Taysir Batniji
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The sky over Gaza, 2001-2004
Diptyque photographique, 72 x 100 cm chaque
Production La Criée centre d’art contemporain
Courtesy galerie Eric Dupont, Paris
Deux photographies, la première a été prise en 2001 et constitue l’objet de l’installation « The Sky Over Gaza » conçue pour l’exposition « A Need of Realism » au centre d’art contemporain Ujazowski Castel de Varsovie (Pologne, 2002). La deuxième a été prise, par hasard, au même endroit, en 2004, avec un cadrage presque identique. Proposées sous forme d’un diptyque, ces photographies révèlent alors une dimension temporelle nouvelle, une récurrence familière. Extraite de sa présentation initiale, l’image adopte un sens nouveau, et cela à l’infini. Elle est donc considérée comme un document modulable.
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Sans titre (Gaza, la ville), 1999-2006
Série d’environ 25 photographies, tirage lambda, dimensions variables
(3 photographies de la série sont présentées dans Les Horizons)
Courtesy galerie Eric Dupont, Paris
« Photographier Gaza a toujours été important à mes yeux. Cela m’aide à enregistrer mon quotidien, comme d’autres rédigeraient un journal intime, ou peut-être même, inconsciemment, à résister à l’usure continue de la ville en en établissant, à l’occasion de chacun de mes passages, une sorte d’inventaire. Le fait d’être né à Gaza nourrit certainement ma fascination pour ce lieu, mais il y a d’autres raisons, que je ne saurais préciser, qui ne seraient pas explicables selon les critères esthétiques que l’on peut attribuer à une ville. Gaza n’est pas une « belle ville ». C’est un endroit où, de par sa situation politique, démographique (la plus grande densité de population mondiale), et sa constitution physique, urbaine ou sociale, il est difficile, voire impossible d’être seul ou de profiter d’un peu d’intimité, où l’on est sans arrêt traqué par les regards des autres, sujet de leur curiosité… C’est aussi un endroit où l’on peut vivre de manière tout à fait improvisée, souvent parce que ce n’est pas possible autrement, ou où l’on peut se trouver confronté à des situations complètement inattendues… ».
Taysir Batniji