mercredi 28 juin 2023, par lacriee

La Maison des Morts, William Blake, 1795-1805, impression sur papier encre et aquarelle, 48,5 × 61,0 cm, Tate Collection.

William Blake (1757-1827) :

En 1993, Jeremy Deller réalise son film Jerusalem, titre qu’il emprunte au fameux poème de William Blake paru en 1804. Les deux artistes, bien que nés à des époques différentes, partagent cette même idée selon laquelle l’art serait un moyen de lutter contre les injustices sociales.

 

Les livres enluminés

William Blake (1757-1827) est un peintre, graveur et poète préromantique anglais. En 1789, il met au point une technique d’eau-forte en relief qui lui permet d’illustrer ses poèmes. De son vivant, William Blake n’est pas un artiste très connu, il gagne sa vie en étant graveur d’interprétation. À partir de 1789, il entame l’écriture de longs poèmes « enluminés » : Les Chants d’Innocence, destinés aux enfants, puis Les Chants d’Expérience en 1793. Il va au cours de sa carrière se créer un répertoire personnel rassemblant des personnages qui lui apparaissent lors de visions. Ses productions sont très modernes bien qu’il puise son inspiration dans des œuvres de l’époque médiévale (manuscrits, sculptures gothiques).

William Blake est un artiste engagé qui soutient la Révolution française et condamne la tyrannie sociale et politique qui règne dans l’Angleterre préindustrielle. Ce sont des thématiques qu’il aborde dans son travail.

Songs of Innocence, William Blake, 1789, copie F de la gravure 2.   © Yale Center for British Art, Paul Mellon Collection. Songs of Experience, William Blake, 1794, copie F de la gravure 33. © Yale Center for British Art, Paul Mellon Collection.

Les livres prophétiques

À partir de 1789, William Blake entreprend la rédaction de recueils « prophétiques ». Parmi eux : Le Livre de Thel (1789), Le Mariage du Ciel et de l’Enfer (1790), Les Visions des Filles d’Albion (1793). Il s’inspire de la religion chrétienne pour montrer que la révolution et la poésie ont, de tous temps, été les meilleures armes contre le despotisme.

The Marriage of Heaven and Hell, William Blake, 1790-1793, copie D, collection Library of Congress, Washington.

Les grandes estampes

Des œuvres qu’il a produites, sa série des douze grandes estampes est surement l’une des plus connues. En 1795, il décide de repenser la fresque traditionnelle en inventant la « fresque portative ». Cette technique permet d’obtenir jusqu’à trois impressions de la même peinture.

Parmi ces douze estampes en couleurs, on peut retrouver : Pity (1795), Newton (1795), The House of Death (1795).

Newton, William Blake, 1795-1805, impression sur papier encre et aquarelle, 46,0 × 60,0 cm, Tate Collection. Pity, William Blake, 1795, impression sur papier encre et aquarelle, 42,5 × 53,9 cm, Tate Collection.

Anecdote musicale : Le nom du groupe des Doors est inspiré du livre d’Aldous Huxley The Doors of Perception (1954), titre lui-même inspiré d’un vers du recueil de poèmes Le Mariage du Ciel et de l’Enfer (1790) de William Blake : “If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is, Infinite. ». Comprenez : « Si les portes de la perception étaient purifiées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est : infinie. »