Construire, toucher, voir et comprendre : des ateliers pour explorer Molusma // Les correspondants

mardi 7 décembre 2021, par lacriee

À chaque exposition, le dispositif de médiation s’adapte pour la meilleure compréhension possible de la démarche des artistes par les jeunes publics. Pour Molusma d’Elvia Teotski, s’est posée la question de la qualité de l’attention portée aux œuvres, afin d’en percevoir les dimensions sensible et fragile. S’est également posée la question de la diversité des thématiques abordées : le vivant dans l’art, la constitution d’un écosystème pluriel, le processus de production de l’œuvre, sa dimension écologique et son caractère évolutif.

Une introduction par les sens

Lorsque les enfants arrivent, ils sont invités à se déchausser puis entrer dans une petite salle à côté de l’espace d’exposition. Dans celle-ci, c’est l’occasion de découvrir à quoi ressemble une algue par un jeu de photos et d’intrus (disponible dans ce diaporama). Ensuite, d’autres échantillons de matériaux qui composent l’exposition sont disponibles au toucher : des briques et des moulages en alginate. Les enfants peuvent ainsi se rendre compte que ces matériaux sont fragiles, que les briques s’effritent, que l’alginate est un matériau léger et cassant. Petit à petit se construit l’idée, comme le souligne le titre d’une des œuvres d’Elvia Teotski, qu’ils vont entrer dans une Zone sensible.

Le choix a été fait de répartir ensuite les élèves en trois groupes sur deux temps d’ateliers et une immersion dans l’exposition  :

Entrer en zone sensible

Afin de solliciter toute leur attention, les élèves arrivent déchaussés et entrent un par un dans l’exposition pour une déambulation-visite d’environ 15mn.

L’espace est habité, ou l’a été, par des criquets. L’idée est d’aller tranquillement soit à la rencontre des criquets, soit de découvrir les traces et indices de leur passage. L’observation se porte aussi sur distinguer ce qui est issu de la nature et ce qui ne l’est pas. Puis au gré des commentaires, des récits sont apportés par la médiatrice : d’où viennent la salade et ces lunettes ? Pourquoi il y a de la lumière dans les cabanes en briques ? D’ailleurs toutes les briques n’ont pas la même couleur, qu’est-ce que cela nous raconte ? Le regard s’aiguise lui aussi: certaines algues en alginate ont changé de couleur par rapport à l’affiche de l’exposition, pourquoi ? La photographie Sans fin semble avoir été grignotée, que s’est-il passé ?

La finalité de cette déambulation est de trouver sa place dans Molusma, s’y installer et laisser l’imaginaire vagabonder.

Elles viennent d’où ces briques ?

Le second groupe visionne le court documentaire de Jérémy Laffon sur le chantier où furent fabriquées à la main les 2500 briques qui composent les voûtes de Molusma. Les élèves découvrent ainsi la technique de l’adobe dont s’est inspirée Elvia Teotski, à savoir : des briques en terre crue séchées au soleil et façonnées à la main grâce à un mélange d’argile et de paille. On leur explique aussi comment et pourquoi l’artiste a fait le choix de remplacer l’argile par de la terre de chantier et la paille par des algues. C’est l’occasion de saisir la dimension expérimentale de la démarche de l’artiste.

La fabrication des briques permet également d’aborder la notion de vernaculaire, propre au cycle Lili, la rozell et le marimba . Les enfants découvrent ainsi des exemples d’architectures du bassin rennais faites d’après la technique de la bauge, un autre mode de construction local utilisant de la paille et de la terre crue ( images sur le diaporama en ligne).

Comment ça tient ?

L’œuvre Molusma d’Elvia Teotski est composée d’un ensemble de voûtes. À l’aide d’une série de photographies (également sur le diaporama) les élèves identifient ce que l’on nomme « voûte » et la récurrence de cet élément architectural, présent dans plusieurs pays et cultures.

Puis, le mode de construction de la voûte nubienne est expliqué aux élèves. Cela leur permet de comprendre comment les structures ont été réalisées au sein même de La Criée . Le récit se fait grâce à ce schéma :

Il s’agit d’une technique remontant à l’Égypte antique. Elle est d’ailleurs toujours utilisée aujourd’hui, notamment parce qu’elle n’exige aucun élément de charpenterie.

Ensuite, les élèves peuvent expérimenter la construction de leur propre voûte à l’aide de briques en terre cuite et de morceaux de sucre qu’ils disposent sur un gabarit en carton (voir la galerie des constructions).

Pour conclure :

Les élèves réalisent l’ensemble des activités proposées. À la fin de ce parcours, tout le monde se réunit pour un dernier temps. On fait un point sur ce que l’on vient de voir, puis on échange sur les impressions de chacun : on parle de ce que l’on a aimé, pas aimé, ce que l’on a appris ou encore ressenti.

 

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