La place du mime dans l’œuvre de Collins // Les correspondants

jeudi 4 mars 2021, par DSAA Brequigny

Le titre de l’exposition l’illustre bien, les mimes ont une place d’importance dans les oeuvre de Mathis Collins. L’artiste évoque par le mime le fait que les artistes de rues se sont, à travers les siècles, retrouvés confrontés à la censure. 

Collins nous raconte l’histoire des comédiens de la Renaissance, privés de parole sur scène quand seule la troupe du roi pouvait s’exprimer en français. Le mime permet de contrer cette censure, et Collins se retrouve dans le mime puisqu’il lui permet de transmettre par l’image. Il est question de la place de l’artiste dans son œuvre. Ici, l’artiste est absent. Alors, c’est le mime qui lui donne la parole. L’artiste se retrouve projeté dans l’œuvre et détourne ainsi la censure, il se synchronise à son oeuvre dans une habile mise en abîme de lui-même. 

L’expressivité des mimes se concrétise par le dessin mais aussi par ses attributs : que ce soit un gros ventre ou un nez crochu, la caricature est proéminente, instaurant une satyre à l’image de l’oeuvre de Chaplin qui se créé un personnage accessoirisé. On est alors face à des codes presque théâtraux où tout est exagéré. 

Libre à chacun d’interpréter à sa façon la présence du mime. Le premier degrés le rend risible de naïveté et de décadence comme dans les premières comédies. Même si l’artiste se base sur des opposés, comme L’artiste vs. Le policier, ce n’est pas tout blanc-tout noir, il n’y a pas forcément de gentil et de méchant. Cela peut être beaucoup plus subtile que cela, plusieurs niveaux de lecture sont envisageables et placent l’œuvre de Collins en témoin de la société humaine, de ses dérives et de ses bas instincts.

Une certaine grossièreté se dégage de ces oeuvres. Propre à l’humour en France et en Grande-Bretagne du XVIIe et XVIIIe siècle, il s’agit notamment d’une façon de renverser l’orde établi, de faire de l’art un outil de transcendance face au pouvoir et à la répression. À l’image de la cour du Roi qui jalousait le théâtre de rue pour son succès, une dénonciation des puissants est indéniable dans l’œuvre de Collins. 

-Triana et Marin

 

 

 

 

 

 

 

 

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