Tout un monde vu d’ici avec Amadou Sanogo, Les boxeurs // Les correspondants

mercredi 11 mars 2020, par lacriee

Mercredi 11 mars matin, les élèves de CM1-CM2 de la classe de Fabien Evariste rencontre Amadou Sanogo, voici le texte qu’ils ont rédigé :

Amadou Sanogo est un peintre malien que nous avons rencontré grâce à la Criée. Nous lui avons posé des questions sur son parcours et sur ses œuvres. Il est né à Ségou, maintenant il vit à Bamako, la capitale du Mali. Amadou Sanogo a commencé à l’école par le dessin en s’inspirant des peintures rupestres. A 18 ans, il est allé à l’école nationale des arts, c’est là qu’il a découvert la peinture. Il devait devenir comptable mais on lui a dit qu’il perdait son temps. Un jour, une personne a vu une de ses œuvres et a décidé de l’acheter. C’est là que la carrière d’Amadou Sanogo a commencé. Il a pu exposer ses œuvres dans plusieurs musées du Mali puis dans d’autres pays. Ses professeurs lui disaient que son art était « contempourri ». Il a persisté malgré le désaccord de sa famille. Il a créé son atelier pour que d’autres artistes malien puissent travailler comme ils veulent. « Pour apprendre il faut oublier ce qu’on connaît » Pour Amadou Sanogo, c’est une phrase importante. Nous avons réfléchi sur son sens, essayez de le trouver.

Pour plus d’informations sur ses œuvres, allez voir son exposition à la Criée !

Voici quelques autres questions :

  • D’où vient votre inspiration ? Quels sont vos outils ?

De mon quotidien, ce qui m’entoure, mes observations. On peut tout enlever à un homme, sauf ses observations. Je peins à l’acrylique sur des toiles, du tissu.

  • Pourquoi faites-vous de l’art abstrait?

Pour ne pas tomber dans la reproduction, d’autres font ça beaucoup mieux que moi. Mais il y a forcément un élément figuratif dans la façon dont je peins. L’art abstrait est un courant de peinture, je ne fais pas de l’art abstrait.

  • Est-ce que vos tableaux sont engagés?

Oui, je parle de la société malienne, de ce qui ne va pas.  Le « parfait » n’existe pas, il nous manque tous quelque chose. J’essaie de matérialiser ça dans mes tableaux.

  • Combien de peintures avez vous fait ? Avez-vous fait des peintures dans d’autres pays ? Avez vous déjà vendu des tableaux ?

Beaucoup, je ne peux pas les compter ! Oui, beaucoup en Afrique et en Europe, j’étais en Norvège il y a trois semaines. Maintenant j’ai la chance de vivre de la peinture, une galerie vend mes œuvres.

  • Pourquoi exposez-vous vos œuvres à La Criée?  Est-ce une opportunité ?

J’ai été invité en résidence par La Criée et exposer quelque part est toujours une opportunité. J’expose toujours de nouvelles œuvres car c’est un plaisir de m’exposer aux critiques. Je pense au public quand je peins.

  • Qu’allez-vous présenter dans votre exposition?

Des peintures qui parlent de proverbes bambara.

 

En atelier, l’artiste réalise une esquisse des Boxeurs ou Sans tête, une série de peintures portant une critique des élites. A la question « Pourquoi certains personnages n’ont pas de tête?», Amadou répond : « Pour chacun, il manque quelque chose. On ne cesse d’apprendre des autres. Tu viens avec le monde qui t’entoure, tu pars avec le monde qui t’entoure.

A travers leurs productions, les élèves ont essayé de donner une image de la tension entre la peur et la confiance, ou illustré que la vie n’est pas un conte de fées, d’autres qui ne savaient pas quoi dessiner, se sont laissés guider par les couleurs sur la feuille. Tous étaient satisfaits d’avoir peint « ce qu’ils ont dans la tête ou dans le cœur ».

Un grand bravo à Diva, Charif, Abdoulkadri, Raysso, Nathan, Fayed, Sakina, Kevin, Bakasso, Doul Allaahi, Soumaya, orphéo, Bercem, Serge, Savannah, Nariana, Nahid, Gerltuya, Crina, Jihad.

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