Eliane Radigue (France, née en 1932)
Après avoir étudié le piano et la harpe, Eliane Radigue s’essaye très tôt à la composition. Vivant à Nice, elle côtoie les artistes Ben, Robert Filliou, Yves Klein. Après une émission entendue en 1950 sur la musique concrète, elle commence à travailler dans ce sens puis devient l’une des élèves de Pierre Schaeffer, initiateur de la musique concrète en France. À la fin des années 1950, elle se consacre à animer des conférences sur ce sujet. Fin 1967, assistante de Pierre Henry, elle participe à l’élaboration de la pièce L’Apocalypse de Jean. Au sein du studio Apsome, elle développe sa technique et compose des pièces à partir de l’utilisation de drones, de feedback et de larsen, de la dilatation extrême du temps, de variations infimes des composantes du son. Ces pratiques sont éloignées des idéaux de Schaeffer et Henry. Par conséquent, elle prend un peu de distance avec le GRM et travaille avec du matériel de studio chez elle (micros, magnétophone à bandes). A la fin des années 70, L’Opus 17 marque un tournant majeur dans l’œuvre sonore d’Eliane Radigue. une musique faite de phénomènes sonores rudes, à la fois durs et granuleux, possédant une qualité matérielle et tactile, les vibrations structurant l’air environnant l’auditeur avec des densités et des épaisseurs dans des mouvements palpables.
Delia Derbyshire (Royaume-Uni, 1937 – 2001)
Musicienne et compositrice britannique de musique concrète et électronique, elle est l’une des premières femmes à évoluer dans le monde de la radiophonie. Diplômée en mathématiques et en musique, elle rejoint la BBC en tant que directrice adjointe de studio en 1960, où elle reste durant plusieurs années. Delia Derbyshire était une des premières personnes autant qualifiée en musique, mais sa condition de femme l’a obligée à rester anonyme en signant beaucoup de ses créations du label BBC Radiophonic Workshop. Les œuvres de Derbyshire des années 1960 et 70 sont encore utilisées à la radio et la télévision et sa musique a fait d’elle une icône, un article du Guardian la présente comme « l’héroïne inconnue de la musique électronique britannique ».
https://www.facebook.com/BBCArchive/videos/375181229521580/
Pauline Oliveros (Texas, 1932-2016)
Figure essentielle de la musique américaine contemporaine, Pauline Oliveiros, réalise durant les années 1950-60 des pièces sonores d’une contribution décisive au développement de la musique électronique en expérimentant avec le silence et le bruit, un travail qui préfigure ses pièces méditatives ultérieures.
Daphne Oram (Royaume-Uni, 1925-2003)
Daphnée Oram a été, comme Délia Derbyshire, l’une des figures centrales du développement de la musique électronique expérimentale britannique. Ayant refusé une place au Collège royal de musique pour devenir « équilibreur » de musique à la BBC, elle fut la co-fondatrice et première directrice de la BBC Radiophonic Workshop. Oram a quitté la BBC en 1959 pour poursuivre des travaux commerciaux dans la télévision, la publicité, le cinéma et le théâtre. Elle développa dès lors sa propre musique, la jouant et l’enregistrant elle même, tout en nourrissant sa recherche personnelle sur la technologie sonore – une passion qu’elle avait depuis son enfance dans le Wiltshire rural . Sa maison, un ancien palais de justice dans le Kent, devint un studio et un atelier peu orthodoxe dans lequel, avec un budget très limité, elle développa une recherche mêlant sons et idées sur la création sonore. Une partie importante de cette recherche fut l’invention d’une machine qui offrait une nouvelle forme de synthèse sonore – la machine « Oramics ».