Archive de juin 2014

Diagramme de Venn

lundi 30 juin 2014

Le diagramme de Venn est la représentation classique de la théorie mathématique des ensembles et des sous-ensembles. Cette représentation topologique explicite les relations logico-mathématiques d’inclusion et d’exclusion et par voie de conséquence, les logiques de notions telles que l’union, la complémentarité et la formation de groupes.

La dictature de 1976-1983 en Argentine jugeait ces thématiques comme très sensibles. Ainsi, durant les années 70, la théorie du diagramme de Venn fut bannie des programmes de l’école primaire son propos jugé enclin aÌ€ troubler l’ordre social et susceptible d’encourager les pensées subversives.

Née en 1978, Amalia Pica a elle-même connu cette école primaire qui interdisait l’évocation de la théorie des ensembles.

Pica définit l’art comme étant une « manière de résister au manque de signification des choses, un essai désespéré de donner du sens aÌ€ l’absurdité et au caractère aléatoire du monde, et c’est aussi une manière de le célébrer ». À travers son travail d’artiste, Pica explore des thèmes politiques au sens étymologique du terme tels de la communication, les rituels, etc.

La force symbolique du diagramme de Venn lui inspire Venn Diagrams (under the spotlight), une projection lumineuse de deux cercles colorés, présentée lors de la 54ème Biennale de Venise en 2011.

L’œuvre met ainsi en avant la dimension politique inhérente aux échanges d’informations. Amalia Pica interroge les raisons qui ont poussées aÌ€ considérer l’enseignement des mathématiques modernes comme un risque potentiel de rébellion au sein de l’école, en tant que « premier lieu d’homogénéisation des images ».

En 2013 au Musée Tamayo à Mexico avec l’exposition A∩B∩C, puis à la galerie Herald St. à Londres, la Kunsthalle de Lisbonne, au Van Abbemuseum d’Eindhoven et aujourd’hui à La Criée à Rennes, Amalia Pica poursuit son travail sur les enjeux soulevés par la théorie des ensembles.

La dictature en Argentine

lundi 30 juin 2014

Les interventions militaires ont marqué l’histoire de l’Argentine tout au long du XXème siècle dont la dictature de 1976-1983 est la culmination. En effet, en 1976 soit 3 ans après la fin de la dictature de la Révolution argentine (1966-1973), le général Jorge Videla renverse le gouvernement d’Isabel Perón. Un processus de réorganisation nationale débute le jour meÌ‚me du coup d’État. S’en suivent la dissolution du parlement, le remplacement de la Cour supreÌ‚me, l’interdiction des 5 partis politiques ainsi que des syndicats. La junte au pouvoir rétablit la peine de mort et augmente les sanctions envers les opposants politiques. La presse est censurée et dictée par des principes et procédures.

Le colonel Carlos Caggio Tedesco, actif dans la province de Misiones dans La Nacion, déclarera en 1977 que  » le soutien de la population doit eÌ‚tre total (dans l’Å“uvre restauratrice des Forces Armées). C’est pourquoi nous éliminerons les neutres et les indifférents »

Durant cette dictature où se sont succédées 4 juntes jusqu’en 1983, des milliers de personnes ont disparu, emprisonnées sans procès, victimes des pires tortures. Des kidnappings de masse ont eu lieu : ont ainsi disparu de nombreux parents, accompagnés de leurs enfants, parfois adoptés par la suite. (cf. Argentine, les 500 bébés volés de la dictature, d’Alexandre Valenti – 93 mn – France / Argentine – 2012)

En réponse à ces rapts, le fameux mouvement des «Mères et Grands-Mères de la place de Mai » est né : des familles qui consacreront leur existence à chercher leurs enfants et petits-enfants disparus.
L’absence de registres officiels sur ces actes brouille le compte du nombre exact de victimes mais un chiffre est toutefois avancé, celui de 300 000 disparitions.

Cet épisode douloureux de l’histoire de l’Argentine est à rattacher au premier souvenir de la découverte d’une œuvre d’art pour l’artiste Amalia Pica :

A: I grew up in Argentina in a family that had no connection with art, and in a city, Cipolletti, that at the time didn’t have a museum. I was very young when I first saw a full-scale silhouette of a pregnant woman drawn on paper and stuck to a wall in a street. My mum explained to me that it was a way to signal a desaparecido, meaning people who had been captured by the military dictatorship and whose whereabouts were unknown. I asked my mum if the figure was her friend who I knew had ‘disappeared’. She said it wasn’t but it made her think of her. It wasn’t until I was in art school that I learnt that El Siluetazo (the silhouette) was initiated by three artists – Rodolfo Aguerreberry, Julio Flores and Guillermo Kexel – on 21 September 1983. They didn’t call it art but a ‘graphic event’; along with the Madres de plaza de Mayo (The Mothers of Mayo Square) and other human rights groups, people traced their own bodies onto paper and plastered them around Mayo Square in Buenos Aires. It spread spontaneously. My mum didn’t know it was art but it certainly meant something to her and it made a huge impression on me.  (1)

(1) Frieze Magazine, Archive, Amalia Pica, http://www.frieze.com/issue/print_article/amalia-pica/

Bibliographie jeunesse One Thing After Another, Amalia Pica

lundi 30 juin 2014

Drôle de Tableaux Claire Garralon,  ed. seuil jeunesse

Mercredi Anne Bertier, ed. Mémo

Le livre à  pois David A. Carter, ed Albin Michel, livre jeu

Girafe Jean Gourounas, ed. Rouergue

Tchoum Virginie Morgand, ed. Mémo

De l’origine des mathématiques Clémence Gandillot,  ed. Mémo,  2008

Petit Bleu et Petit Jaune Léo Lionni, ed. l’école des loisirs

 

A propos de la sculpture abstraite…

vendredi 20 juin 2014

Pendant très longtemps, sculpter a consisté aÌ€ tailler ou modeler un matériau, par exemple la pierre, le bois, le métal ou l’argile. Les Å“uvres pouvaient eÌ‚tre dédiées aÌ€ un culte religieux, au souvenir d’un évènement ou d’une personne ou simplement eÌ‚tre un plaisir esthétique. Pendant toute une longue période également, les artistes essayaient le plus souvent de « représenter » la réalité.

A partir du début du siècle, entre 1911 et 1917,  des artistes de plusieurs pays  en  France, en  Russie, en Allemagne ou aux États-Unis, ont de nouvelles préoccupations communes.

A cette époque, on prend conscience de l’instabilité de notre connaissance du réel. De nombreuses découvertes scientifiques liées aÌ€ la structure moléculaire de la matière, aux  phénomènes lumineux, mais aussi aÌ€ la locomotion ou aÌ€ la vitesse permettent de mieux comprendre notre environnement. Par ailleurs, le mouvement devient la principale caractéristique d’un monde  industriel et urbain en pleine éclosion. Certains artistes étaient aussi très attachés aÌ€ la musique, le moins imitatif de tous les arts, qu’ils ont parfois pris comme modèle.

Chacun aÌ€ leur manière,  ils vont utiliser les couleurs et les formes comme l’alphabet d’un nouveau langage. Ils  veulent révéler la poésie de l’énergie et des choses immatérielles, l’organisation mathématique de l’univers ou encore ils souhaitent que l’art invite aÌ€ une forme de participation et non pas juste une contemplation.

Par exemple, les futuristes vont s’intéresser au  mouvement, l’école allemande du Bahaus considère que l’art fait partie de la vie, ou encore des artistes constructivistes tels que Pevsner ou Gabo inventent des formes fixes, tellement dynamiques que le spectateur se trouve presque naturellement invité aÌ€ en faire le tour. De son côté, aÌ€ partir de 1930,  Alexander Calder réalise ce qu’on appelle définitivement des mobiles, tandis qu’avec la sculpture robotisée autonome de 1956, Nicolas Shoëffer invente l’ art cybernétique,« dialogue entre l’œuvre et son public», entre l’œuvre et son environnement.

Un peu plus tard aux Etats-Unis, au milieu des années 6O, naît le courant du minimalisme avec  des artistes tels que Frank Stella, Donald Judd, Carl André.  Leur travail et leur réflexion portent avant tout sur la perception des objets et leur rapport à l’espace. Il est aussi souvent caractérisé par un souci d’économie de moyens.

La série de sculptures d’Amalia Pica présente dans l’exposition One Thing After Another synthétise de nombreux éléments issus de l’histoire de la sculpture abstraite et de ses différents mouvements: du constructivisme au futurisme en passant par le minimalisme.

 

sources:

Dada, la première revue d’art, Calder n°146, Avril 2009

Dada, la première revue d’art, L’art Cinétique, n°110, Mai 2005

http://www.manystuff.org/?p=16492

 

 

Les Horizons, l’exposition, l’architecte et l’urbanisme

mercredi 18 juin 2014

Fin Mars, les élèves de première de l’ option facultative d’histoire des arts du lycée Ste Geneviève aÌ€ Rennes, sont venus visiter l’exposition collective des Horizons. Autour de l’exposition et dans le cadre de leur enseignement, ils ont mené des recherches en architecture et urbanisme. C’est ainsi que nous pouvons découvrir des articles d’ élèves portant notamment sur Georges Maillols  une figure emblématique de l’architecture rennaise, ainsi que le contexte urbanistique dans lequel l’architecte a Å“uvré. Nous pourrons lire également le point de vue des élèves sur quelques oeuvres de l’exposition le contexte spécifique du centre d’art ainsi que des parallèles tissés avec d’autres artistes, notamment entre les pratiques de Julien Berthier et Jacques Villeglé,

Merci à tous les élèves et bonne lecture! Amandine Braud, médiatrice à La Criée