Archive de janvier 2017

Visite du 31 janvier avec la maternelle Notre Dame du Vieux Cours

mardi 31 janvier 2017

Le 31 janvier, les enfants de la maternelle Notre Dame du Vieux Cours ont visité l’exposition « alors que j’écoutais moi aussi… » présentée aÌ€ La Criée, accompagnés par Amandine Braud.

Les jeunes explorateurs sont partis aÌ€ la recherche du vieux lion de Virginie Yassef, des paires de bottes d’Eleanor Antin, des portemanteaux de gerlach en koop, du nuage de David Horvitz et des reÌ‚ves de Delia Derbyshire. En parcourant l’exposition, un groupe d’enfants passe devant l’Oscillation d’une inquiétude de Pierre Paulin et s’exclame : « Il y a quelque chose qui se cache dedans ! ». Ils ont aussi découvert le fonctionnement d’un petit synthétiseur modulaire aÌ€ l’image de ceux (plus gros) utilisés par Delia Derbyshire. « J’entend un hélicoptère ! », dit un enfant, et les autres de renchérir : « C’est de la moto ! On dirait un bruit de cloche ! C’est un téléphone ! Les pompiers ! ». Les enfants ont pu faire marcher leur imagination et inventer le quatrième Objet Coussin de gerlach en koop ; un camion -bien-sûr – posé sur un lit, et vice-versa. Nous soumettrons l’idée aux artistes, mais pas sûr que nous puissions faire rentrer deux camions-bennes dans l’espace d’exposition … Amandine leur a raconté le début de l’histoire du vieux lion, aÌ€ eux d’en inventer la suite… Nous attendons aÌ€ ce jour une carte postale d’une  installation aÌ€ venir, elle serait faite en chaussures, dans la classe… aÌ€ suivre.

Alors qu’ils écoutaient eux aussi – maternelle Jean Zay

mardi 31 janvier 2017

Le Mardi 17 Janvier, une classe de grande section de la maternelle Jean Zay a été la première à découvrir l’exposition « alors que j’écoutais moi aussi… ». Eux aussi, ils ont écouté les histoires des artistes invités.

A la recherche d’indices disséminés dans l’exposition, ils suivirent leur chemin entre les Å“uvres, s’arreÌ‚tant devant elles pour écouter ou raconter les histoires, légendes et reÌ‚ves qu’elles contiennent. En commençant par le dessin mural de Zin Taylor, ils s’aventurèrent dans la savane de Virginie Yassef où les attendait un lion féroce. Les enfants croisèrent sur leur chemin les bottes voyageuses d’Eleanor Antin, mais aussi le poulpe de Shimabuku et sa petite collection de coquillages. Ils découvrirent alors les mystérieux « objets coussins » de gerlach en koop, et en imaginèrent de nouveaux. Enfin ils écoutèrent quelques extraits de reÌ‚ves racontés sur un fond sonore électronique composé par Delia Derbyshire.

A la fin de leur périple, les enfants ont retracé leur cheminement dans l’espace d’exposition grâce aÌ€ leurs chaussures, voyageuses elles aussi.

Ils vous racontent ici en images, leur voyage dans l’exposition.

Visite du 25 janvier avec les CM1 de l’école élémentaire Torigné

mardi 31 janvier 2017

 

Durant la matinée du 25 janvier 2017, la classe de Cm1 Maud Brient de l’école élémentaire Torigné a découvert la nouvelle exposition de La Criée intitulée Alors que j’écoutais moi aussi [...].

Durant leur parcours dans le centre d’art, les enfants ont pu découvrir les Å“uvres de Jean Dupuy, de Virginie Yassef, de Shimabuku, David Horvitz, Eleanor Antin et encore gerlach and koop. Pour introduire la thématique du récit, point central de cette exposition et du nouveau cycle entamé par La Criée, Amandine, médiatrice culturelle, leur a proposé un jeu de carte. Elle a distribué une carte pour chaque enfant. Il y avait des cartes de personnages, d’actions et de lieux. Sur chacune on pouvait lire une phrase décrivant soit un artiste, son travail ou quelque chose de particulier dans la vie de l’artiste que les enfants devaient retrouver aÌ€ partir d’indices. Une fois l’Å“uvre identifiée, ils étaient invités aÌ€ imaginer un récit autour de cette Å“uvre. Les enfants ont ainsi perçu la notion d’ interprétation et le décalage que celle-ci opère dans la perception des Å“uvres, nous emmenant dans d’autres récits.

Visite pêle-mêle // école maternelle Daniel Gélin de St Malo

lundi 30 janvier 2017

Où se cachent la pieuvre, le lion, les bottes, le porte-manteau et le rêve ?

Jeudi 26 janvier 2017, La Criée a accueilli une classe de l’école maternelle Daniel Gélin pour visiter la nouvelle exposition  Alors que j’écoutais moi aussi […].

Comme pour la précédente visite, Amandine, médiatrice culturelle, s’est installée avec les enfants devant les deux toiles de Jean Dupuy, Lazy Susan qui décrivent une installation du meÌ‚me nom disposée dans l’espace du centre. Après avoir introduit la notion de récit aÌ€ travers ces Å“uvres et la phrase poétique de David Horvitz, elle a proposé aux enfants de deviner quelles Å“uvres se cachent derrière les mots reÌ‚ve, pieuvre, lion, bottes et porte-manteau. Les enfants ont ensuite déambulé dans l’espace puis se sont arreÌ‚tés devant l’Å“uvre de Virginie Yassef, La savane. Amandine leur a alors raconté l’histoire aÌ€ laquelle se réfère l’Å“uvre (La savane, nouvelle de Ray Bradbury, auteur célèbre de science fiction et romans d’anticipation) en demandant aux enfants d’imaginer la fin. Après avoir présenté les pierres de pieuvres de Shimabuku, puis expérimenté les sons d’un synthétiseur modulaire suite aÌ€ l’écoute de The dreams de Délia Derbyshire, la visite s’est terminée devant l’Å“uvre énigmatique du duo d’artistes gerlach and koop.

Questions / réponses // Classe de CM1 / Inrap

mercredi 25 janvier 2017

La classe de CM1 de Maud Brient a voulu en savoir un peu plus sur les récentes découvertes des archéologues de l’Inrap sur le chantier de fouille de l’Hôtel Dieu qu’ils ont visité aÌ€ plusieurs reprises entre septembre et décembre 2016. Céline Bélanger, archéologue aÌ€ l’Inrap a bien voulu répondre aÌ€ leurs interrogations.

 

Est-ce que les travaux d’immeuble ont bien avancé ? Rayane

Oui, les travaux de l’immeuble avancent. Il y a une grue qui déplace beaucoup de matériels et des camions font des allers retours toute la journée pour évacuer la terre qui est enlevée. Les ouvriers sont en train de creuser pour démarrer la construction des parkings souterrains.

Est-ce que vous avez trouvé de nouveaux vestiges depuis notre dernière visite ? Rayen

Oui, nous avons la chance d’en trouver tous les jours. Nous sommes dans la partie nord-est du chantier et nous étudions en détail la construction de la voie, du trottoir ainsi que les maisons aÌ€ côté. Les maisons sont plus modestes (moins riches) que la domus.

Est-ce que vous avez trouvé de nouvelles pilettes, de nouvelles galeries, ou de nouvelles pièces dans la domus ? Thildie, Harold, Özge

La fouille de la domus s’est achevée peu de temps après votre dernière visite. Nous ne faisons plus de découvertes dans cette partie du chantier pour le moment.

Est-ce que vous avez trouvé de nouveaux squelettes ? Mamadou

Oui, nous trouvons toujours des squelettes. Plusieurs par jour.

Est-ce que vous avez trouvé de nouveaux tessons de vase ou réussi à reconstituer des amphores antiques ? Haïra

Oui, nous avons trouvé de nouveaux tessons de vases. Pour le moment, Richard n’a reconstitué qu’une toute petite partie des vases ou des amphores découverts sur le chantier.

Est-ce que vous avez fait appel à de nouveaux spécialistes pour étudier les vestiges ? Serhat

Nous travaillons toujours avec les meÌ‚mes spécialistes pour le moment : Élodie, l’anthropologue ; Richard, le céramologue ; Julien, le spécilaistes des enduits peints ; Emmanuelle Collado et Hervé, les photographes ; Émeline et Vincent, les topographes.

Combien de sépulture avez vous trouvé en tout ? Erine

Nous avons fouillé presque 300 squelettes pour le moment

Est-ce que vous avez trouvé des vestiges précieux, comme des accessoires, des bijoux, des armes, etc..? Elisa

Oui, nous avons trouvé plusieurs accessoires de beauté et des bijoux, mais pas d’armes. Nous avons trouvé des épingles aÌ€ cheveux en os taillé, des bagues ( en verre, en cuivre, en argent, en or) des bres bracelets et des colliers. Nous pouvons citer également des monnaies, des coffrets en bois et cuivre, des petits vases /récipients

Est-ce que vous avez identifié des personnages importants aÌ€ l’époque des romains ? Mary-Kim

Non, nous ne pouvons identifier aucun personnages.

Avez-vous trouvé des offrandes aÌ€ l’intérieur des sépultures ? Rita

Oui. Par exemple, la semiane dernière, nous avons trouvé un joli flacon en verre près de la teÌ‚te d’un squelette. Il s’agit d’un balsamaire, un flacon pour du parfum ou une essence. Il était vide lorsque nous l’avons découvert.

Est-ce que vous avez trouvé des statuettes ou des objets d’art ? Israëlla

Oui, nous avons trouvé des fragments de statuettes en terre cuite. Elles représentent la déesse Vénus.

Quand allez vous rédiger votre rapport expliquant tout ce que vous avez trouvé sur le chantier ? Mary-Kim

La rédaction du rapport ne va pas démarrer avant la fin de l’année 2017, peut eÌ‚tre meÌ‚me pas avant le début de l’année 2018. La fouille se termine aÌ€ la fin du mois de mai et il faut ensuite laisser le temps aux spécialistes de réaliser toutes leurs observations.

Est-ce que vous avez retrouvé des objets qui ne datent pas de l’époque des romains ? Rita

Oui, nous avons retrouvé des objets très récents au début de la fouille, comme par exemple une marmite en fer (les traces laissées par les occupants des maisons qui ont été démolies). Nous avons également découvert des fragments de vases dans des fossés. Il s’agit de vases des époques modernes et médiévales (moderne : XVe – XVIIIe siècle; médiéval : Ve – XVe siècle)

Atelier 8 // inventer des récits

mercredi 18 janvier 2017

 

Pour ce huitième atelier, Clémence Estève a proposé aux élèves de la classe de Maud Brient un atelier écriture. Avant de faire écrire les enfants, l’artiste leur a raconté l’expérience du campement de Millie¹ aÌ€ laquelle elle se réfère pour le projet Remise en jeu. Cette expérience menée par un groupe d’étudiant accompagné de leur professeur d’anthropologie a mis en lumière les erreurs d’interprétations des archéologues.

Elle a ensuite disposé sur une table différentes images récupérées sur le chantier de fouilles et des images d’objets gallo-romains en demandant aux enfants répartis en groupe de 4/5 d’écrire aÌ€ partir de ces images. Les enfants ont ainsi pu écrire sur leurs souvenirs des visites de chantier mais aussi activer leur imagination pour produire des récits meÌ‚lant réalité et fiction.

 

¹ Pour plus d’informations, vous pouvez lire l’article intitulé « L’erreur dans l’art » dans la rubrique les Ressources pédagogiques :  https://correspondances.la-criee.org/les-ressources-pedagogiques/lerreur-dans-lart/?section=42

 

 

 

 

 

gerlach en koop

mardi 17 janvier 2017

Collectif d’artistes actifs depuis 1997, ils travaillent en Belgique et au Pays-Bas.

www.gebr-genk.nl

Afin de s’affirmer en tant que collectif ils optent pour un nom unique se composant de leurs deux patronymes et s’écrivant en minuscule: sous entendant la perte de leurs identités respectives mais aussi une certaine dualité. Leurs interventions sont très souvent minimales: ils choisissent d’exposer des objets ordinaires, délaissant volontairement la dimension exceptionnelle. Ils peuvent ainsi démontrer aÌ€ quel point notre environnement quotidien peut eÌ‚tre surprenant, énigmatique voire incompréhensible. Leurs objets sont élégants et poétiques, contenant une grande part de mystère. Assemblés aÌ€ d’autres, disposés les uns sur les autres (etc.) des objets se rencontrent dans l’espace d’exposition et révèlent leur potentiel aÌ€ transmettre du sens par leur simple présence. Jouant avec les mots, les deux artistes adoptent des titres aÌ€ la fois signifiants et laissant place aÌ€ l’imaginaire du spectateur.

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Œuvre exposée

Pillow Objects, 2017

a bag of soil on top of a cloakroom rack and a cloakroom rack on top of a bag of soil

(un sac de terre au-dessus d’un vestiaire et un vestiaire sur sur un sac de terre)

sacs de terreau, vestiaires, dimensions variables
courtesy les artistes

Bibliographie

mardi 17 janvier 2017

Ouvrages jeunesse:

Bataille Marion, AOZ, Éditions Les Trois Ourses, 2016.

Berthier Anne, Dessine-moi une lettre, Éditions Memo, 2008.

Chedru Delphine, L’orient Express, Helium, 2014.

Corvaisier Laurent, Grosléziat Chantal, Mindy Paul, A l’ombre du flamboyant : 30 comptines créoles : Haïti, Guadeloupe, Martinique et la Réunion, Didier jeunesse, 2004.

Ducos Max, 1000 était une fois, Éditions Sarbacane, 2015.

Friot Bernard, La fabrique à histoires, Milan Éditions, 2011.

Grimm Jacob et Wilhem, Contes pour les enfants et la maison, Éditions José Corti, 2009.

Gripari Pierre, La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca, Gallimard Jeunesse, 2012

Hoarau Jean-Christophe, Les plus belles berceuses du monde, (du Mali au Japon), Didier jeunesse, 2013.

Jacques Benoit, Titinounours et la sauce au pilipili, 2002.

Komagata Katsumi, Histoire d’une larme, coéditions One Stroke et les Trois Ourses, 2012.

Marchal Olivier, Mes comptines en langue des signes, Millepages, 2015.

Maunoury Jean-Louis, La sagesse extravagante de Nasr Eddin, le fou qui était sage, Éditions Albin Michel, 1999.

Millard Fanny, Basic Space, Edition les trois ourses, 2016.

Rodari Gianni, La grammaire de l’imagination, introduction à l’art d’inventer des histoires, rue du monde, réedition 2010, première édition 1970.

Warja Lavater, Le petit Poucet, Maeght éditeur, Paris, 1979. (Partition graphique du conte de Perrault)

Ouvrages:

Bradbury Ray, Théâtre pour demain et… après, Présence du futur, Denoël, 1973.

Delay Florence, Roubaud Jacques, Partition rouge : Poèmes et chants des Indiens d’Amérique du nord, Points, 2007.

Legros Patrick, Monneyron Frédéric, Renard Jean-Bruno et Tacussel Patrick, Sociologie de l’imaginaire, Armand Colin, 2006.

Abécédaire

mardi 17 janvier 2017

A nagramme: Mot ou phrase que l’on forme aÌ€ partir des lettres d’un autre mot (par exemple les lettres du mot « sujet » forment aussi le mot « juste »). Jean Dupuy se sert de ce procédé dans ses peintures.

A rt conceptuel: Démarche artistique apparue dans les années 1960 principalement théorisée par Sol LeWitt et Joseph Kosuth. LeWitt en dira: « Les idées aÌ€ elles seules peuvent eÌ‚tre des Å“uvres d’art; elles font partie d’une chaiÌ‚ne de développement susceptible de trouver une forme. Toutes les idées n’ont pas besoin d’eÌ‚tre matérialisées. » (« Paragraphs on Conceptual Art », Artforum, juin 1967).  Pour lui l’art est une chose mentale (« cosa mentale », terme de Léonard de Vinci), les artistes conceptuels doivent donc privilégier la conception des Å“uvres aÌ€ leur réalisation.

B égaiement: Manière de parler hésitante et saccadée. Jean Dupuy lorsqu’il peint ses anagrammes se sert du bégaiement comme d’un rythme.

C yrus: Nom d’un empereur perse qui, selon la légende, avait une mémoire telle, qu’il se souvenait du nom de chacun de ses soldats. C’est le titre que Mark Geffriaud donne aÌ€ son Å“uvre avec humour puisqu’il travaille autour du trou de mémoire, de l’oubli.

C orrespondance: Envoi de courriers parfois prolongé sur une longue période. Eleanor Antin, pendant deux ans et demi envoie aÌ€ un millier de personnes des photographies qu’elle a prises au travers des États-Unis: c’est ce qu’on appelle l’art postal.

D ébris: Reste, morceau, fragment inutilisable d’une chose brisée, écroulée ou mise en morceaux. Shimabuku dans son travail se sert de débris marins c’est-aÌ€-dire des pierres et des coquillages.

E locution: Manière de s’exprimer, de choisir ses mots dans un discours voire d’articuler les sons. David Antin dans ses Talk poems fait de l’élocution un art.

E AT: Experiments in Art and Technology est une organisation fondée en 1966 par les ingénieurs Billy Klüver et Fred Waldhauer et les artistes Robert Rauschenberg et Robert Whitman. L’idée est de permettre aux artistes d’obtenir des conseils de professionnels afin d’utiliser des outils technologiques dans leurs Å“uvres, aÌ€ l’instar de Jean Dupuy qui conçoit l’installation Cone Pyramid (Heart Beats Dust) en 1968: une sculpture de poussière activée par les pulsations cardiaques des spectateurs.

F luxus: Mouvement artistique où l’humour et la dérision sont placés au centre de la démarche des artistes. David Antin a été le commissaire d’une exposition consacrée aÌ€ ce courant. Fluxus est la source d’inspiration de nombreux jeunes artistes comme David Horvitz.

F iction: Forme de récit basée le plus souvent sur des faits imaginaires.

G lobalisation: Phénomène qui transforme progressivement des choses en les rendant semblables. Elle peut concerner de multiples domaines comme l’économie, la culture, la politique ou le commerce. On compare souvent ce terme aÌ€ celui de mondialisation qui signifie que les différents pays du monde se ressemblent de plus en plus et perdent donc leurs particularités. C’est un sujet qui intéresse beaucoup Simon Starling.

H istoire: C’est un terme aÌ€ double sens qui concerne soit le passé de l’humanité et donc les grandes périodes (préhistoire, antiquité, moyen-âge…), soit un récit portant sur des évènements réels ou imaginaires que l’on raconte ou que l’on lit pour se divertir.

I nstallation: Type d’Å“uvre d’art qui réunit des techniques et des matériaux souvent très variés empruntant aÌ€ différents domaines artistiques (peinture, sculpture, photographie, vidéo, sons, éclairages…). Elle investit et transforme l’espace d’exposition comme les Å“uvres de Virginie Yassef, mais aussi de Mariana Castillo Deball ou de gerlach en koop.

L azy art: Art paresseux qui consiste en grande partie « à faire travailler les autres à sa place » selon les termes de Jean Dupuy.

L azy Susan: En français: Susan paresseuse. C’est le nom que l’on donne aÌ€ un plateau tournant que l’on place sur une table pour faciliter la distribution de nourriture. Jean Dupuy a utilisé ce type de plateau qu’il a monté sur une planche pour réaliser la sculpture du meÌ‚me nom, décrite aussi en peintures.

L ivre d’artiste: Å’uvre d’art prenant la forme ou adoptant l’esprit d’un livre. David Antin a réalisé plusieurs ouvrages avec la retranscription de ses conférences qu’il donne sous forme originale et artistique en supprimant la ponctuation (ni points, ni virgules) et en remplaçant symboliquement les silences par de longs espaces blancs.

M usique électronique: Genre musical apparu dans les années 1950 et qui se joue aÌ€ l’aide de matériel musical électronique et non d’instruments traditionnels. Sa particularité est qu’elle est composée de sons déjaÌ€ enregistrés ou aÌ€ partir du courant électrique lui-meÌ‚me. The Dreams de Delia Derbyshire en est un exemple.

M usique concrète: Genre de musique électronique où la liberté compte avant tout. Il n’y a absolument aucune règle de composition.Celle-ci part des sons et non de la structure. Delia Derbyshire a expérimenté ce style de musique rendu célèbre par Pierre Schaeffer.

N arration: Action de raconter une suite d’évènements sous une forme littéraire.

O bsolescence: Fait de se périmer, de passer de mode ou de s’user et de se casser après un usage prolongé. Pierre Paulin s’intéresse particulièrement aÌ€ des objets devenus démodés ou inutiles, remplacés par de nouvelles technologies plus performantes.

P erformance: C’est un art éphémère, une action en train de se produire. Cette action peut eÌ‚tre immortalisée en vidéo, en photo, en bande sonore, en texte… pour toucher un public plus vaste. La performance peut eÌ‚tre parlée, dansée, musicale, improvisée, elle sollicite souvent le corps de l’artiste, parmi les performeurs célèbres, on trouve John Cage et Bas Jan Ader…  David Antin produit des énoncés poétiques devant un public.

P ackaging: Emballage d’un produit destiné aÌ€ séduire les acheteurs et donc les encourager aÌ€ l’acheter. Les trois cylindres de l’oeuvre Oscillation d’une inquiétude qu’expose Pierre Paulin servent aÌ€ imprimer des packagings.

P illow: En français « oreiller ». Selon les membres du collectif gerlach en koop: « Un oreiller soutient. Un oreiller ne signifie rien en lui-meÌ‚me, ou presque rien, mais apporte la signification dans l’objet qu’il soutient ».

P oésie: Art du langage, façon de « sculpter » les phrases et les mots pour leur faire dire plus qu’ils ne disent habituellement.

R otogravure: Procédé servant aÌ€ imprimer des images de très bonne qualité aÌ€ partir de cylindres en métal gravé. Les creux plus ou moins profonds dans le métal permettent de déposer plus ou moins d’encre sur le papier, faisant apparaitre une image en noir et blanc très nette. Pierre Paulin expose directement ces cylindres avec un texte évoquant le groupe de musique RUN DMC, une toile de Picasso, un texte de Dan Graham sur Malcom McLaren et le groupe de musique Bow Wow, le texte a été écrit et mis en page de façon aÌ€ pouvoir eÌ‚tre répété en boucle lors de l’impression.

R eady made: Objet manufacturé promu au rang d’objet d’art par la simple décision d’un artiste. Ce terme signifiant en français « déjaÌ€ fait » ou « preÌ‚t aÌ€ l’emploi » a été initié par Marcel Duchamp qui en dira « Un ready-made est une Å“uvre sans artiste pour la réaliser ». En 1913, il réalise donc une sculpture en alliant simplement une roue de vélo et un tabouret. Les Pillow Objects des artistes de gerlach en koop sont un dérivé du ready made.

R écit: Toute histoire fictive ou réelle.

S ample: Mot anglais qui désigne en musique un échantillon, un extrait sonore repris d’un enregistrement plus long de musique, de cinéma, etc. Il peut s’agir d’une note, d’une voix, d’un bruitage, d’un motif musical destinés à devenir une boucle.

S urnaturel: Évènement ou phénomène extraordinaire qui échappe aux lois de la nature : par exemple la sorcellerie, les miracles, les personnages fantastiques comme les extra-terrestres, les fantômes… Le travail de Virginie Yassef s’inspire de ces phénomènes et autres récits fantastiques.

W all drawing: En français: dessin mural. C’est une fresque que l’on peint ou que l’on dessine directement sur le mur d’un espace d’exposition et qui est donc temporaire: aÌ€ la fin de l’exposition le mur est souvent repeint voire détruit. C’est le procédé qu’utilise Zin Taylor : il a tracé de grands motifs au feutre sur le mur de la Criée.

On Kawara

mardi 17 janvier 2017

L’artiste japonais influence encore aujourd’hui de nombreux artistes comme par exemple David Horvitz.
Né en 1932 à Kariya (Japon)
Décédé en 2014 à New York (État de new York, États-Unis)

On Kawara est considéré aujourd’hui comme l’un des acteurs principaux de l’art conceptuel avec la série des Date Paintings amorcée en 1966. Depuis le milieu des années 1960, l’œuvre d’On Kawara repose en grande partie sur les données biographiques de son expérience de l’espace-temps.

De 1952 à 1959, On Kawara a peint des œuvres de facture très graphique, dans un style apparenté au Surréalisme. Toutes ses œuvres de jeunesse de l’époque, alors qu’il vit encore au Japon, sont figuratives. Marqué par la tragédie des bombardements nucléaires dans son pays, On Kawara réalise en 1955-56 un ensemble de dessins, conçus au départ pour former un livre intitulé Death Masks [Masques de la Mort] et qui devait constituer la première partie d’un ensemble inachevé de Portraits de Japonais. L’artiste va en tirer un port-folio de 30 gravures, publié en 1995 et nommé Thanatophanies (littéralement : « Apparitions de la mort »).

On Kawara quitte le Japon en 1959 pour s’installer à New York. Dans les années 1960, les peintures et dessins qu’il réalise emploient différents systèmes de signes qui jouent sur l’interrelation entre la signification du langage et sa matérialité plastique (Codes, 1965). Les premières peintures d’On Kawara utilisant le langage affirment déjà une localisation dans le temps et dans l’histoire (Title (Viet-Nam), 1965 ; Location, 1965).
Le 4 janvier 1966, On Kawara peint la première de ses Date Paintings [Peintures de dates], basées sur un protocole rigoureux : un monochrome d’une couleur foncée (le plus souvent bleu, vert, rouge, marron ou gris) au centre duquel est peinte en blanc la date du jour de réalisation de la toile, dans la langue du pays où l’artiste se trouve à ce moment-là. Chaque peinture est conservée dans une boîte en carton fabriquée sur mesure, et accompagnée d’une page du journal local daté du jour de sa réalisation.

Dès lors, On Kawara met en place les modalités de son œuvre inscrite dans le temps et dans l’espace. Entre 1966 et 1968, il commence diverses séries qui forment une autobiographie constituée de points de référence qui croisent le social, I Met [J’ai rencontré], le culturel, I Read [J’ai lu], le temporel, I Got up at [Je me suis levé à] et le géographique, I Went [Je suis allé]. Listes de gens rencontrés, collections de coupures de presse lues, cartes postales envoyées de 1968 à 1979, recueils d’itinéraires parcourus : tout est conservé dans des plastiques transparents rigoureusement rassemblés dans des classeurs. La série des télégrammes I Am Still Alive [Je suis toujours vivant] est amorcée dès 1969 par l’envoi de trois télégrammes pour l’exposition d’art conceptuel 18 Paris IV. 70. À partir de là, des télégrammes I am still alive On Kawara vont être adressés par l’artiste à intervalles réguliers dans le monde entier, à sa correspondance privée, ou comme des signaux de vie en réponse à des questions concernant son travail.

Essentiels dans le travail d’On Kawara, le processus, la situation et le temps sont articulés à une forme de discours sur la vie, dans une relation objective entre son expérience et le monde. S’absentant de toute vie mondaine, y compris en ce qui concerne les vernissages de ses propres expositions, On Kawara accomplit une œuvre à dimension monumentale et universelle, qui s’établit dans la durée, par la ritualisation du processus de création et un ordonnancement du temps, qui ne se livre que par fragments.

Sources:

Institut d’art contemporain de Villeurbanne