Jardin des délices, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.
Jérôme Bosch (1450-1516) :
Dans une interview qu’il donne avec Cheerio*, Jemery Deller affirme que l’une des Å“uvres qu’il admire le plus est le célèbre tableau Jardin des délices (1490-1510) de Jérôme Bosch. L’Å“uvre aux dimensions extraordinaires (2.2m x 3.89m) est composée d’une multitude de personnages tout droit sortie de l’imagination de Jérôme Bosch. Il est selon Jeremy Deller celui qui « a inventé l’infographie et les images de synthèse »*.
Le péché comme source d’inspiration
Jérôme Bosch (1450-1516), de son vrai nom Hieronymus Van Aeken est un peintre néerlandais du XVe siècle. Il emprunte son nom d’artiste à sa ville natale ‘s-Hertogen-bosch. Il nait en 1450 au sein d’une famille d’artistes, son grand père étant le célèbre peintre Jan van Aken.
Le contexte religieux de la seconde moitié du XVe siècle en Europe du Nord est assez particulier. L’Église catholique condamne plus sévèrement le mysticisme : présumés druides et enchanteurs sont condamnés au bucher. À cette époque, la piété devient également plus personnelle, la vie du Christ est érigée comme modèle à suivre. Tout croyant est maitre de son destin et responsable de ses propres actions. Ces dernières le mèneront vers le salut ou la damnation.
Jardin des délices, détails, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.
Jérôme Bosch, « le faiseur de diables »
Jérôme Bosch comme beaucoup de ses contemporains est un artiste chrétien. En 1486, il devient membre attitré de la confrérie Notre-Dame qui est vouée au culte de Marie. Dans ses toiles il évoque les Hommes qui commettent des péchés. Pour ces derniers il n’existe qu’une seule fin : l’Enfer. Les démons qu’il peint apparaissent sous formes de figures diverses plus ou moins monstrueuses. Êtres humains, animaux, végétaux et éléments mécaniques se mélangent pour former des créatures hybrides. On trouve dans ses Å“uvres de nombreuses références à l’alchimie et à la sorcellerie (carte de taro). Ses compositions fourmillent de créatures fantastiques subissant les châtiments de l’Enfer. Celui qui tantôt imagina ces petites créatures effrayantes, sera surnommé « le faiseur de diables ».
Jardin des délices, détails, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.
Le Jardin des délices (1490-1510)
Le Jardin des délices est surement l’Å“uvre la plus remarquable de Jérôme Bosch. Le tableau est une commande du compte Henri de Nassau-Breda. Il s’agit d’un triptyque avec, sur le panneau de gauche une représentation du jardin d’Éden, au centre, entourés par la végétation, des personnages aux activités réprimées par la morale et à droite les âmes des damnés subissant les supplices de l’Enfer. Le niveau de détail des personnages fait de cette Å“uvre une Å“uvre remarquable.
Jardin des délices, Jérôme Bosch, 1490-1510, Huile sur bois (chêne), triptyque, 220 x 386 cm, Musée du Prado, Madrid.
Jérôme Bosch grande influence des peintres surréalistes
Pendant plus de quatre siècles, les Å“uvres de Jérôme Bosch seront plus ou moins oubliées. À leur redécouverte au XXe siècle, elles deviennent une source d’inspiration pour les peintres surréalistes à l’instar de Max Ernst ou encore de Salvador Dali.
Anecdote musicale : La pochette de l’album Deep Purple (1969) du groupe éponyme représente une partie du panneau de droite du triptyque Jardin des délices.
Sources :
*entretien avec Cheerio, in Art is magic Éd. Frac Bretagne, La Criée centre d’art contemporain, Musée des beaux-arts, Rennes, p.220 et l’autre p.221
Vous pouvez explorer plus en détail le tableau Jardin des délices sur le site : Jheronimus Bosch – The Garden of Earthly Delights (ntr.nl)