Archive de avril 2019

Le Graal en Doom-like

mercredi 24 avril 2019

Le Graal en Doom-like est le second volet du jeu vidéo Yvain!, imaginé par l’artiste plasticien Éric Giraudet de Boudemange et le créateur de jeux vidéo Tomavatars, produit par La Criée centre d’art contemporain. Il a été réalisé dans le cadre d’une résidence d’artiste au collège de la Binquenais avec deux classes de 5e et de 3e en décembre 2018 et février 2019.

Le titre fait référence à Doom, l’un des premiers jeux vidéo à la première personne avec un graphisme en 3D immersif, offrant au joueur de créer ses propres contenus. Dans cet esprit, l’artiste et le développeur ont proposé à deux classes de 5e et de 3e de contribuer à toutes les étapes de fabrication d’un jeu vidéo, en imaginant une suite au roman inachevé Perceval ou le Conte du Graal, écrit au XIIème siècle par Chrétien de Troyes.

Téléchargement gratuit, sur PC et Mac, depuis : la-criee.itch.io

Dans cette adaptation contemporaine, le joueur guide Perceval dans sa quête du Graal. Le jeu débute dans un hub, qui s’apparente à une salle de classe ou à un CDI, qui ouvre sur cinq portes donnant accès aux cinq chapitres du jeu : Perceval et sa Grande Conquête, La Quête du Graal, Le Labyrinthe Enchanté, L’Énigme du Graal et La défaite de Perceval.

Les élèves ont dessiné les cartes des niveaux / chapitres, inventé les énigmes, choisi les personnages et les éléments de décors. Sous l’impulsion d’Éric Giraudet, les collégiens ont puisé dans l’imagerie de la pop culture et parmi les enluminures médiévales numérisées sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Le joueur peut découvrir ainsi des châteaux, des labyrinthes, des forêts magiques, croiser une sorcière d’Harry Potter ou Merlin l’Enchanteur, tout en se laissant guider par la voix off digitalisée. Celle-ci raconte les récits de collégiens au cÅ“ur de fêtes foraines, en compagnie de leurs amis et personnalités favorites, ce qui créé l’effet d’un joyeux « cadavre exquis » !

Le Graal en Doom-like est à la croisée de plusieurs disciplines, et mêle joyeusement cultures savantes et populaires, mondes réels et virtuels, univers médiéval et contemporain, contes légendaires et récits personnels.

 

Ce projet a reçu le soutien du Ministère de la Culture – Drac Bretagne, Réseau Canopé et du département d’Ille-et-Vilaine.

 

 

Stéphanie Saadé

lundi 8 avril 2019

Stéphanie Saadé

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Stéphanie Saadé
née en 1983 au Liban
vit et travaille entre Beyrouth, Liban ; Paris, France et Amsterdam, Pays-Bas
représentée par la galerie Anne Barrault, Paris
www.stephaniesaade.com/

Après avoir été formée à L’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et à la China Academy of Arts de Hangzhou en Chine, elle a bénéficié de plusieurs programmes de résidence (Cité des Arts – Paris, Académie Jan Van Eyck – Maastricht, …). Son travail a été montré dans de nombreuses expositions et biennales internationales comme la Biennale de Sharjah 13, Or au MUCEM, Home Beirut au MAXXI.

« Stéphanie Saadé développe un langage de la suggestion, jouant sur le poétique et la métaphore. Elle nous livre des indices, des signes, des pistes parfois sans image, parfois muettes, qui se répondent les uns les autres comme les mots d’une seule phrase. À nous spectateur de les décrypter, tel un archéologue face à des traces, des fossiles, des fragments. L’énigme se situe souvent du côté de l’histoire personnelle de l’artiste. »

extrait du texte de Caroline Cros Une poétique de la réparation, Marfa, 2017
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Œuvres exposées

Habitation, 2018
nid de guêpe maçonne, clous
6 x 6 x 6 cm
courtesy de l’artiste et de la galerie Anne Barrault, Paris

Habitation est un nid de guêpe maçonne découvert dans la chambre de Stéphanie Saadé dans sa demeure familiale. Le déplacement dans l’espace d’exposition le transforme en « ready-made naturel ».

 

Moongold, 2016 – 2019
quatorze photographies imprimées, feuille d’or « Moon »
15 x 10 cm chacune
courtesy de l’artiste et de la galerie Anne Barrault, Paris

Quatorze photographies prises sur le vif dans les rues de Beyrouth en 2016-2017, faisant partie d’une plus grande série toujours en cours. L’artiste a recouvert les petites lunes de feuilles d’or « moon ».

 

When Two Artists Meet, 2014
cheveu de l’artiste Stéphanie Saadé, cheveu de l’artiste Charbel-joseph H.Boutros
courtesy des artistes et de la galerie Anne Barrault, Paris

When Two Artists Meet est une Å“uvre de Stéphanie Saadé, produite avec Charbel-joseph H. Boutros. Les deux artistes ont noués l’un avec l’autre, un de leur cheveu encore noirs, symbolisant ainsi leur amour. Cette Å“uvre, à la fois simple et fragile, interroge la résistance de la matière et la temporalité, mais aussi la mémoire. Quel instant faire durer ? Quel souvenir conserver ?

 

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Evariste Richer

lundi 8 avril 2019

Evariste Richer, @creativtv

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Evariste Richer
né en 1969 à Montpellier, France
vit et travaille à Paris, France
représenté par les galeries Meessen De Clercq, Bruxelles, Schleicher/Lange, Berlin et Untilthen, Paris

Evariste Richer est l’auteur d’une Å“uvre sensible et poétique qui s’attache à comprendre notre propre univers et les mécanismes qui l’ont généré. En s’emparant des outils de la science et de la culture, telle la météorologie, la téléologie (étude de la finalité de toutes choses), l’astronomie ou la physique, il délimite un territoire d’intervention paradoxalement rigoureux et décalé qui s’appréhende comme une expérimentation du réel. La pratique artistique d’Evariste Richer s’envisage d’abord à travers une méthodologie de travail minutieuse : de l’inventaire exhaustif d’informations de tous types (Le monde rectifié1, ou Principe d’incertitude2), à la régénération de phénomènes naturels (Rayon vert3, La Terrella4…), en passant par la réactivation de techniques anciennes de développement photographique (Nuages au iodure d’argent7)… Cette grille méthodologique lui donne les moyens d’élaborer une Å“uvre érudite apte à épuiser son sujet et à le retranscrire à travers un langage plastique ouvert. Chacune de ses pièces semble ainsi répondre à la précédente sous la forme d’un dialogue permanent.

L’esthétique minimaliste et conceptuelle qui préside aux créations de l’artiste trouble par son pouvoir de suggestion et d’évocation. Elle construit autour du spectateur un récit qui interroge nos systèmes de pensée et bouscule notre compréhension du monde.

1 Le monde rectifié (2001), avec Dove Allouche, compilation de tous les errata parus dans le monde en 2000.
2 Principe d’incertitude (2005), inventaire de tous les satellites artificiels lancés dans l’espace depuis Spoutnik 1 (1957).
3 Rayon vert (2005), reconstitution d’un phénomène atmosphérique rare qui consiste en l’apparition d’un rayon vert parfois lors du coucher du soleil.
4 La Terrella (2002), avec Dove Allouche, machine à génération d’aurores boréales.
7 Nuages au iodure d’argent (2005), développement photographique à partir d’un principe de daguerréotypie.

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Œuvres exposées

Masque à faire tomber la neige #1, 2010
calcite, 37 x 31 cm
collection SCP AMARANTE – Catherine Hellier de Verneuil

Masque à faire tomber la neige #2, 2010
calcite, 33 x 27 cm
collection Nina Rodrigues – Ely

Les Masques à faire tomber la neige #1 et #2 sont constitués de calcite, c’est-à-dire de calcaire déposé par la mer sur la roche. L’artiste a trouvé ces deux masses telles quelles et y a troué deux yeux. Il rapproche ainsi la complexité des phénomènes naturels de la fonction rituelle du masque.

 

L’herbe, 2019
plâtre, sélénite, 29 x 12 x 10 cm
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes
courtesy de l’artiste et de Meessen De Clercq, Bruxelles

L’herbe désigne la sélénite (gypse) verte déposée au creux d’une main d’homme moulée en plâtre. L’Å“uvre confronte l’outil premier du sculpteur à la production esthétique de la nature, formée dans le temps. La pierre a été trouvée par Richer au marché aux minéraux et fossiles de Tucson en Arizona.

 

En attendant la foudre #2, 2019
tortue fossile, barre de cuivre, 34 x 29 x 315 cm
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes
courtesy de l’artiste et de Meessen De Clercq, Bruxelles

L’installation En attendant la foudre rejoint l’intérêt de l’artiste pour l’origine de la matière et le dialogue entre nature et culture. L’Å“uvre se compose d’un fossile de tortue sur lequel est posée en équilibre une barre de cuivre. La carapace de la tortue a été retrouvée intacte, transformée en pierre au terme d’un processus de plus de 25 millions d’années.

Si la foudre venait à tomber sur la barre de cuivre, elle détruirait en peu de secondes cette trouvaille. Un jeu d’équilibre fragile s’opère, entre ciel et terre, entre hier et aujourd’hui, faisant naître une sorte de vertige et de compression de l’espace-temps.

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Anthony MCCall

lundi 8 avril 2019

©Hans Peter Schaefer, http://www.reserv-art.de/

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Anthony McCall
né en 1946 à St. Paul’s Cray, Royaume-Uni.
vit et travaille à New York, États-Unis.
représenté par galerie Martine Aboucaya, Paris
www.martineaboucaya.com/

Depuis les années 70, l’artiste britannique Anthony McCall n’a cessé de repousser les limites de l’art. L’importance de son Å“uvre a été reconnue par des expositions monographiques récentes au EYE Film Museum, Amsterdam (2014), au musée The Hepworth Wakefield (2018), au Pioneer Works, Brooklyn NY (2018) et à la Sean Kelly Gallery, New York, (2018/19).

McCall développe des recherches sur le paysage et des interventions in situ qui prennent la forme de performances sculpturales filmées. Ces premières Å“uvres sont fortement inspirées par le cinéma et il devient une figure du film d’avant-garde britannique. Après une pause d’une vingtaine d’années il est de nouveau présent sur la scène artistique. Aujourd’hui son regard est tourné vers les formes volumétriques de lumière matérialisées dans l’espace et au travers lesquelles il explore les frontières entre le cinéma et la sculpture. Ces sculptures de lumière créées par des projections dans la brume, sont tant visuelles que physiques et invitent à la participation active du spectateur.
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Œuvres exposées

Landscape For Fire, 1972
film 16 mm, couleur, son, numérisé en 2005, 7 min 5 sec
courtesy de l’artiste et de la galerie Martine Aboucaya, Paris

Landscape for white squares, 1972
film 16 mm, couleur, son, numérisé en 2007, 3 min 20 sec
courtesy de l’artiste et de la galerie Martine Aboucaya, Paris

Les Å“uvres Landscape for Fire et Landscape for white square sont parmi les premiers films de McCall et s’inscrivent dans l’histoire du Land Art. L’artiste a fabriqué et composé en direct ses performances sculpturales filmées, en collaboration avec le groupe britannique Exit qui regroupait musiciens et artistes. On y retrouve les fondements du langage formel de McCall, à la frontière entre le cinéma, la sculpture dans l’espace et le travail de la lumière. Dans Landscape for Fire, des hommes habillés en blanc mettent le feu à de petits barils d’essence placés de manière géométrique au sol. Le feu éclaire progressivement un terrain d’aviation militaire, transformé en véritable grille de jeu. Landscape for White Squares a été tourné en noir et blanc, un matin de janvier sur un champ labouré, glacé et recouvert de brume. Des carrés blancs émergent progressivement, agités par des hommes en blanc. On perçoit dans ces deux Å“uvres une volonté manifeste d’interagir avec le paysage.

 

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Maggie Madden

lundi 8 avril 2019

Maggie Madden ©RHA Gallery

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Maggie Madden
née en 1976 à Galway, IrlandevVit et travaille à Dublin, Irlande
représentée par la galerie Mother’s tankstation, Dublin / Londres
www.motherstankstation.com

Maggie Madden est diplômée du Collège national des arts et du design de Dublin et des beaux-arts de la Limerick School of Art and Design. Elle a participé à plusieurs expositions collectives en 2017 à Paris, au Japon, en Irlande et au Royaume-Uni. Son Å“uvre a récemment été présenté lors d’une exposition personnelle à la Gallery of Art de Limerick en Irlande.

Dans le travail de Maggie Madden, un large éventail de matériaux collectés est façonné pour former de fines sculptures fragiles aux lignes géométriques. Le travail suggère des structures architecturales, mais reflète également nos rencontres spatiales dans le paysage urbain et le monde naturel. Les structures linéaires constituées de fils téléphoniques et de fibres optiques forment de subtils dessins tridimensionnels dans l’espace, délicatement équilibrés et parfois à peine visibles. Son travail récent met l’utilisation de sacs en plastique au cÅ“ur de ses installations, choisies pour leur esthétique du translucide. Au cours du processus de construction, les limites physiques des matériaux sont prises en compte, dans la mesure où certains tentent de donner à certains autres matériaux l’apparence d’être en apesanteur. La tension est créée par le fait que les formes ont souvent une fragilité au bord de l’effondrement.

source : Temple Bar gallery
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Œuvres exposées

Untitled, 2018
sac plastique vert, sac poubelle noir et câble téléphonique blanc
34 x 46 x 5 cm
courtesy de l’artiste et de la galerie Mother’s tankstation
Dublin, London

Pour cette installation, Maggie Madden emploie des sacs en plastique, objets banals, issus de la société de consommation, pour leur qualité esthétique, en jouant sur la couleur et leur effet de transparence.

« Une réflexion critique sur les pratiques sociétales est abordée par l’utilisation de ces sacs. Ils ont été collectés par Madden au travers le temps et sont issus de différents pays et continents. C’est leur aspect translucide qui intéresse particulièrement l’artiste. Les sacs, malgré leur apparence fin et légère, peuvent être perçus par leur durabilité dans le temps, comme une menace du consumérisme sur notre planète. Par se fait ils se présentent comme une allégorie de la pollution. »

source : Patrick T. Murphy, Maggie Madden, « How beautiful it is and how easily it can be broken », Dublin, 2016 (exposition : « somewhere in the middle », limerick City Gallery of Art, Limerick).

 

Partly Cloudy, 2016
câbles téléphoniques blanc, rouge, vert, noir, bleu, marron
58 x 51 x 5 cm
courtesy de l’artiste et de la galerie Mother’s tankstation
Dublin, London

Partly cloudy est une fine sculpture linéaire suspendue constituée de fils téléphoniques de plusieurs couleurs. Leur utilisation est une référence à notre monde en réseau et aux systèmes de communication. Elle semble questionner notre dépendance de la communication électronique. Elle déplace ici un objet du quotidien, symbole de l’énergie consommée par les télécommunications, en jouant sur leur propriété plastique. En équilibre, Partly cloudy produit un dessin tridimensionnel dans l’espace.

 

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Charbel-Joseph H.Boutros

lundi 8 avril 2019

Charbel-Joseph H. Boutros

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Charbel-joseph H. Boutros
né en 1981 au Mont Liban, Liban
vit et travaille entre Beyrouth, Liban ; Paris, France et Amsterdam, Pays-Bas
représenté par Grey Noise et la galerie Jaqueline Martins, Sao Paulo
www.charbeljosephageboutros.com

Charbel-joseph H. Boutros est un représentant de la jeune scène artistique libanaise, dont le travail est présenté à l’international. Il a été résident au Pavillon Neuflize OBC, Palais de Tokyo où il a exposé (lors d’un module en 2014 ; et Sueur d’étoile, intervention sur le toit du bâtiment en 2015). Il a présenté son travail, entre autres, à La 12ème Biennale Internationale d’Istanbul, Turquie, au Centre Pompidou – Metz, au CCS Bard College, New York, à la 3ème Biennale de Bahia, Brésil, la 1ère Biennale de Yinchuan, en Chine, au 104 à Paris, au Musée d’art moderne MAM-BA, Salvador au Brésil, au Beirut Art Center, Liban ..

Dans son travail, l’invisibilité est chargée de couches intimes, géographiques et historiques; cherchant des lignes poétiques qui dépassent le domaine des spéculations et des réalités existantes. Né au milieu de la guerre libanaise, son art n’est pas engagé dans une réflexion politique et historique explicite, mais il est hanté par ladite réflexion politique et historique.

source : www.charbeljosephageboutros.com/Site/cjhb_text_bio
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Œuvres exposées

Days Under Their Own Sun, depuis 2013
sept feuilles de calendrier libanais, soleil,
10 x 7 cm chaque
courtesy de l’artiste et de la galerie Grey Noise, Dubaï

Days Under Their Own Sun est une forme de révélation de l’intangible, de la lumière du soleil. L’Å“uvre se compose de sept feuilles de calendrier libanais, exposées sous différents soleils :

  • Le 04/02/2017 au Mont Liban
  • Le 25/05/2017 à Paris
  • Le 10/07/2017 à Amorgos
  • Le 18/08/2017 à Beyrouth
  • Le 03/09/2017 à Paris
  • Le 15/11/2017 à Bruxelles
  • Le 12/12/2017 à Beyrouth

« Chaque jour a été exposé au soleil qui a fait ce jour : le lundi au soleil de lundi, le mardi au soleil de mardi… C’est pour moi une manière de souligner la pluralité des soleils, contre un Soleil unique. C’est une somme de fragments face à une totalité ».

source : www.charbeljosephageboutros.com/Site/cjhb_text_bio

 

Night Cartography #3, 2017
masque, cire de bougie votive, rêves, souhaits
dimensions variables
courtesy de l’artiste et de la galerie Grey Noise, Dubaï

Night Cartography #3 est un masque de nuit recouvert de cire de bougie, auquel l’artiste associe en sous-titre « rêves et souhaits ». La cire utilisée n’est pas anodine ; il s’agit de la cire de bougies votives dérobées par l’artiste dans l’église de son village natal du Mont Liban, avant leur consumation totale. Le masque, distribué par les compagnies aériennes, utilisé par H. Boutros pendant un mois pour dormir, se retrouve ainsi empreint d’une partie des espoirs des croyants, mêlés aux rêves de l’artiste.

« L’exposition est une géographie au sein de laquelle l’art s’accapare la réalité »

[1] Stéphanie Saadé, texte de l’exposition de Charbel-joseph H. Boutros à GDM, galerie des multiples, Paris, 2018

 

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Stéphanie Saadé et Charbel-joseph H. Boutros
When Two Artists Meet, 2015

cheveu de l’artiste Stéphanie Saadé,
cheveu de l’artiste Charbel-joseph H. Boutros
courtesy des artistes et de la galerie Anne Barrault, Paris

When Two Artists Meet  est une Å“uvre de Stéphanie Saadé, produite avec Charbel-joseph H. Boutros. Les deux artistes ont noués l’un avec l’autre un de leur cheveu encore noirs, symbolisant ainsi leur amour. Cette Å“uvre, à la fois simple et fragile, interroge la résistance de la matière et la temporalité, mais aussi la mémoire. Quel instant faire durer ? Quel souvenir conserver ?

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Burkard Blümlein

lundi 8 avril 2019

Burkrad Blümlein - © Galerie Bernard Jordan Paris

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Burkard Blümlein
né en 1960 à Würzburg, Allemagne.
vit et travaille à Paris, France et Munich, Allemagne.
représenté par la galerie Bernard Jordan, Paris
www.galeriebernardjordan.com

Son Å“uvre a été présenté récemment à Vidéochroniques, Marseille (2015) et dans plusieurs expositions de groupes : au Haus der Kunst, Munich (2015); à la Fundament Foundation, Tilburg (2013) ou au Centre régional d’art contemporain Le 19 (2013), Montbéliard.

Blümlein s’intéresse à des objets hétéroclites provenant de notre quotidien, de collections ou de musées historiques. En manipulant ces objets choisis, il les insère dans un processus artistique faisant partie de son travail intitulé « Conversation ». L’appropriation des objets se fait au travers de percements, creusements et perforations. Ces gestes font apparaitre des traces d’un temps de l’usage ainsi que des contenants sans contenu. Il en résulte des objets incomplets, endommagés, comblés et réparés. Ces interventions, ressortissant du bricolage, rejouent la répétitivité d’un travail improductif qui semble déceler une métaphore de la pratique artistique.

La mise en scène de ces nouveaux objets, toujours identifiables mais marqués par leur transformation et recomposition, invite le spectateur à faire émerger son imagination et à assister à des « conversations » renouvelées, à l’aide de présences muettes.

sources : Vidéochroniques, Marseille 2015 / Catalogue Burkard Blümlein , Bilder Images. Verlag für Moderne Kunst Nürnberg 2009

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Œuvres exposées

Noix cassées et recollées, pelote déroulée et ré-enroulée, 2001 et 1995
dimensions variables
courtesy de l’artiste et de la galerie Bernard Jordan, Paris

L’ensemble, ici associé à une Pelote déroulée et ré-enroulée, est disposé sur une table trouvée pour l’exposition, comme une nature morte. Un ensemble de coquilles de noix  ont été cassées puis recollées une à une méticuleusement, comme un puzzle tridimensionnel. Par ce geste, l’artiste produit un objet étrange, plus tout à fait noix, pas tout à fait sculpture, vestiges d’un travail laborieux mais à toute fin inutile. L’Å“uvre naît de la mise en contexte et du dialogue opéré entre formes et matières, tel un tableau vivant. Pour Blümlein, il ne s’agit pas, comme pour les ready-made d’élever un objet au statut d’art mais, au contraire, de ramener le potentiel de l’art parmi tous ces objets qui nous entourent. Les pelotes et les noix entament des conversations à voix basse.

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Basma Alsharif

lundi 8 avril 2019

Basma Alsharif - ©2019 Video Data Bank

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Basma Alsharif
née en 1983 au Koweit
vit et travaille en tant que nomade
représentée par la galerie Imane Fares, Paris
imanefares.com

Diplômée de l’Université des Beaux-arts de l’Illinois à Chicago en 2007, Basma Alsharif développe une pratique nomade entre Chicago, le Caire, Beyrouth, Sharjah, Amman, la bande de Gaza et Paris. Son travail a été exposé à la Biennale de Whitney à New-York, aux Rencontres d’Arles, au Palais de Tokyo à Paris, au Salon de Jérusalem, au Festival du film documentaire Yamagata au Japon, à la Berlinale en Allemagne, à la Biennale de Sharjah aux Émirats Arabes Unis, à Videobrasil et à Manifesta 8 en Espagne. Elle est aujourd’hui basée à Los Angeles.

Basma Alsharif déploie des systèmes de narration, entre fiction et réalité, qui s’apparentent simultanément à un récit et à une recherche. Elle s’intéresse aux paysages géopolitiques et environnements naturels en mutation, et notamment à la transmission de l’histoire de la Palestine, d’où sont originaires ses parents. Son premier long métrage a été réalisé en 2017, il s’intitule Ouroboros, du nom de l’un des plus vieux symboles ésotériques du monde, un serpent qui se mord la queue. Le synopsis du film est le suivant : « Un hommage à la bande de Gaza basé sur l’idée du retour éternel. Un voyage, qui suit un seul homme à travers cinq paysages différents, marquant le début comme la fin, de sorte à oublier sur la route l’échec de la civilisation ».

source : galerie Imane Fares
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Œuvre exposée

L’Histoire du Lait et du Miel, 2011
vidéo, couleur, 9 min 45 sec
courtesy de l’artiste et de la galerie Imane Farès, Paris

Le film L’Histoire du lait et du miel (2011) dit toute la complexité du monde et du processus de création. Dans l’Å“uvre projetée à La Criée, il est question de cinéma, d’histoires intimes et de la difficulté à faire récit dans un contexte géopolitique complexe. Un narrateur raconte son projet de réaliser une histoire d’amour fictive au Liban, mais l’expérience subjective individuelle est confrontée au paysage politique et à la mémoire collective. On comprend son incapacité à faire aboutir son histoire, qui évolue vers une forme d’expérimentation. Le montage est un collage d’images, de documents d’archives, de textes et de sous-titres. La confusion des langages s’accentuent avec les voix et la musique, puisée dans le répertoire populaire, du cinéma ou des chansons d’amour du Moyen-Orient. Le film est une mise en abîme de plusieurs écrans et récits, une poésie visuelle ancrée dans une réalité historique et politique, qui s’écrit à la fois au singulier et au pluriel. Le film est l’histoire du pays du lait et du miel.

Cette vidéo est parfois accompagnée d’une installation de dessins et de soixante-six photographies réparties en trois séries : Les Sauvages,  Corniche Beirut , Original Family Archives. Ceux-ci sont évoqués dans la vidéo.

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Dove Allouche

lundi 8 avril 2019

Dove Allouche

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Dove Allouche
né en 1972 à Paris, France
vit et travaille à Paris, France
représenté par gb agency, Paris
www.gbagency.fr

Dove Allouche élabore depuis le début des années 2000 un corpus d’œuvres traversé par les notions de temps et d’expérience de l’invisible. Mêlant photographies, dessins et gravures, son travail recourt à des techniques rares et complexes de production d’une image. Ces méthodes, ainsi que le résultat obtenu, empruntent ainsi fréquemment à une forme de rigueur scientifique. Son œuvre a été notamment exposée au LaM de Villeneuve d’Ascq (2011), au Palais de Tokyo et à la Biennale de Rennes (2012), ainsi qu’au Centre Pompidou (2013).

Si la littérature et le cinéma infusent la première partie de l’œuvre de Dove Allouche, la science devient de plus en plus présente dans son travail au fil des années. Qu’il se fonde sur des expérimentations scientifiques ou sur la documentation de phénomènes naturels, ce corpus d’œuvres de l’artiste s’accompagne également de l’emploi de techniques oubliées de prises de vues photographiques ou de gravures. Ses dernières séries tendent à révéler l’existence de processus biologiques jusque-là invisibles mais également en exalter la beauté étrange et abstraite.

source : i-ac.eu/fr/artistes/1242_dove-allouche
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Œuvres exposées

Fumeur noir_2, 2010
Fumeur noir_4, 2010
Fumeur noir_7, 2010
Fumeur noir_9, 2010
Fumeur noir_10, 2010
Fumeur noir_11, 2010

négatifs sur papiers gelatino-argentiques virés à l’or
20 x 25 cm chaque, 53 x 62,5 x 3 cm encadrés
courtesy de l’artiste et gb agency, Paris

La série Les Fumeurs noirs est constituée de négatifs sur papier gelatino-argentique virés à l’or, obtenus à partir d’anciennes photographies. L’artiste révèle un paysage découvert en 1977 par des scientifiques au niveau de la dorsale des Galápagos, des images rarement vues de l’activité géothermique dans les zones abyssales. Cette mission a mis au jour un écosystème qui a totalement bouleversé les connaissances sur la biologie océanique, mais également sur la vision de l’origine de la vie. Dove Allouche rend visible ce phénomène naturel, tout en le transformant. En inversant les noirs et les blancs, le négatif donne aux abysses marins l’apparence de montagnes terrestres.

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Personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains

vendredi 5 avril 2019

Le titre de l’exposition est extrait du dernier vers du poème de l’écrivain, poète et peintre américain Edward Estlin Cummings (1894-1962) :

Somewhere I have never travelled, gladly beyond …

en un lieu où je n’ai jamais voyagé, au-delà, et c’est heureux,
de toute expérience tes yeux ont leur silence :
dans le plus ténu de tes gestes des choses sont là qui m’enferment
ou bien que je ne peux toucher tant elles sont proches
ton regard le plus léger me déplie sans peine
quand bien même je me suis fermé sur moi-même comme les doigts d’une main,
toujours tu m’ouvres moi, pétale par pétale, de même que le Printemps ouvre
(la touchant plein d’adresse et de mystère) sa première rose

ou souhaiterais-tu me replier, moi et
ma vie nous fermerions très gracieusement, soudain,
comme le cœur de cette fleur quand il imagine
la neige qui partout descend avec délicatesse ;
rien que nous puissions percevoir en ce monde n’égale
le pouvoir de ton intense fragilité : dont le grain
me contraint, par la couleur de ses provinces,
à laisser derrière mort et éternité chaque fois que je respire

(j’ignore ce qui en toi fait ainsi se fermer
et s’ouvrir ; c’est seulement que quelque chose en moi comprend
que la voix de tes yeux est plus profonde que toute les roses)
personne, pas même la pluie, n’a de si petites mains.

e. e. cummings, 1931.

 

somewhere i have never travelled, gladly beyond
any experience, your eyes have their silence :
in your most frail gesture are things which enclose me,
or which i cannot touch because they are too near

your slightest look easily will unclose me
though i have closed myself as fingers,
you open always petal by petal myself as Spring opens
(touching skilfully, mysteriously) her first rose

or if your wish be to close me, i and
my life will shut very beautifully, suddenly,
as when the heart of this flower imagines
the snow carefully everywhere descending ;

nothing which we are to perceive in this world equals
the power of your intense fragility : whose texture
compels me with the color of its countries,
rendering death and forever with each breathing

(i do not know what it is about you that closes
and opens ; only something in me understands
the voice of your eyes is deeper than all roses)
nobody, not even the rain, has such small hands

e. e. cummings, 1931.

in Collected Poems, New York : Harcourt, Brace and company 1960