Archive de juin 2019

Interviews Canal B en podcasts

lundi 24 juin 2019

En parallèle de la résidence d’artiste au collège de la Binquenais, une journaliste de Canal B, Morgane Soularue, a travaillé sur un projet d’éducation aux médias avec une classe de 3e. Les élèves ont réalisé des interviews des participants à la résidence et travaillé sur une émission radiophonique, diffusée en juin sur Canal B.

Découvrez le podcast de l’émission des 3e de La Binquenais :

http://canalb.org/podcast/ateliers-radiophoniques/ateliers-radiophoniques_2019.06.15.mp3

Parmi les personnes interviewé·e·s : les professeurs du collège, des représentants du département d’Ille-et-Vilaine, des élèves de 5e, l’artiste Eric Giraudet et La Criée.

Bonne écoute !

Maja Bajevic

mercredi 19 juin 2019

Maja Bajevic
artiste franco-bosniaque née en 1967 à Sarajevo
vit et travaille à Sarajevo, Berlin et Paris
www.majabajevic.com

représentée par la galerie Peter Kilchmann, Zurich

Depuis le milieu des années 1990, Maja Bajevic travaille sur un large éventail de questions, notamment la mondialisation, l’inclusion/ l’exclusion, l’exploitation, le néolibéralisme et ses effets réciproques. En même temps, elle soulève à plusieurs reprises la question de l’identité personnelle et de la patrie, et comment celles-ci sont constituées ou « rendues impossibles ».

Sa pratique artistique va de la vidéo à l’installation, de la performance à la création sonore, de l’écriture à l’artisanat et traverse le dessin, la gravure et la photographie. S’inspirant de la vie migratoire de l’artiste, ses œuvres antérieures ont souligné son intérêt pour la nature incertaine de la stabilité politique et du sentiment d’appartenance nationale. S’attaquant à des thèmes tels que l’abus de pouvoir et de religion, la migration et la marginalisation de l’étranger, la tension entre local et global, son œuvre peut aussi se situer dans la tradition de l’art qui remplit une fonction sociale et informative et se concentre sur le changement des convictions dominantes.

Sélection d’expositions personnelles : Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, (2017), The James Gallery, New York (2012), DAAD Galerie, Berlin (2012) et le Museo Nacional de Arte Reina Sofia, Madrid (2011). L’exposition de groupe sélectionnée comprend « Divided We Stand », Busan Biennale (2018), Haus der Kunst, Munich (2016); 56e Biennale de Venise (2015) « Documenta 12 », Kassel (2007). En 2017, Bajevic a été sélectionné pour le Prix Marcel Duchamp.

source : http://www.peterkilchmann.com/artists/maja-bajevic/biography

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Œuvre exposée

How Do You Want to Be Governed,  2009
vidéo, couleur, son, 10 min 40 sec
courtesy de l’artiste et de la galerie Peter Kilchmann, Zurich

À La Criée, Maja Bajevic présente une vidéo sur un moniteur. C’est l’une des œuvres clés de l’exposition. On y voit l’artiste, interrogée par un homme qui lui demande : « Comment veux-tu être gouvernée ? » Progressivement, la question répétée se transforme en une véritable agression. Tout au long de l’interrogatoire, Maja Bajevic reste de marbre. Elle oppose une résistance passive à la brutalité croissante de son interlocuteur. Nous entendons la voix de l’homme et voyons sa main qui cherche à pincer, gifler ou attraper le visage de l’artiste. Confrontée à une réponse impossible et placée en position d’infériorité, l’artiste fait preuve d’une grande endurance.

Maja Bajevic a réalisé cette œuvre en 2009, dans la continuité de celle de l’artiste yougoslave Rasa Todosijevic, intitulée What Is Art?  Dans cette vidéo de 1976, l’artiste répétait toujours la même question à son assistante : « Qu’est-ce que l’art ?» Dans les années 1970, Todosijevic interrogeait la nature même de l’art, en reprenant les formes d’interrogation des régimes totalitaires. Des images de cette vidéo ont été montré à La Criée en 2013 à l’occasion de Two lines of Life, exposition collective commissariée par Mia David et Zorana Djaković Minniti.

La vidéo de Bajevic nous rappelle que la résistance à l’oppression est un travail permanent. Si l’artiste s’obstine à garder le silence, son sang-froid face au harcèlement déployé dans un jeu aux règles faussées à l’avance, traduit une défiance qui se révèle particulièrement éloquente.

 

 

 

Olivia Plender

mardi 18 juin 2019

née en 1977 à Londres, Royaume-Uni
vit et travaille à Stockholm, Suède

représentée par la galerie Maureen Paley, Londres
www.maureenpaley.com

Olivia Plender s’exprime à travers de nombreux médiums, du roman graphique à la performance en passant par la vidéo et l’installation. Elle mène des recherches sur l’histoire, étudie l’idéologie de la narration et l’évolution récente des méthodes d’éducation. Elle examine les économies basées sur un système « post-Fordien », les relations sociales et la marchandisation de la connaissance. Ses travaux traitent également de l’évolution de la société industrielle et de l’effondrement de l’écart entre loisirs et travail.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles : Tensta Konsthall, Stockholm, 2019, Maureen Paley, Londres, 2016 ; ar/ge kunst, Bolzano, 2015 ; MK Gallery, Milton Keynes ; Arnolfini Gallery, Bristol ; CCA, Glasgow, 2012 ; Gasworks, Londres, 2009. Elle a également participé à des expositions collectives, notamment à la Biennale de Gothenburg, 2017, la Triennale de Folkestone, 2011, au British Art Show 7, 2010-2011, à la Biennale de Taipei, 2010, à la Tate Triennial, 2006 et 2009, et The Greenroom, Hessel Museum of Art, CCS Bard, New York, 2008.

source : https://todaysartworld.wordpress.com/tag/lucy-skaer/

Œuvre exposée

Learning to Speak Sense, 2015

installation sonore, toile avec des instructions écrites à la main, 260 x 180 cm

Cette installation reflète les traumatismes et les violences subis par celles et ceux qui tentent de trouver leur voix face à l’autorité. L’œuvre est inspirée de l’expérience propre de Plender : Elle a perdu la faculté de parler pendant un an. Les phrases et tournures qu’elle a dû répéter lors de ses rééducations vocales lui semblaient chargées de messages politiques subliminaux. Les phrases Many Maids Make Much Noise et Militant Miners Means More Money paraissent faire le lien avec la capacité d’une voix collective à se faire entendre, à susciter l’attention, à faire du bruit. « Dans le contexte britannique, les mineurs militants évoquent immédiatement les grandes grèves des années 1980″. Avec Learning to Speak Sense, Olivia Plender mêle la conscience historique et l’intime pour réhabiliter l’un des plus puissants véhicules de communication, la voix.

 

The Artists’ Campaign to Repeal the Eighth Amendment

mardi 18 juin 2019

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The Artists’ Campaign to Repeal the Eighth Amendment

The Artists’ Campaign to Repeal the Eighth Amendment a été fondée en 2015 par les artistes Cecily Brennan, Alice Maher, Eithne Jordan, et la poétesse Paula Meehan. Le groupe a été actif tout au long de la campagne contre le huitième amendement de la Constitution irlandaise et a participé à l’EVA International Festival, Limerick, d’avril à juillet 2018, où il a manifesté le 13 avril 2018 dans les rues en brandissant des bannières créées par Alice Maher, Sarah Cullen, Rachel Fallon, Áine Phillips et Breda Maycock.

Cecily Brennan
Née en 1955 à Galway, Irlande
Vit et travaille à Dublin
http://cecilybrennan.com/

Alice Maher
Née en 1956 à Kilmoyler, Ireland
http://alicemaher.com/

Eithne Jordan
Née à Dublin, vit et travaille entre l’Irlande et la France
https://www.eithnejordan.ie/

Paula Meehan,
Née en 1955 à Dublin, Irlande

Rachel Fallon
http://www.rachelfallon.com/

Áine Phillips
https://ainephillips.com/

Breda Maycock, musicienne

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Œuvres exposées

Artists’ Campaign to Repeal the Eighth Amendment
bannières utilisées lors des manifestations pour l’abrogation du 8e amendement de la constitution irlandaise

Dragonslayer, 2017
tissu brodé, poids en acier, 150 x 122 cm
courtesy Alice Maher, Rachel Fallon and Breda Mayock

Madonna of the Eyes, 2017
tissu brodé, poids en acier, 150 x 122 cm
courtesy Alice Maher, Rachel Fallon and Breda Mayock

The Journey Banner, 2017
tissu brodé, poids en acier, 120 x 172 cm
courtesy Alice Maher, Rachel Fallon and Breda Mayock

Respect, 2018
tissu brodé, poids en acier, 133 x 110 cm
courtesy Alice Maher and Breda Mayock

Six of Swords, 2018
tissu brodé, poids en acier, 110 x 136 cm
courtesy Sarah Cullen

Our Toil Doth Sweeten Others, 2017
tissu brodé, poids en acier, 80 x 120 cm
courtesy Sarah Cullen

R – E – P – E – A – L, 2017
6 bannières, tissu brodé, 44 x 31 cm chaque
courtesy Áine Phillips

La Campagne des artistes pour l’abrogation du huitième amendement, créée en 2015 par les artistes Cecily Brennan, Alice Maher, Eithne Jordan et la poète Paula Meehan, a d’abord été une pétition en ligne, qui a recueilli plus de 3 000 signatures, avant de devenir un mouvement doté de sa propre culture visuelle. En 2018, le collectif a été invité pour la Biennale irlandaise EVA International. Le 13 avril, les artistes du groupe ont lancé l’action Repeal! (Abrogation) Dans les rues de Limerick, elles ont arborées des banderoles peintes et brodées par Alice Maher, Sarah Cullen et Rachel Fallon, Áine Phillips et Breda Maycock. Leur imagerie revisite avec vitalité, des symboles de la mythologie, de la narration et de la culture pop, toujours associée à une représentation d’expériences de femmes. L’une est inspirée du tableau David et Goliath d’Orazio Gentileschi, conservé à la Galerie Nationale d’Irlande, et montre une jeune femme tuant un dragon. Une autre bannière fait allusion à l’imagerie religieuse de la Renaissance (Polyptyque de la miséricorde de Piero della Francesca). Dans la réinterprétation des artistes, la Madonne ouvre un manteau protecteur recouvert d’yeux, symboles à la fois de protection et de la surveillance. The Journey Banner s’inspire du travail du peintre designer Grayson Perry, pour raconter le voyage des irlandaises contraintes d’aller en Angleterre pour avorter. Respect détourne l’iconographie des affiches de propagande de la Chine communiste pour appeler à la résistance, etc.

« Nous sommes très conscientes du pouvoir de l’image, dit M. Maher. Lorsque vous récupérez l’imagerie, vous récupérez le pouvoir. Nous savons aussi que ce sont de beaux objets, et notre intention était qu’ils soient rassemblés dans une collection nationale, que personne ne puisse dire que nous ne nous sommes pas battues pour nos droits. »

Une série de performances a ponctué l’événement. Les artistes ont réinventé les marches des confréries de l’ère médiévale qui se sont déroulées jusque dans les années 1920 et 1930 à Limerick, qui « laissait » parfois un groupe de « femmes pénitentes » suivre le processus. L’école d’art et de design de Limerick, qui était autrefois une blanchisserie de la Madeleine, une institution religieuse, a été l’un des sites symbolique de cette marche.

Navine G. Khan-Dossos

mardi 18 juin 2019

Navine G. Khan-Dossos
née en 1982 à Londres, Royaume-Uni
vit et travaille entre Londres, Royaume-Uni et Athènes, Grèce

www.khandossos.com, représentée par The Breeder Gallery, Athènes

Navine G. Khan-Dossos est peintre. Elle utilise ce médium et son histoire pour poser des questions fondamentales sur la façon dont nous voyons, comprenons et, surtout, nous nous représentons le monde qui nous entoure. Son travail suggère de ne pas nous fier au langage imagé de la télévision, des médias en ligne, des vidéos et des images qui circulent sans cesse et qui façonnent notre imagination commune du réel, ni reproduire constamment ce langage. Elle s’investit plutôt dans la découverte d’un nouveau langage qui reflète mieux les schémas et les connexions qui sous-tendent ces images.

Son travail a été exposé à The Showroom, Londres, 2019, Swimming Pool, Sofia, The Breeder Gallery, Athènes, 2018, au Van Abbemuseum, Eindhoven, 2017, à la Fridman Gallery, New York, 2017, au Benaki Museum Islamic Art Collection, Athènes, 2016, à Nome, Berlin, 2016, et à la Galerie Roger Katwijk, Amsterdam, 2016.

source : www.khandossos.co

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Œuvre exposée

Bulk Targets 1-100, 2018
gouaches sur carton, 100 x 70 cm chaque
courtesy de l’artiste et de The Breeder, Athènes

Cette série de peintures a été conçue pour l’exposition Shoot the Women First, présentée à The Breeder Gallery à Athènes en 2018. L’artiste a peint à la gouache des motifs géométriques en prenant pour support de véritables cibles de stands de tir. Ces formes reprennent les zones à atteindre par les tireurs pour apprendre les effets des impacts de balles sur le corps humain. Appelées « cibles intelligentes », elles ont été créées pour permettre aux formateurs d’instruire leurs élèves avec des consignes simples : Visez les formes jaunes, visez les carrés, ou des consignes plus complexes : visez les carrés du plus clair au plus sombre, sauf les blancs. Khan-Dossos fait le lien entre ces instructions et celles qu’elle a pu lire au sujet de l’approche des femmes terroristes. Aux codes couleur des stands de tir, l’artiste a ajouté des formes roses. Celles-ci se réfèrent aux mouvements pour les droits des homosexuels et aux associations de lutte contre le Sida. Ces symboles renvoient également à l’histoire locale d’un quartier d’Athènes où elle a exposé. En 2012, des femmes toxicomanes soupçonnées de prostitution ont été arrêtées par la police. On leur a fait subir un dépistage forcé du VIH. Les femmes diagnostiquées séropositives ont été accusées d’avoir transmis intentionnellement le virus et ont été incarcérées. La police a également transmis l’identité des personnes aux médias qui ont largement diffusé l’information. Ces femmes sont devenues des cibles en raison de leur mode de vie marginal.

Khan‑Dossos écrit : « Mes peintures reflètent le rôle des femmes considérées par la société à la fois comme des auteures et des victimes de la violence, en se demandant ce que signifie être à la fois une menace et une cible. La violence représentée n’est pas simplement physique, elle incarne une menace plus large que font peser sur la société les personnes qui sont à la marge de la politique et de la culture dominantes.»

 

Jesse Jones

mardi 18 juin 2019

Jesse Jones
née en 1978 à Dublin, Irlande
vit et travaille à Dublin, Irlande

exposition à la biennale de Venise

La pratique de Jesse Jones traverse l’art vidéo, la sculpture, la performance et l’installation. Elle travaille le plus souvent de façon collaborative et explore des problématiques historiques et sociétales liées aux expériences communautaires ou politiques. Son travail récent, notamment l’installation TrembleTremble, présenté à la biennale de Venise 2017, propose de repenser la relation entre le droit et le corps à travers la pratique des récits spéculatifs féministes. Utilisant une forme de cinéma élargi, elle investit et énonce des contres-discours magiques à l’égard du pouvoir dominant, passé ou actuel. Ceux-ci sont tirés d’archétypes et de mythes oubliés comme la mise en scène de la figure de la sorcière.

Jesse Jones a représenté l’Irlande lors de la Biennale de Venise 2017 avec Tremble Tremble, qui a ensuite été exposé à l’Institute of Contemporary Arts Singapore, au LASALLE College of the Arts, au Project Arts Centre, Dublin et au Guggenheim de Bilbao. Parmi les autres projets récents, mentionnons In the Shadow of the State, avec Sarah Browne, Artangel, 2016 ; The Hugh Lane, Dublin, 2016 et 2012 ; Artsonje Centre, Séoul, 2013 ; CCA, Derry~Londonderry, 2013 ; Spike Island, Bristol, 2012.

source : dossier de presse, At The Gates, La Criée centre d’art contemporain, 2019

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Œuvres exposées

Thou Shalt not Suffer?, 2019
quatre marteaux gravés, sur un socle rond,
30 cm x Ø 100 cm
courtesy de l’artiste

Quatre marteaux sont exposés sur un socle. Les inscriptions gravées sur ces objets renvoient au Malleus Maleficarum. Aussi appelé le « Marteau des Sorcières », ce traité a été rédigé par des moines au XVe siècle. Il s’agit d’un manuel qui explique comment identifier, condamner et éliminer les femmes à l’époque historique des procès en sorcellerie. C’est l’un des textes les plus destructeurs et barbares de l’histoire de l’humanité. Jesse Jones a changé une phrase du  Malleus. « Tu ne permettras point aux sorcières de vivre » devient « tu ne souffriras point ». Jesse Jones affirme ainsi la puissance d’agir des femmes. L’œuvre est comme un talisman pour renverser le mauvais sort fait aux femmes.

Thou Shalt not Suffer, 2019
impression numérique noir & blanc, 100 x 100 cm
production : La Criée centre d’art contemporain, 2019
courtesy de l’artiste

« L’artiste puise dans son installation/performance multimédia Tremble Tremble pour s’approprier la sculpture de la Sheela Na Gig, une icône matriarcale de l’Irlande païenne. L’artiste transforme cette sculpture de déesse, symbole d’un passage vers un espace sacré, en un totem de fertilité doté de douze têtes. La figure extraordinaire de la Sheela Na Gig possède des variantes en Angleterre et en France, qui conservent toutes la même caractéristique : la divinité montre ses dents tout en exposant sa vulve. »

source : Tessa Giblin, At The Gates, La Criée centre d’art contemporain, 2019

Monique Frydman

mardi 18 juin 2019

Monique Frydman
née en 1943 à Nages, France
vit et travaille à Paris et Senantes, France
www.moniquefrydman.com
représentée par la galerie Jacques Elbaz, Paris ; la galerie Bogéna, Saint-Paul-de-Vence
et la galerie Alice Pauli, Lausanne

En 1966, comme de nombreux artistes engagés en Europe, Monique Frydman arrête la peinture, pour se consacrer au militantisme d’extrême-gauche et notamment au féminisme au sein du Mouvement de libération des femmes (MLF). Elle reprend son travail en 1977 par de grands dessins de corps. Peu à peu le glissement se fait vers une peinture plus abstraite.

Le travail de Monique Frydman montre un grand attachement à la peinture et à des techniques et matières auxquelles elle est fidèle depuis le début : une dose de hasard (qu’elle distribue selon les périodes, l’utilisation de différentes techniques d’imprégnation progressive de la couleur sur de multiples supports (toile de lin, de coton, papier Japon, tarlatanes, pigments et pastels) l’équilibre entre le travail pictural et le travail graphique avec l’utilisation du papier. Ses œuvres montrent un désir d’immersion physique dans la couleur, qui lui fait privilégier des formats monumentaux.

source : Éric de Chassey, « D’une nature instable… Quelques observations sur l’œuvre sur papier de Monique Frydman », in Monique Frydman, l’œuvre sur papier, musée de Brou, Bourg-en-Bresse, 2003

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Œuvre exposée

Affiche du film Histoires d’A de Marielle Issartel et Charles Belmont, 1973
fac similé, 104 x 77 cm
courtesy de Monique Frydman et Marielle Issartel

Charles Belmont et Marielle Issartel militaient dans le même groupe que la peintre Monique Frydman et lui demandèrent de réaliser l’affiche de leur film Histoire d’A, sorti en France en 1973 en plein débat sur l’avortement. L’affiche fut réalisée dans l’urgence, avec le souci de créer une image qui serve efficacement la lutte pour la légalisation de l’avortement. Comme le film, l’affiche fut interdite et fut l’objet de violentes critiques de la part des détracteurs du droit à l’avortement, qui en dénoncèrent le caractère scandaleux. Pourtant, comme le rappelle Monique Frydman, celle-ci n’avait au fond rien de suggestif ou de provocant. Il s’agit d’un collage composé de photographies de femmes militantes, encadrées par les dessins en miroirs de deux femmes enceintes, l’une dans les tons rouges et l’autre dans les bleus. Leurs ventres, sur lesquels elles ont la main posée, se rejoignent sans se toucher. Le choix des couleurs complémentaires, ainsi que la composition faite de deux pyramides – la première formée par les cheveux des femmes enceintes, la seconde, inversée, par leurs bustes – concourent à l’effectivité de l’image.

Camille Ducellier

mardi 18 juin 2019

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Camille Ducellier
née en 1985
vit et travaille à Paris, France

www.camilleducellier.com

Plasticienne, auteure et réalisatrice, Camille Ducellier se revendique également sorcière. Son travail artistique s’articule principalement autour de portraits documentaires, féministes, expérimentaux dans lesquels l’image du corps et les stéréotypes de genre se déjouent joyeusement : Sorcières mes sœurs (2010), Le Guide du Voyageur astral (2015), La lune Noire (2016), Reboot Me (Prix « Web art » 2016), Sorcière Queer (2017).

source : Camille Ducellier, Le guide pratique du Féminisme dinvinatoire, Paris, Cambourakis, 2018

La dernière mini-série de Camille Ducellier est diffusée sur la plateforme de France Télévisions. Elle a collaboré avec la chorégraphe Nina Santes pour le projet Hymen Hymne et le film Starhawk. Ses films ont notamment été montrés à la Haute école d’art du Rhin à Strasbourg, 2018, au Festival Mauvais Genres, Dunkerque, 2018, à Witch, Wake up, Lille, 2017, Rêver l’obscur, Théâtre de l’usine, Genève, 2017, aux rencontres Bandits Mages, Bourges, 2016, à Image + Nation, Montréal, 2016, Au bazar du genre, MUCEM, Marseille, 2014.

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Œuvre exposée

Sorcières, mes soeurs, 2010
16 mm, 30 min, Le Fresnoy
avec Chloé Delaume, Annerik, Thérèse Clerc, Collectif Urbanporn, Little Shiva
courtesy de l’artiste

Pour Camille Ducellier, la figure de la sorcière est une alliée politique : « en tant que féministe, je me sens particulièrement héritière de l’histoire des sorcières et concernée par ce trauma culturel et historique. Sur le plan symbolique, la sorcière représente toutes les femmes affranchies, indépendantes, subversives, dangereuses, hors les normes, mais elle nous reconnecte également aux pratiques païennes, magiques, ésotériques qui ont traversé les époques. Aujourd’hui, faire le lien avec celleux qui nous ont précédées en retournant le stigmate devrait nous donner la puissance et la vigilance nécessaire à l’observation des normes actuelles et à leurs conséquences sur les minorités d’aujourd’hui. Pour moi, les sorcières d’hier et d’aujourd’hui sont des alliées politiques pour renverser les mondes en devenir.»

« Sorcières, hameçons du diable, tisons d’enfer…Quelles sont ces femmes qui incarnent le danger des époques ? Féministes pour sûr, souterraines parfois et singulières dans leur démarche, voilà quelques sorcières d’aujourd’hui, qui ont croisé mon regard…

Cinq bobines, cinq portraits, cinq actes : le chiffre de l’homme place ici les femmes au centre de l’univers. Les personnages de ce film sont des figures contemporaines de mauvaises femmes, parmi d’autres. Elles sont celles qui ne se sont pliées, ni à l’ordre religieux, ni à l’ordre viril, celles qui ont conservé un pouvoir spirituel et intellectuel, celles qui n’ont pas abdiqué, celles qui ont refusé d’accepter. Ces sorcières vivent…

Faire un acte d’apostasie, ajuster une brûlure, afficher son sexe ouvert, parler à la nature ou célébrer Jeanne d’Arc, chaque personnage propose, ici et maintenant, une vision politique de l’archétype de la sorcière. Dans la continuité de ma démarche filmique, le découpage des séquences, les mouvements de caméra et les effets en post-production sont réduits au minimum. Le cadrage, la durée des plans et la mise en scène de la parole synchrone et asynchrone des personnages sont les enjeux formels du film. Des visages pour désensorceler. »

Camille Ducellier

source : www.camilleducellier.com/portfolio/sorcieres-mes-soeurs-dvd

Des nuages de mots !

jeudi 6 juin 2019

Suite à la visite de l’exposition La forme d’une vague à l’intérieur d’une vague de David Horvitz, et grâce aux tampons de l’œuvre toi, nuage, pluie, rivière, source, mer, océan, lac, neige, rosée, glace, buée, onde les élèves de moyenne section de l’école Volga ont fait pleuvoir des nuages de mots dans la classe !

 

jeudi 6 juin 2019

Personne pas même « l’herbe » n’a de si petites mains

De retour en classe, un atelier d’expérimentation plastique a été mené avec une des classes de moyenne section à l’école maternelle Volga en échos aux œuvres d’Évariste Richer présentées à La Criée,  .