Archive de mars 2018

Récits de performances en bouteilles

lundi 19 mars 2018

Bouteille « Croisière sur berges », 2016

Verre, matériaux divers, 52 x 35 x 26 cm
Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

En 2016, dans le cadre du festival Nuit Blanche qui se déroule à Paris, Laurent Tixador a imaginé et construit une maison mobile. On le retrouve à nouveau en explorateur transportant, avec un groupe d’artistes et amis, une « maison frugale », pliée et dépliée selon le rythme des étapes, sur les berges de la Seine, du pont de Tolbiac au pont de Garigliano. La nuit, l’habitation stationne pour héberger son équipage. Pour l’artiste, il s’agit de faire « juste un pas de côté », de se tenir à la lisière de Nuit Blanche pour créer une œuvre sous forme d’aventure.

 

Bouteille « Au Naturel », 2015,

Verre, végétaux, figure en plâtre peint
70 x 40 x40 cm
Collection de l’artiste

Domaine de Chamarande

En 2015, Laurent Tixador se lance comme défi de vivre dix jours et dix nuits en forêt sur le domaine de Chamarande. Il prend pour tout bagage, son iPhone lui servant à poster des images sur son blog, une cigarette à vapeur et sa paire de lunettes. Il doit alors essayer de subvenir à ses propres besoin vitaux en composant uniquement avec les ressources autour de lui. Il explique que le réel facteur d’inconfort s’avère n’être ni le froid, ni la faim mais simplement l’attente. Au bout de sept jours, l’ennui prend le pas sur la résistance : « il est temps de laisser les animaux tranquilles », dit-il.

 

Bouteille « Kerguelen 62e mission », 2012

Verre, bois de rennes, terre, PVC peint, anémomètre
50 x 80 x 26 cm
Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Du 15 janvier au 15 avril 2012 à l’initiative conjointe de l’administration supérieure des Terres Australes et Antarctiques Française (TAAF) et du ministère de la Culture et de la Communication / Direction des Affaires culturelles-Océan Indien (DAC-Ol) et avec le soutien d’Air France, Laurent Tixador a séjourné pendant trois mois à Portaux-Français. Il s’est mêlé à la vie quotidienne des équipes scientifiques, au rythme des expéditions et des rotations. Des petits objets en bois de renne, os de bœuf sont le fruit de cette expédition, empreints d’une esthétique artisanale de voyage. Source : www.mnhn.fr/fr/explorez/dossiers/fiac-hors-murs/fiac-hors-murs-2012/kerguelen-62e-m ission

 

Bouteille « Le village dans le bosquet », 2012

« Panoramas », Parc des Coteaux, Lormont

Verre, bois
52 x 35 x 26 cm
Collection de l’artiste

Laurent Tixador a emmené une quinzaine de Robinson aménager un village dans un recoin du Parc des Coteaux près de Lormont en 2012. Sur une durée de trois semaines, Laurent et son équipe ont crée un véritable village calqué sur l’idée d’une architecture « transitoire », c’est-à-dire, une architecture qui se mélange à son environnement sans chercher à le dominer. Ce processus apparait comme une alternative à l’une des constantes à l’échelle de la planète : les humains forgent l’environnement selon leurs besoins plus qu’ils ne s’y adaptent. Toutes les photos documentaires et les différentes étapes du projet sont consultables sur le blog : http://villagedanslebosquet.tumblr.com/

 

Bouteille « La chasse à l’homme », 2011

Verre peint, chaussures, matériaux divers
65 x 55 x 40 cm
Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Avec Baptiste Brevart et Romain Weintzem

Pour l’exposition Wani de la Fondation Ricard (en mai 2011), qui rassemble des œuvres d’art non identifiées (OANI), Laurent Tixador a organisé une véritable « chasse à l’homme ». Dès la chasse annoncée, une trentaine de poursuivants s’inscrivent sur Internet. Tout ce qu’ils savent : Laurent Tixador partira de Nantes, où il réside, pour rejoindre Paris le soir du vernissage, le 7 avril. Le 14 mars, la chasse est lancée. Vingt-six jours d’errance à travers bois humides et villages perdus, passés à brouiller les pistes, se camoufler, jouir aussi de plaisirs infimes, sur 450 km. La récompense ? 1000 euros si les chasseurs parviennent à accrocher les chaussures de « la proie » dans la salle d’exposition. source : www.lemonde.fr/culture/article/2011/04/25/la-chasse-a-l-homme-de-laurent-tixador

 

Bouteille « Jumping Bean », 2009

Verre, bois et figurine en plâtre peint
55 x 60 x 40 cm
Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Lors de la Fiac de 2009 à Paris, Laurent Tixador a choisi d’occuper un espace construit avec les frères Chapuisat. Une sphère presque parfaite (un rhombicuboctaèdre) est enchâssée à huit mètres du sol dans une structure de bois brut. Installé sur pilotis, l’habitacle bouge au gré des mouvements de son occupant, à l’instar des vers qui vivent dans les pois sauteurs mexicains (carpocapse des euphorbiacées). Tout juste assez grand pour s’y tenir debout, l’espace de vie semble fait pour s’y allonger, le corps épousant les courbes de ce cocon. Installé au Jardin des Tuileries, son occupant est au cœur de la ville tout en étant isolé de la lumière du jour et du contact des passants. En habitant cet espace le temps de la Foire, « Laurent Tixador s’offre un refuge à la frénésie ambiante. À l’abri dans son nid, il est le baron perché à l’écoute de la rumeur du monde. » Source : http://laurenttixador.com/

 

 

Bouteilles « Au bout de huit jours on va reprendre notre place », 2009

Verre peint, matériaux divers
120 x 60 x 40 cm
Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

2009 Documentaire-fiction. Durée 77 mn

Une caserne abandonnée est occupée par trois squatters. C’est l’occasion pour eux de jouer aux soldats avec de vieux équipements militaires et d’élaborer des structures défensives. Ils sont rejoints par une équipe de tournage qui s’installe dans la communauté et adopte leur esprit de désertion. Le jeu se transforme alors en téléréalité. Source : http://laurenttixador.com/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Francis Raynaud

lundi 12 mars 2018

 

FRANCIS RAYNAUD

Né en 1984, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Vit et travaille à Rennes (Ille-et-Vilaine)

www.francisraynaud.com

Œuvre exposée

Objets de prestidigitation, 2018

Six cubes modifiés et peints, divers objets fait à la main
6 x (50 x 50 x 50 cm)
Courtoisie de l’artiste

Il y a six cubes peints en blanc et des accessoires qui prennent sens lorsqu’un groupe de performeurs les associent à une gestuelle qui en révèle la destination : la prestidigitation. On découvre alors que l’intérieur de chaque cube est couvert de miroirs ou percé de doubles fonds qui permettent de pratiquer une des cinq opérations élémentaires de la prestidigitation : l’apparition, la disparition, la transformation, la lévitation et la divination.  Le sixième cube sert de plateau de démonstration. En donnant à voir la fabrique du geste magique, Francis Raynaud se rapproche de l’art processuel qui montre le travail plutôt que de le dissimuler dans la perfection d’un objet fini.

D’où viennent les personnages de La parade moderne ?

lundi 12 mars 2018

René Magritte, L’ellipse, 1948
Né en1898 à Lessines (Belgique) et mort à Schaerbeek (Belgique) en 1967
Dans cette œuvre René Magritte présente un chasseur dont le nez est remplacé par un fusil.

Le personnage de l’Ellipse de René Magritte est le chef de file, la première des figures «géométrisées ». Le vêtement et la couleur y sont envisagés comme point de départ d’un costume à venir. Cette peinture contient un potentiel de transformation vers une mise en volume et un travail de laque.

Edvard Munch, Le Cri,  1893
Né en 1863 à Adalsbruk et mort à Oslo en 1944
A première vue, Le Cri présente une personne effrayée poussant un cri de terreur. Au contraire, le personnage central, serait le peintre lui-même à en croire la note associée au tableau. Celui-ci est horrifié par « un cri incessant qui traverse la nature ». Il ne se prend pas la tête dans les mains mais se bouche les oreilles. Présenté au public pour la première fois en 1893, ce tableau a suscité l’indignation générale et a été qualifié de dégénéré. Il a provoqué la formation de la Sécession viennoise, un courant artistique généralement rattaché à l’Art Nouveau.

René Magritte, Les droits de l’homme, 1948
Né en1898 à Lessines (Belgique) et mort à Schaerbeek (Belgique) en 1967
Des formes énigmatiques se déploient pour composer un personnage. Le peintre associe des motifs (rideaux, ombres, mots, flamme, etc.) qu’il agence et recompose au fil de ses œuvres.

Kasimir Malevitch, Sportifs, 1928-1930
Né à Kiev en1879, mort en 1935, à Léningrad
En 1928, le Réalisme socialiste devient le seul courant artistique autorisé par le régime de Staline en ex-URSS. Dans son œuvre intitulée Sportifs, Malevitch a effacé et remplacé les traits des visages des personnages par des aplats de couleurs : il peint le peuple devenu sourd, muet et aveugle. Malevicth est aussi l’auteur d’une œuvre manifeste à l’origine du monochrome : le carré blanc sur fond blanc (1918)

Victor Brauner, Indicateur de l’espace, 1934
Né en1903 à Piatra Neamț (Roumanie), mort en 1966 à Paris
Dans un espace sans limite précise, une inquiétante chimère semble se déplacer sur un sol bancal à l’aide de sa trompe. Elle est vêtue d’un drap troué qui laisse entrevoir son squelette mécanique. Le carrelage se prolonge vers une nouvelle pièce où l’on voit apparaître un étrange personnage d’apparence humaine. Nous assistons ici à un songe surréaliste et déroutant.

Jean Arp, Homme, moustache et nombril, 1929
Né à Strasbourg en 1886 et mort à Bâle (Suisse) en 1966
Jean Arp s’intéresse aux formes simples, celles qui font rêver.En les regardant on suit le cours de sa propre pensée. Il dit que « l’art est un fruit qui pousse dans l’homme »

Max Ernst, Ubu Imperator, 1923
Né en 1891 à Brühl (Allemagne) et mort en 1976, à Paris
Max Ernst interprète ici un rêve dont il fait le récit dans son article « Visions de demi-sommeil » qu’il livre en 1927 à la revue La révolution surréaliste : « Je reconnais nettement que cet étrange peintre est mon père […]. Avec des efforts effrénés, il fait tourner et bondir autour de mon lit cette abominable toupie qui contient toutes les horreurs que mon père est capable d’éveiller. » La figure d’Ubu, inventé par Alfred Jarry, symbolise un pouvoir grossier et orgueilleux auquel Max Ernst identifie son père.

Fernand Léger, La femme au chat, 1921
Né le 4 février 1881, à Argentan et mort en 1955, à Gif-sur-Yvette (France)
Que peut bien regarder cette femme ? Son chat, son livre ou le spectateur ? Sa chevelure qui ondule sur un côté ainsi que l’absence de trait humain sur son visage confèrent à ce tableau un côté énigmatique. Dans les années 1920, Fernand Léger réalise des œuvres « statiques » par opposition aux œuvres « dynamiques » de l’après-guerre qui traduisent une époque en pleine mutation et reconstruction. La femme au chat se construit sur le principe des contrastes, caractéristiques des travaux de Fernand Léger. Dans cette œuvre, le jaune et le noir du coussin s’opposent au bleu du cadre et au rouge de l’accoudoir. Tandis que la rondeur des corps contraste avec la rigidité de l’arrière-plan.

Giorgio De Chirico, Les deux masques, 1926
Né en 1888 à Volos en Thessalie (Grèce), mort en 1978 à Rome (Italie)
Le temps de cette peinture semble être un temps imaginaire, n’appartenant pas vraiment au passé, au présent ou au futur. Le traitement de la lumière est étrange : on ne parvient pas à savoir s’il s’agit de l’aube, de la nuit, du jour ou encore d’une lumière artificielle. A la fois humains et robots, ils semblent à mi-chemin entre le vivant et l’objet. Giorgio De Chirico propose des énigmes poétiques, des images pleines de mystères et d’interrogations, sans pour autant y répondre.

René Magritte, Le supplice de la Vestale, 1926
Né en1898 à Lessines (Belgique) et mort à Schaerbeek (Belgique) en 1967
Dans ce décor aux couleurs sombres, Magritte met en scène de façon théâtrale et inattendue, des objets familiers : un océan menaçant, un buste féminin, un drapé ou encore une caisse en bois. Magritte fait de ses tableaux des « pensées visibles ».

Pierre Ardouvin

lundi 12 mars 2018

PIERRE ARDOUVIN

Né en 1955, à Crest (Drôme)

Vit et travaille à Paris (Paris)

www.pierreardouvin.com

Depuis les années 1990, le travail de Pierre Ardouvin développe une réflexion sur la culture du spectacle, la mémoire des utopies de l’émancipation issues des années 1960, le devenir des rites populaires dans le contexte des industries culturelles, les rapports de classes, d’identité et d’affects cristallisés dans les formes vernaculaires. Par la réappropriation d’objets du quotidien qu’il investit d’une part poétique et narrative, sa recherche artistique interroge les notions d’authenticité et d’illusion.

« C’est à travers ces explorations psychiques de l’ordinaire occidental que l’œuvre de Pierre Ardouvin pourrait s’avérer sourdement critique. En dévoilant la part grave et sombre de la réification du monde, et plus symboliquement l’angoisse l’étreinte, de l’étroitesse, de l’enfermement, via ces structures de contrôle et de sécurité dissimulées dans certaines formes anodines de divertissement et de la décoration. (…) C’est cette tension entre les formes de l’artifice populaire et leurs impacts psychiques qui électrise le travail de Pierre Ardouvin.». Guillaume Désanges, critique d’art.

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Œuvre exposée

 

Love me tender, 2001

Auto-tamponneuse, système électrique, guirlande lumineuse, piste, bande son

400 x 300 x 270 cm

Centre national des arts plastiques (FNAC 02-790)

Love me tender reflète la sensibilité de Pierre Ardouvin pour la poésie du quotidien, son attrait pour le réel un peu décalé, extraordinaire, notamment pour les fêtes foraines où se mélangent joie, magie et nostalgie. Dans un espace de 3 x 4 m entouré par des structures en bois, l’artiste a branché une voiture auto-tamponneuse rouge accessible aux visiteurs qui voudraient ré-expérimenter ce jeu d’enfant. Des guirlandes lumineuses et la version karaoké de la chanson d’Elvis Presley qui donne son titre à l’œuvre constituent le décor et le fond sonore dans lesquels se trouve la voiturette qui ne peut que se heurter aux bords trop étroits de la scène.

LAURENT TIXADOR

lundi 12 mars 2018

LAURENT TIXADOR

Né en 1965, à Colmar (Haut-Rhin)

Vit et travaille à Nantes (Loire-Atlantique)

www.laurenttixador.com

De son travail essentiellement performatif, fait d’aventures et d’expéditions, seul ou accompagné, dans les lieux les plus peuplés comme les plus reculés, Laurent Tixador conserve des traces. Dans son téléphone ou au fond de ses poches, des photos, des mots et des matériaux glanés, parfois griffonnés ou taillés, conservent la mémoire des lieux traversés ou habités et des constructions éphémères réalisées sur place. Depuis une dizaine d’années, il met en bouteille des petites scènes qui rejouent un moment de son aventure

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Oeuvres exposées

Bouteille ‘Jumping Bean’, 2009

Verre, bois et figurine en plâtre peint, 55 x 60 x 40 cm

Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Bouteille ‘Le Village dans le bosquet’, 2012

Verre, bois, 52 x 35 x 26 cm

Collection de l’artiste

Bouteille ‘Kerguelen 62ème, 2012

Verre, bois de rennes, terre, PVC peint, anémomètre, 50 x 80 x 26 cm

Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Bouteilles ‘Au bout de huit jours on va reprendre notre place’, 2009

Verre peint, matériaux divers, 120 x 60 x 40 cm

Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Bouteille ‘La Chasse à l’homme’, 2011

Verre peint, chaussures, matériaux divers, 65 x 55 x 40 cm

Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

Bouteille ‘Croisière sur berge’, 2016

Verre, matériaux divers, 52 x 35 x 26 cm

Courtoisie de l’artiste et de la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, Paris

BouteilleAu naturel’, 2015

Verre, végétaux, figure en plâtre peint, 70 x 40 x40 cm

Collection de l’artiste

Huit bouteilles sont exposées dans la petite salle de La Criée, transformée pour l’occasion en une sorte de cabane, réalisée par l’artiste à partir de bois de platane et de matériaux récupérés. Ces bouteilles, souvenirs d’expériences, résument et partagent les interrogations de Laurent Tixador sur nos manières d’occuper ou d’habiter le monde.

HUGUES REIP

lundi 12 mars 2018

HUGUES REIP

Né en 1964, à Cannes (Alpes-Maritimes)

Vit et travaille à Paris

www.huguesreip.com

Hugues Reip détourne les images de certaines littératures fantastiques tirées de son enfance pour leur donner vie dans un cadre contemporain et néanmoins captivant. Eclair fluorescent, ombres chinoises et végétaux aux échelles démesurées vous entrainent dans l’univers onirique d’Hugues Reip qui crée le décor tout en vous en laissant les rouages. Ces installations interactives établissent autant de points de vue possibles pour le spectateur qui évolue dans un lieu ou la fiction devient réalité.

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Oeuvre Exposée

Streetree, 2018

Branches de platanes, ceps de vigne, tronc de mimosa, feuilles d’or, métal et objets divers
240 x 180 x 120 cm
Courtoisie de l’artiste

Streetree est le fruit de plusieurs années de collectes, dans les rues des villes, de branches et de « petits trésors » : boucles d’oreilles, bracelets, pompons, boutons, tessons de céramiques, morceaux de papiers, feuilles de lierre et galets… Liées par des feuilles d’or à chaque point de jonction, les branches reconstituent un arbre composite dans lequel sont incrustés, les différents objets trouvés. Considéré par l’artiste comme une nature désincarnée, parce qu’extrait de son environnement, l’arbre d’Hugues Reip est aussi chargé de vies. Les objets sont des fragments de ces vies, supports d’imaginaires, formes magiques. La fragilité des objets, alliée à la préciosité de l’or, accentue la dimension symbolique et spirituelle de cette œuvre.

Célia Gondol

lundi 12 mars 2018

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CÉLIA GONDOL

Né en 1985, à Grenoble (Isère)
Vit et travaille à Paris
www.celiagondol.com

Célia Gondol est artiste plasticienne et danseuse.
Elle obtient en 2014 son diplôme (DNSAP) à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris dans les ateliers d’Ann Veronica Janssens et Emmanuel Saulnier. En parallèle elle est interprète pour diverses compagnies de danse.

Célia Gondol inscrit sa démarche dans une attention de tous les instants. L’enjeu de ses interventions et installations se situe dans ce que l’on nommerait le temps de l’expérience. Son travail s’inscrit dans les domaines de l’astrophysique, du champ chorégraphique, ou encore philosophique et spirituel.
A travers ses installations, performances et vidéos, l’articulation d’un geste ou d’une voix ; l’artiste questionne les limites de la représentation et les possibilités de transmissions ou d’interprétations que peut contenir une œuvre. Chaque temps de travail peut être ainsi pensé pour être rejoué, réinterprété, transmis et perpétué.

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Oeuvre Exposée

Agreement in compassion, Rio gesture, Alegria, 2016

In Situ Brésil (22.970722 -43.182365), feuille d’or, huile, plante monstera, avec Clarissa Baumann

captation vidéo (HD, couleurs, son, 21’27 »)

Courtoisie de l’artiste

Dans une végétation tropicale dense au Brésil, caméra à l’épaule, Célia Gondol a filmé le dépôt délicat de feuilles d’or par l’artiste Clarissa Baumann sur une feuille de monstera préalablement huilée. Cette vidéo est le prolongement d’un travail initié en Thaïlande en 2015, où elle a filmé l’artiste Sareena Sattapon reproduisant sur une feuille de palmier, le geste d’offrande bouddhiste traditionnel consistant à recouvrir de feuilles d’or, les statues de Bouddha. La transposition du geste rituel initial dans la nature, puis, au Brésil, dans un autre pays, une autre culture, et ce par différentes interprètes, rend compte de la singularité de chaque geste.

Gyan Panchal

lundi 12 mars 2018

 

GYAN PANCHAL

Né en 1973, à Paris

Vit et travaille à Eymoutiers (Haute-Vienne)

www.marcellealix.com/artistes/oeuvres/672/gyan-panchal

Depuis quelques années, le travail de Gyan Panchal a changé. Après avoir préféré des matériaux bruts et lisses composant des formes abstraites, il emploie des objets utilitaires, issus de l’environnement agraire ou littoral — des silos, des caisses, des contenants qui n’affirment pas une forme autonome, mais racontent des usages, des façons pour l’homme d’entrer en relation avec le monde, à la fois pour s’en protéger et pour le pratiquer.

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Œuvre exposée

Le Poumon, 2017

Barque, bleu de travail, résine

311 x 52 x 38 cm

Courtoisie de l’artiste et de la galerie Marcelle Alix, Paris

Le Poumon associe deux interfaces fragmentaires que l’homme emploie pour à la fois entrer en contact et s’isoler du monde. Cette barque, Gyan Panchal l’a découvert envasée dans la mer intérieure du Golfe du Morbihan. Il la nettoie, et ne conserve qu’une fraction de sa coque, qui porte les traces de peintures passées. Au creux de l’embarcation, il place un vêtement ou, plus précisément, le pantalon d’un bleu de travail qu’il coupe en deux. Installée à la verticale, la barque est semblable à une cage thoracique et l’habit à un poumon qui expire, se rétracte, pour mieux inspirer ensuite, rendant ainsi poreuse la frontière qui distingue le dedans du dehors, l’homme du monde.

 

Bibliographie

lundi 12 mars 2018

Une sélection proposée par les artistes.

  • Pierre Ardouvin, Tout est affaire de décor, Mac/Val, 2016
  • Pierre Ardouvin, Eschatologic Park, textes de Guillaume Désanges, Elisabeth Wetterwald, conversation entre Pierre Ardouvin et Céleste OlalquiagaEd. Les presses du réel, 2011
  • Clédat & Petitpierre, Phantastika, Bruce Bégout, J.C. Garcia, Ed.Bleu du ciel, 2013
  • Clédat & Petitpierre, Art press N°448, texte de Julie Crenn, Octobre 2017
  • Clédat & Petitpierre, Clédat & Petitpierre, Galerie Duchamp, Ed. Petit format
  • Célia Gondol, Cahiers de résidence: Célia Gondol à la Holding Textile Hermès , sous le parrainage d’Ann Véronica Janssens, Actes sud beaux-arts coédition Fondation d’entreprise Hermès, 2016
  • Gyan Panchal, Pour un art pauvre (inventaire du monde et de l’atelier), (Karla Black, Kantinka Bock, Abraham Cruzvillegas, Thea Djordjadze, Gabriel Kuri; Guillaume Leblon, Gyan Panchal, Gedi Sibony), Joanna Neves, Ed.Carré d’art, 2011
  • Gyan Panchal, Gyan Panchal de Simone Menegoi et Joana Neves, Édité par Galerie Frank Elbaz, Ed.B42
  • Francis Raynaud, Francis Raynaud entretien avec John Cornu, texte de Frank Balland, Co-édition ART&ESSAI, Université Rennes 2 & cultureclub-studio, 2017
  • Hugues Reip, Monday nothing, Ed.M19, 2009
  • Hugues Reip, ROC , Catalogue d’exposition, réalisée grâce au soutien du Fonds de Dotation agnès b. dans le cadre de l’exposition ROC à la galerie du jour agnès b. 2015
  • Hugues ReipHugues Reip – 1990/2011, Monographie, Ed. Villa Saint Clair, 2011
  • Laurent Tixador, Quelques bons moments de bricolage, Manuella éditions en coproduction avec le Frac réunion et l’administration supérieure des Terres australes et antarctiques françaises, 2015
  • Laurent Tixador, L’atelier du pic, Manuella éditions, 2016

Bibliographie jeunesse

  • David A. Carter, Un point rouge, Ed.Gallimard jeunesse, 2005
  • Frédérique Bertrand et Michaël Leblond, Lunaparc en pyjamarama, ED.Rouergue , 2012
  • Céline Delabre, Colibri, Ed.Points de suspension, 2016
  • Katsumi Komagata, Little tree / Petit arbre, Ed.One stroke/Les trois ourses, 2009
  • Kveta Pacovska, Le théatre de minuit, Ed.Nord-Sud, 1993
  • Claire Zuccelli-Romer, Mondrian pop-up monumental, Ed.Palette, 2015