Archive de janvier 2018

Ateliers avec les élèves du collège de la Binquenais

mercredi 31 janvier 2018

Pour sa deuxième journée au collège de la Binquenais, Eric Giraudet de Boudemange a travaillé avec les élèves sur la notion de labyrinthe. Un labyrinthe (λαβύρινθος en grec, labyrinthus en latin) est un tracé sinueux, muni ou non dembranchements, dimpasses et de fausses pistes, destiné à perdre ou à ralentir celui qui cherche à sy déplacer.

On retrouve des labyrinthes dans de nombreuses églises ou cathédrales. Ceux-ci n’ont pas pour objectif de perdre les passants  : les déambulations lors de ce parcours symbolique constituent un véritable chemin spirituel et cest loccasion pour le croyant de se laisser aller à une longue introspection. Ils permettaient ainsi aux plus pauvres de voyager symboliquement en Terre Sainte.

La structure dite « officielle » du labyrinthe déglise est une forme circulaire à onze anneaux concentriques. Depuis lAntiquité, le cercle est le symbole de léternité, de linfini et par conséquent, de la puissance de la Divinité. Il est aussi le symbole du soleil, parfois assimilé au Christ.

Vue du labyrinthe de la cathédrale de Chartres

Eric Giraudet de Boudemange a donc proposé aux élèves de dessiner un labyrinthe qui invite à la méditation. Aucune contrainte formelle, si ce n’est que le labyrinthe doit posséder un début et une fin. Les collégiens laissent libre cours à leur imagination pendant cet atelier : traçage les yeux fermés, le plus vite ou le plus lentement possible …  Chaque élève a ensuite parcouru son labyrinthe ou celui de son camarade avec son doigt.

Par la suite, les collégiens se sont prêtés au jeu de la performance : comment interpréter et parcourir ce labyrinthe dans la salle de classe ?

Seul ou à plusieurs, les élèves ont interprété les dessins de leur labyrinthe : courir, sauter, tourner, marcher exagérément … Autant de manières possibles pour rendre ce tracé vivant et animé.

L’artiste a filmé les mouvements des élèves dans l’espace. Il envisage d’intégrer ces images dans la vidéo réalisée avec les M2 arts plastiques sur des fonds bleus, qui sera exposée à la galerie EC’ARTS du 7 au 16 février 2018.

 

La figure de l’homme sauvage

mardi 30 janvier 2018

La notion d’homme sauvage fascine autant qu’elle interroge.

L’homme sauvage est une figure mythologique qui apparait dans les oeuvres d’art et la littérature de l’Europe médiévale. On le représente avec une grande pilosité et affublé d’un gourdin, comme le dernier lien entre l’homme civilisé et les esprits de la nature.

Éric Giraudet de Boudemange s’est inspiré de cette figure en prenant appui sur le roman de Chrétien de Troyes : Yvain, le chevalier au lion (vers 1176).

Yvain, chevalier tout juste marié, ne peut se résoudre à une vie de château. Son épouse, Laudine, l’autorise à repartir au combat, à une condition : qu’il revienne au château dans un an. L’année s’écoule et Yvain oublie sa promesse. Son épouse, furieuse, lui interdit de revenir au château. Fou de rage, Yvain est pris de folie : il part errer dans les bois à demi-nu jusqu’à se transformer en homme sauvage, se laisser ensorceler par les esprits de la forêt, vivre avec un ermite, se battre avec un lion … Il accomplira de multiples épreuves et retrouvera peu à peu la raison pour reconquérir son épouse !

Dans un travail engagé récemment, Éric Giraudet de Boudemange se questionne sur les liens qui unissent «homme sauvage» et «homme civilisé» : la transmission, la parole … Et comment le passage d’un état à l’autre s’opère-t-il ?

Il s’est intéressé avant cette résidence à une expérience menée dans l’Iowa. Grâce à un écran contenant du lexique et des symboles, un singe parvient à communiquer. Les scientifiques peuvent ainsi étudier ses habilités linguistiques et cognitives. D’être sauvage, le singe devient un être «civilisé» capable de communiquer.

Cette expérience a inspiré une vidéo à Éric Giraudet intitulée That speechless green man in a Cyborg, 2017.

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Tournage du film dans la galerie EC’ARTS

mardi 30 janvier 2018

Pour cette nouvelle journée de résidence, les étudiants participants ont chacun incarné un personnage du roman Yvain, le chevalier au lion de Chrétien de Troyes. Après avoir déterminé une nouvelle chorégraphie avec Eric Giraudet de Boudemange, les jeunes interprètes ont tracé au sol des repères spatiaux pour symboliser les lieux de l’action : les fontaines magiques et la cabane de l’ermite.

Afin d’entrer dans la peau de leur personnage, les sept volontaires ont fait des essais de maquillage et utilisé les éléments naturalistes des salles de sciences naturelles.

Julien interprète Yvain, alors que Chloé, Adèle, Suzanne, Élise, Marine et Manon incarnent les esprits de la forêt qui tentent d’envoûter le chevalier.

Les volontaires imaginent une chorégraphie au rythme de la voix de Manon, interprétant un extrait du roman chevaleresque en ancien français.

Eric Giraudet de Boudemange a filmé toutes ces séquences à l’aide de sa steadycam, sur les fonds bleus des tapis de gymnase. Pour cette deuxième étape, il a recentré le point de vue sur les gestes, les mouvements du corps, les tensions, rapprochements, etc.

Inspirations chorégraphiques

mardi 30 janvier 2018

Dans les ateliers précédents, les étudiants participants ont expérimenté avec Éric Giraudet de Boudemange les notions de performances et d’improvisation.

Les 24 et 25 janvier, l’artiste a proposé aux M2 de travailler le lien entre le texte chanté Yvain le chevalier au lion et les mouvements du corps dans l’espace.

En début de séance, Éric Giraudet de Boudemange a présenté aux étudiants de nouvelles sources de références et d’inspiration :

Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich, 1982, Anna Teresa de Keersmaeker

Musique Steve Reich : Piano Phase (1967), Come Out (1966), Violin Phase (1967), Clapping Music (1972)

© Herman Sorgeloos

Crée en 1982, Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich est le premier spectacle de la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker.

Fase est composé de trois duos et d’un solo, tous chorégraphiés sur des oeuvres de Steve Reich, le pionnier de la musique répétitive (ou « minimaliste ») américaine. De Keersmaeker se sert des structures musicales de Reich pour développer son propre langage gestuel, qui complémente la musique plus qu’il ne la redouble. Danse et musique explorent le même principe structurant : le « décalage de phase » à l’intérieur du jeu des répétitions. Par légers glissements, infimes variations, des mouvements synchrones se mettent doucement à décaler, donnant naissance à un miroitement complexe de formes et de motifs en perpétuelle mutation.

Tenir le temps, 2015, Rachid Ouramdane

Composition musicale originale de Jean-Baptiste Julien, production déléguée Centre Chorégraphique National de Grenoble – codirection Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane

© Patrick Imbert

Qui garde le contrôle sur quoi dans les sociétés à plusieurs vitesses d’aujourd’hui ? s’interroge Rachid Ouramdane. « J’ai imaginé pour cette pièce soumettre 16 interprètes à une mécanique qui les dépasse, faite d’actions rythmées, de mouvements dominos et de réactions en chaine ».

Dans ce précipité de danse, les corps témoignent d’une situation de crise, où le lien de l’individu au groupe est en constante négociation. Ensemble, sans être à l’unisson, dans les jaillissements de solos et de duos, les interprètes manifestent une formidable pulsion de vie. Entre mouvements continus, vides et pleins, tensions et abandons, Tenir le temps apparait comme l’une des pièces les plus dansées de Rachid Ouramdane.

La partition du compositeur Jean-Baptiste Julien répond à l’écriture du chorégraphe. Ils nous rappellent que l’art de la répétition, du canon et du leitmotiv est une notion fondatrice qui a bouleversé l’espace scénique.

Visite des CP Pablo Picasso

vendredi 26 janvier 2018

Ce jeudi 25 janvier les élèves du CP de l’école Pablo Picasso ont fait une visite à La Criée. Ils ont découvert l’exposition à partir d’un jeu. Divisés en plusieurs groupes, des indices ont été assignés à chaque groupe pour chercher une œuvre dans l’exposition collective.

Le groupe, guidé par la médiatrice, a voyagé jusqu’au Japon à travers l’œuvre de Shimabuku. Ils ont entendu le récit sur Lydia et George devant les deux sculptures faites par Virginie Yasseff. Ils ont interprété tous ensemble la partition Ocean Sounds de David Horvitz. Ils ont dansé en écoutant les compositions de Daphne Oram.

Cette visite a fini par un autre jeu, en groupes de trois ils ont fait un dessin. Le premier dessinait sur le dos du deuxième, qui devait sentir sur son dos ce dessin et le transmettre au troisième, qui à son tour le dessinait sur une feuille. Ce jeu a été fait devant la peinture murale de Zin Taylor intitulé « L’histoire de bandes et des points”.

Processus en cours

mercredi 24 janvier 2018

Eric Giraudet dévoile quelques captations vidéo du film en cours de création, qui raconte l’histoire d’Yvain le chevalier au lion, lorsque le chevalier se perd dans la forêt de Brocéliande… Les images associent les mouvements des étudiants en Master MEEF sur les tapis bleus utilisés comme fonds d’incrustations pour les décors réalisés par les élèves du collège de la Binquenais.

Que nous racontent les artistes ?

mardi 23 janvier 2018

 

Ce matin, les élèves de CP de l’école Chateaugiron-Landry ont suivis les aventures d’un poulpe en promenade dans les rues de Tokyo, qu’un artiste a écrit des poèmes dans le ciel à l’aide d’un avion qui fait de la fumée, que les lettres pouvaient écrire et décrire le son des vagues de l’océan, enfin qu’un artiste avait fabriqué un canoë à partir de sel de mer… Toutes ces histoires sont-elles vraiment vraies ?

Visite des CM2 de l’école Torigne

mardi 23 janvier 2018

Pour découvrir les récits proposés par les artistes de ce deuxième volet de l’exposition Alors que j’écoutais moi aussi David, Eleanor, Mariana, Jean … les élèves des deux classes de CM2 de l’école Torigné se sont mis en action. Tout d’abord ils ont donné de leur voix pour interpréter la partition Ocean’s sounds de David Horwitz. Puis en écoutant quelques extraits de L’histoire de bandes et de points (chapitre9)- le conte d’un point de Zin Taylor et face à la fresque murale, par groupe de trois, ils ont joué avec un point qui traverse l’espace : le premier dessine sur le dos du deuxième qui dessine sur le dos du troisième qui trace le dessin sur la feuille.

Perceval Le Gallois par Eric Rohmer

mardi 23 janvier 2018

Perceval Le Gallois est un film de genre médiéval sorti en 1978 et réalisé par Eric Rohmer. Ce film est une adaptation du roman de Chrétien de Troyes intitulé Perceval ou le conte du Graal, écrit vers 1180.

Pour ce film, Eric Rohmer a intégralement traduit, pendant trois ans, le texte original de l’ancien français au français actuel, en conservant les vers.

On y suit les aventures de Perceval, incarné par Fabrice Luchini, un valet qui souhaite devenir chevalier et se met donc en quête du Graal. Les décors du film sont entièrement et volontairement fabriqués en carton.

La bande-annonce officielle ci-dessous :

Yvain, le chevalier au lion

mardi 23 janvier 2018

Lors des ateliers, les étudiants en Master 2 MEEF arts plastiques se sont emparés du roman courtois intitulé Yvain, le chevalier au lion. Cet ouvrage est un récit de chevalerie écrit par Chrétien de Troyes vers 1176. Il se compose de quatorze chapitres.

Dans ce roman, le lecteur suit les différentes épreuves qu’Yvain endure pour retrouver et reconquérir son épouse, Laudine.

Yvain, fils d’Urien, fait partie des chevaliers de la Table Ronde. Pourtant courtois et courageux, le chevalier va perdre la raison dans le cinquième chapitre. Il va se muer en homme sauvage et se laisser ensorceler par les esprits elfiques de la nature.

C’est précisément ce passage, qui a été choisi pour faire l’objet d’un travail autour de la performance : récit chanté, récit dansé …

Voici le chapitre 6/14 raconté en Playmobil :