Dans le cadre des parcours culturels de la ville de Rennes, du 15 au 17 Avril, un groupe d’enfants du centre de loisirs Dominique Savio a participé aÌ€ un projet intitulé La Goûtée. Initié par la Collective, ce projet s’est déroulé en collaboration avec le centre d’art contemporain La Criée. La formule est simple, la Goûtée c’est : 12 enfants, 3 jours de découverte de l’art contemporain, 1 bon goûter, 3 projets artistiques, 1 micro financement de 300 Euros. Pour cette édition inédite, trois artistes, Anthony Bodin, Charlotte Vitaioli, Julien Duporté ont soumis aux enfants leurs projets. Il s’agit avant tout de sensibiliser les enfants aÌ€ l’art contemporain, mais aussi de les rendre acteurs en leur permettant de voter démocratiquement pour le financement d’un projet artistique.

Le premier jour aÌ€ l’accueil de loisirs Dominique Savio, les enfants ont créé leur propre musée imaginaire. Avec des images choisies par les trois artistes, ils ont ainsi pu se familiariser avec des Å“uvres d’art et confectionner leurs propres inventaires imagés et personnalisés.

Le lendemain, les enfants ont découvert l’exposition La Table gronde d’Yves Chaudouët au centre d’art La Criée. Curieux et amusés, les enfants ont pris possession de l’espace d’exposition. Ils ont meÌ‚me fait « gronder » la table en faisant résonner les bancs. Ensuite au cours d’une discussion, les enfants ont élaboré une série de questions aÌ€ poser aux artistes afin d’anticiper leurs venues et de faire le bon choix.

Enfin le jour J !!!

Le jour de La Goûtée !!!

De nouveau à la Criée, le temps des présentations est arrivé, entre des enfants intimidés et les trois artistes heureux de pouvoir enfin rencontrer leur « électeurs ». Partagés en trois groupes de 4, les enfants ont participé à des workshops préparés par chacun des trois artistes : Julien Duporté leur a concocté un atelier de sérigraphie ; Anthony Bodin leur a préparé un protocole ludique pour créer des dessins et Charlotte Vitaioli a proposé de colorier un dessin reprenant le célèbre tableau préraphaélite Ophélia de John Everett Millais. Sur des cycles courts, les enfant se sont ainsi exercés autour de différents ateliers.

Ensuite, chaque artiste a présenté son projet en devenir. Pour Charlotte, le soutien de La Goûtée  lui permettrait de créer un socle en bois en forme d’étoile pour une pièce intitulée Uomo Nero. Anthony, lui, pourrait passer aÌ€ la couleur dans sa pratique en utilisant de nouvelles peintures pour sa pièce Carnaval des tapis automobile. Quant aÌ€ Julien, il souhaiterait acheter une tempeÌ‚te qu’il appellerait Maddy. Suite aÌ€ l’énoncé de chaque projet, les enfants ont pris le temps d’échanger davantage avec les artistes afin de bien comprendre leur projet respectif.

Enfin, le moment du vote. Pour faire leur choix, les enfants se sont éparpillés dans tout le lieu d’exposition. Sous la table ou autour, cachés ou isolés , les enfants ont coché le nom de leur artiste préféré.

Après les délibérations, on annonça le gagnant : Julien Duporté a été plébiscité pour recevoir le micro financement.

Pour clôturer ces trois jours, un goûter dantesque à base de gâteaux au chocolat, madeleines, guimauves et autres gourmandises a été partagé dans la bonne humeur.

Placée sous la signe de la découverte et de la convivialité, la Goûtée a été un moment privilégié de rencontre entre les enfants, les œuvres et les artistes. Et qui sait, peut-être cela fera naître de nouvelles vocations ?

Pauline Castra

Olivier Roller, Moulinet, sapin, 2002.
Courtesy de l’artiste.

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Né en 1971
Vit et travaille à Paris

Olivier Roller est un photographe français qui réalise principalement des portraits en studio. Depuis quelques années, il s’intéresse en particulier aux figures du pouvoir, aux visages de l’autorité de l’Antiquité aÌ€ nos jours : les hommes politiques bien sûr, mais aussi les avocats, les financiers, les publicitaires, les intellectuels jusqu’aux empereurs romains. Après avoir publié Face(s) chez Argol en 2007, il publie en 2014 une édition limitée, Figures du pouvoir, numérotée et signée aÌ€ 50 exemplaires.

Pour l’exposition a l l e r dehors aÌ€ La Criée, Olivier expose un tout autre travail, plus intime, réalisé sur quinze ans en grande partie dans une maison de famille des Cévennes. Intitulée Du Moulinet et d’ailleurs (au dehors du dedans de moi), la série se compose de « bouts de mémoire », de temps suspendus. Les photographies évoquent des moments d’ennui, de vie de famille, des souvenirs, l’écoulement des saisons. Elles sont réorganisés en un ensemble qui joue sur plusieurs niveaux, passant de l’obscurité aÌ€ la lumière, de la tendresse aÌ€ l’ironie. L’assemblage offre aÌ€ chacun la possibilité d’observer les photographies de près ou de loin et de créer son propre récit aÌ€ partir de morceaux choisis.

Olivier Roller, Moulinet, sapin, 2002.
Courtesy de l’artiste.

Pour Olivier Roller, « Battre la campagne, c’est aller aÌ€ la rencontre de notre mémoire. Ces photographies sont celles de l’écoulement des saisons dans les Cévennes, où le temps est ralenti, où les sens reprennent vie, où en redevenant un peu animal j’oublie, je vais au dehors de dedans de moi ».

Né en 1975 à Matsqui en Colombie-Britannique (Canada), Gareth Moore développe une œuvre protéiforme qui associe la sculpture, le dessin, les objets trouvés, le collage, l’installation ou la performance. Son esthétique se construit sur la durée, par accumulation et juxtaposition d’objets, de formes ou de matériaux glanés au gré de ses voyages ou « pèlerinages incertains »[1].

 Explorant les limites de la notion d’auteur dans la production d’une œuvre d’art et développant un intérêt pour la réhabilitation de ce qui est habituellement mis au rebut ou qui passe inaperçu, Gareth Moore questionne et remodèle le statut de ces objets trouvés. Usant d’une scrupuleuse économie de moyens, il déplace les distinctions entre art et activité quotidienne, pour créer des récits sculpturaux qui prennent corps à la fois matériellement et socialement.

[1] Pélérinage incertain (Uncertain Pilgrimage) est le titre d’un projet artistique de deux ans de Gareth Moore réalisé en 2006-2007, qui a donné lieu à un voyage en Amérique du Nord et en Europe, et à la production de plusieurs œuvres présentées notamment à la European Kunsthalle de Cologne.

La boiÌ‚te, une boiÌ‚te qui se déploie où l’on peut toucher toutes sortes de matériaux: cuivre, plaque de métal, bois brut, aggloméré, contreplaqué vert, contreplaqué rose, linoléum, mousse expansée, plastique, cheville, punaise, aluminium, bronze déguisé en carton … autant d’échantillons de matériaux aÌ€ manipuler et retrouver dans l’exposition.

Le sable, en échos aux dessins de Gareth Moore réalisés en grattoirs d’allumettes, une surface aÌ€ gratter pour faire apparaiÌ‚tre les formes d’un nouvel alphabet imaginaire.

Temple charade, une première personne pose la carte d’un temple et le nomme d’un mot: terre, doré, maison, lisse, vieux, table, plat… Une autre personne pose sa carte aÌ€ l’endroit de son choix (aÌ€ coté, au dessus, au dessous)  et expose son association d’idée : paille – terre,  bronze- doré, temple -maison, plat-lisse, neuf -vieux, chaise-table, et ainsi de suite… Ce jeu s’inspire du principe du jeu surréaliste du cadavre exquis ou encore du jeu de mot japonnais « Shiritori » dans lequel les joueurs doivent dire un mot inspiré du dernier « kana » (syllabe) du mot précédent. C’est également le principe de la comptine « trois petits chats -chapeau de paille- paillasson – somnambule… »

 « Regarder dehors »

Par la feneÌ‚tre, au travers d’une loupe, d’un cadre, d’une vignette, regarder de près, de loin, cligner des yeux, regarder de très loin, observer attentivement, de très près, eÌ‚tre aÌ€ l’affut, faire un pas de côté, changer de point de vue, d’échelle … regarder dehors !

Vous pouvez télécharger ici la fiche a l l e r dehors, mes impressions.

« Les petites feuilles »

Les plus petits ont pu manipulé tout au long de l’exposition un jeu constitué de feuilles de papiers découpées et colorées, transparentes ou opaques, rugueuses ou lisses, fluo ou mates dans le but de faire apparaiÌ‚tre un paysage par aplats de couleurs successifs. Ce processus de composition leur a permis de saisir une partie de la technique utilisée par Paul Cox pour la réalisation de Eugène, l’arbre dont les frondaisons ont épousé un des murs de la Criée.

Lors de notre sortie culturelle aÌ€ la Criée, aÌ€ Rennes pour l’exposition d’Yves Chaudouët la Table gronde, nous voulions vous donner nos impressions.

Tout d’abord, quand nous sommes arrivés aÌ€ la criée, la première chose que nous avons vue, c’est cette grande table qui prend une large partie de la salle d’exposition.  Ensuite viennent les tableaux (portraits) peints par Yves Chaudouët qui se placent tout autour de cette immense table comme si toutes les personnes des portraits étaient assises autour de cette table.

Cet ensemble dans un fond blanc pur, donnait une perspective et un rebond de couleur.
Puis nous avons visualisé rapidement 2 vidéos, pour enfin nous asseoir autour de cette table.
Cela nous a permis de discuter avec les artistes (Yves Chaudouët et les comédiens de Morphologie des éléments) ainsi que les médiatrices. Nous avons parlé globalement de l’écomusée ainsi que de l’exposition La Table gronde.

Nous avons appris que la table était en 3 parties. En effet, la partie se situant au centre de la criée est en fait la partie centrale de la table. Les 2 autres parties se situent dans 2 lieux différents. Quand toutes les parties sont réunies, cela forme une table ronde de 12.5 de diamètre, d’où les jeux de mots « la table gronde ».

Nous avons cherché ce à quoi pouvait servir cette table.
Plusieurs utilités ont été proposées:
Рestrade, sc̬ne (spectacle)
– table aÌ€ manger
– Discussions

Ronan Bisson,  Hugo Florance