Archive de janvier 2016

L’affiche

mercredi 20 janvier 2016

 

Affiche du projet Humano-Plancton, Mioshe, 2016

(co-production La Criée centre d’art contemporain et Lendroit éditions, tirage aÌ€ 400 exemplaires)

 

Cette affiche a été conçue par Antoine Martinet, dit Mioshe dans le cadre du projet Humano-Plancton, résidence de création avec la Criée centre d’art contemporain. L’artiste a dessiné une explosion de formes et de couleurs dans les abysses, une composition qui met en lumière le plancton, aussi appelé le « poumon bleu », dont l’existence est aujourd’hui menacée. Qu’il s’agisse de peintures dans l’espace public ou d’illustrations, Mioshe développe un monde surréaliste et coloré, peuplé de figures fantasques et chimériques, qui laissent place ici aux origines du vivant peuplant les océans. L’infiniment petit est appréhendé comme une matière graphique qui peut être à la fois versatile, minimale, géométrique ou très exubérante. Elle est une source foisonnante de productions de formes, que l’artiste choisit de décliner sur différents supports pour Humano Plancton : celui de l’affiche, mais aussi en collages, en peinture dans l’espace public, ainsi que sur « la toile » en application numérique.

Ressources en ligne

mercredi 20 janvier 2016

Parmi les inspirations et sources bibliographiques du projet, découvrez les éditions

de Christian Sardet (CNRS) :

  • Plancton. Aux origines du vivant, Editions Eugen Ulmer, 2013
  • La série des vidéos Chroniques du Plancton, réalisée par Christian Sardet ( CNRS ), Sharif Mirshak et Noé Sardet (Parafilms) dans le cadre de l’Expédition Tara Océans et de l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer ( CNRS  /  UPMC ). Cette série marie arts et sciences dévoilant la diversité et la beauté des organismes marins qui dérivent avec les courants : http://www.planktonchronicles.org/fr

et de Pierre Mollo, enseignant-chercheur, spécialiste du plancton :

  • Le Manuel du Plancton, de Pierre Mollo et Anne Noury, éditions Charles Léopold Mayer : http://docs.eclm.fr/pdf_livre/360LeManuelDuPlancton.pdf
  • Le site Plancton du monde : http://www.plancton-du-monde.org (site développé par le CEMPAMA (« Agrocampus Ouest Rennes, site de Beg-Meil »), et Océanopolis – Brest dans l’objectif de faire découvrir au grand public la diversité du plancton.

Le sténopé

mardi 19 janvier 2016

Un sténopé est un dispositif photographique composé d’une boiÌ‚te noire percée sur une des faces d’un trou de petite taille. En anglais, le sténopé se nomme « pinholes », terme qui fait référence au trou d’une aiguille. Les rayons lumineux traversent ce minuscule orifice et viennent imprimer l’image du réel sur le fond de la boiÌ‚te. Le sténopé fonctionne comme l’Å“il humain, de ce fait, l’image formée est inversée. Pour produire une photographie sténopé il suffit de placer au fond de la boiÌ‚te un papier photosensible qui réagira aÌ€ la lumière.

L’invention du sténopé remonte aÌ€ l’Antiquité. Selon le groupe des Stenopistes (lesstenopistes.com) Aristote découvre ce procédé optique lorsqu’il perce un trou dans le mur d’une pièce sombre afin d’obtenir l’image d’objets placés aÌ€ l’extérieur de la pièce. Pendant la Renaissance il est redécouvert et l’outil de la « Camera Obscura », anceÌ‚tre de l’appareil photo, se développe. Cette chambre noire est alors utilisée par les artistes pour produire des images en perspective. Mais c’est au XIXe siècle que les premières photographies sont réalisées grâce aÌ€ l’invention du papier sensibilisé aÌ€ la lumière et du procédé de fixation des images. Nicéphore Nièpce (1765-1833) est l’un des premiers aÌ€ se servir de cette technique d’impression du réel.

 

Niépce, Point de vue du gras, 1826                   Niépce, La table servie, vers 1826

 

La performance

vendredi 8 janvier 2016

Dans l’exposition « L’épais Réel » , plusieurs Å“uvres sont issues de performances artistiques que les artistes nous présentent soit par le biais de la vidéo, la photographie ou du dessin soit sous forme d’Å“uvres-traces réalisées au cours d’un processus de création proche de la performance.

De manière générale, la performance désigne un exploit, une prouesse souvent sportive. En art ce terme désigne un mode de création pour lequel l’artiste utilise son corps et produit un geste improvisé ou organisé. Le corps devient ainsi le matériau de l’artiste. L’action qui constitue l’Å“uvre est éphémère puisqu’elle ne se produit qu’une seule fois. Ce qui nous est transmis ce sont des traces de ce geste: des photographies ou vidéos par exemple.

Ce medium s’est développé dans les années 1950 aux États-Unis au moment où certains artistes cherchent aÌ€ s’émanciper en brisant le cloisonnement entre les pratiques traditionnelles. Ils développent alors une forme d’art qui touche aÌ€ la fois aÌ€ la danse, au théâtre, aÌ€ la musique et aux arts plastiques. Le chorégraphe Merce Cunningham par exemple propose de réaliser des spectacles dans tous types de lieux et de produire des gestes imprévus et aléatoires. De meÌ‚me, des peintres comme Jackson Pollock vont proposer une peinture gestuelle (Action painting) aÌ€ travers laquelle les mouvements de l’artiste et sa présence font partie de l’Å“uvre.

  • Quelques exemples de performances

Joseph Beuys, I like America and America likes me, 1974

Pour cette performance, l’artiste s’est enfermé pendant cinq jours dans une galerie new-yorkaise avec un coyote sauvage. Une ambulance est venue le chercher aÌ€ son domicile aÌ€ Düsseldorf (Allemagne) et a pris en charge son voyage. L’artiste emmitouflé dans une couverture de feutre voyage en avion et, une fois arrivé aux États-Unis est conduit aÌ€ la galerie sans que celui-ci ne voit rien du paysage américain ni ne foule son sol. Pendant ces cinq jours, l’homme et l’animal partageront le territoire de la galerie mais aussi la paille et la feutre. Il s’agit ici de renouer un lien avec le monde naturel et animal. L’animal évoque également les amérindiens (natives) décimés lors de la conqueÌ‚te du pays. Dans l’exposition, le travail d’Abraham Poincheval fait écho aux expériences de Joseph Beuys puisque il n’hésite pas aÌ€ se mettre en danger pour expérimenter un habitat extreÌ‚me.

Klein, Anthropométries de la période bleue, 1960 – Helen Mirra, Hourly directional field recordings, 2011

Dans les années 1960, Yves Klein élabore un nouveau processus de création qu’il nomme l’Anthropométrie. Celui-ci consiste aÌ€ enduire le corps de modèles féminins nus de peinture bleue afin que ceux-ci viennent se frotter contre la toile. Les mouvements du corps du modèle s’impriment sur la toile et créent de nouvelles formes plastiques. À la galerie internationale d’art contemporain, Klein réalise une performance dont le but est de présenter ce processus de création devant l’élite artistique mondiale. Pendant la représentation, une femme nue entièrement couverte de peinture a été traiÌ‚né sur une feuille de papier posée au sol. En meÌ‚me temps, un groupe de musiciens jouaient une symphonie composée par le peintre. Avec ce geste, Klein devient l’instigateur de « l’Å“uvre-trace ». Les pièces d’Helen Mirra présentées dans l’exposition font également écho aÌ€ cette performance, elle réalise également des empreintes du monde vivant.

Denis Oppenheim, Parallel Stress, 1970 – Bas Jan Ader, Broken fall (organic), 1971

En 1970, Oppenheim s’est suspendu pendant 10 minutes entre deux appontements en béton, tenant la position jusqu’aÌ€ ce que son corps ne puisse plus résister et qu’il finisse par s’effondrer. En 1971, Bas Jan Ader soumet son corps aÌ€ la force de gravité et tente de repousser ses limites. Cette vidéo, intitulée Broken Fall (organic) est présentée dans l’exposition.

Art et écriture aÌ€ l’hôpital

mercredi 6 janvier 2016

Les patients en hématologie et en pneumologie du CHU de Rennes ont écrit, en s’inspirant des expositions et des thèmes des saisons de la Criée (« courir les rues », « battre la campagne » et « fendre les flots »), de la plaquette de la Criée avec le visuel de Runo Lagomarsino, » Sea Grammar « , ainsi que de l’ouvrage de Raymond Queneau « courir les rues, battre la campagne, fendre les flots« .

L’association L’Atelier d’Écriture, partenaire du Centre d’Art Contemporain La Criée, qui intervient auprès des malades pour faire entrer l’écriture et la culture aÌ€ l’hôpital, a animé ces trois ateliers puis publié les journaux de l’atelier d’écriture, téléchargeables sur cet article et offerts aÌ€ chaque participant.

Les productions des patients sont aÌ€ l’image des expositions de la Criée : poétiques et inspirés.