Archive de novembre 2016

Atelier 7 // Graver sur la maquette

lundi 28 novembre 2016

 

Pour débuter cet atelier (du jeudi 24 novembre), Clémence Estève a présenté aux enfants une série de photographies de cinq fragments sur lesquels on pouvait distinguer des traces de graffitis. Elle a volontairement effacé des parties de ces graffitis pour demander aux enfants d’imaginer et de dessiner les parties manquantes. Les enfants ont alors continué certains tracés non effacés sur les fragments tout en essayant d’imiter l’effet de la gravure sur la pierre. En parallèle, Clémence a pris des petits groupes avec elle pour leur montrer comment elle allait graver les graffitis que les enfants ont dessiné sur du papier calque lors du dernier atelier. Les enfants ont d’abord récupéré la partie de la domus qu’ils ont monté en groupe puis disposé leurs calques sur les murs. Une fois les calques placés, Clémence les a reporté sur sa maquette. Les enfants sont ensuite repassés sur les tracés de leurs calques pour permettre à Clémence de graver leurs graffitis sur la maquette à l’aide d’une dremel.

 

Les images des fragments proviennent de l’ouvrage suivant : Barbet A. et Fuchs, M. (dir.), Les murs murmurent. Graffitis gallo-romains, catalogue de l’exposition créée au Musée romain de Lausanne-Vidy en 2008, Infolio, 2009.

Visite de chantier // Classe de CM1

dimanche 27 novembre 2016

 

La classe de CM1 de Maud Brient n’est pas la seule à avoir visité le chantier de fouilles de l’Hôtel-Dieu, d’autres classes de l’école élémentaire Torigné ont eu ce privilège comme la classe de CM1 de M. Bayon. Mélanie, chargée du développement culturel et de la communication de l’Inrap et Céline, archéologue ont accueilli les enfants sur le chantier le jeudi 17 novembre. Elles ont commencé par présenter les outils utilisés par les archéologues et la période gallo-romaine. Mélanie et Céline ont été étonnées de voir que les enfants connaissaient bien certains outils, les élèves de la classe de Maud ayant certainement averti les autres enfants de l’école de tout ce qu’il avait vu et appris de leur visite. Celle-ci s’est poursuivie par une présentation de la domus mise au jour puis d’une sépulture découverte récemment. Mélanie a aussi montré aux élèves un fragment d’enduit peint découvert sur le chantier et présenté quelques fresques de la même époque sous la forme de puzzles que les enfants devaient reconstituer .

 

 

 

Voici un petit film d’animation issu de la série Les Experts remontent le temps (co-produite par ARTE France, l’Inrap et Doncvoilà Productions) qui présente la Gaule romaine :

rentrer dans un appareil-photo

vendredi 25 novembre 2016

Pour la 3eme session, la proposition est faite aux enfants de pouvoir voir ce qu’il se passe dans la boîte.

Comment la lumière, par un petit trou, réussi à imprimer une image sur le papier photo-sensible?

La cabane de la cour d’école est investie pour être transformée en chambre noire. Pour cela, même processus que pour les boîtes : rendre étanche à la lumière cette cabane, avec du tissu occultant…

Faute de temps (et de tissu ..!), la lumière persiste à s’infiltrer, il faudra réitérer l’expérience lors des prochaines sessions.

un sténopé en partance pour le Cambodge

vendredi 25 novembre 2016

Les 2eme et 3eme sessions d’ateliers ont été consacré au test des 6 boîtes/appareil-photos fabriquées. Les boîtes donnant les photos les plus réussies seront choisies pour partir au Cambodge, chargées d’un papier photo qui enregistrera l’image faite par les correspondants cambodgiens.

 

 

 

Capturer l’image à l’aide d’une boite

jeudi 24 novembre 2016

Au cours de ce premier atelier, Estelle Chaigne artiste photographe, a proposé aux enfants de l’école élémentaire de Pléchâtel de réaliser leur propre sténopé. Cet outil composé d’une simple boîte noire percée permet de réaliser très facilement des photographies.

Cette première séance a commencé par une rapide présentation des différentes étapes de réalisation d’un sténopé. Les enfants avaient apporté une boîte qu’ils voulaient transformer. Ils ont eu le choix entre des boîtes en carton mais aussi des boîtes en fer, toutes plus ou moins hermétiques.

Les boîtes à transformer en sténopé ne doivent laisser passer la lumière que par un seul tout petit trou !

L’atelier s’est ensuite divisé en 6 pôles :

  • Perçage de la boîte par un trou centré puis mesure de la profondeur de la boîte par rapport au trou à inscrire ensuite sur la boîte.
  • Perçage d’un plus petit trou dans un morceau d’aluminium puis mesure à inscrire sur la boîte de son diamètre à l’aide d’une loupe et d’un gabarit.
  • Peinture de l’intérieur de la boîte à la bombe noire.
  • Séchage de la peinture au sèche cheveux.
  • Vérification de l’étanchéité de la boîte avec une petite lampe et création d’un système d’ouverture/ fermeture du trou avec du papier noir et du scotch.
  • Documentation de l’atelier grâce à des ouvrages sur la photographie et la prise de photos numériques par les enfants des différents pôles.

Une fois l’atelier terminé, les enfants ont pris une récréation bien méritée qui s’est achevée par la présentation des sténopés des différents groupes. Ensuite Estelle leur a montré comment prendre une photo avec l’un de ses sténopés personnels  : elle leur a demandé de poser 2 minutes devant un arbre de la cour sans bouger afin que l’image s’imprime sur le papier photo plaqué au fond du sténopé. Enfin, l’artiste a conduit les enfants dans la salle de regroupement nouvellement transformée en  laboratoire pour développer la photographie.

Après que le papier ait trempé dans le révélateur et le fixateur, les enfants ont vu apparaitre leur image sur le papier !

La répétition dans l’art

jeudi 24 novembre 2016

Dans la mythologie grecque, Sisyphe est condamné à faire rouler un rocher en haut d’une montagne jusqu’à la fin des temps puisque ce rocher finit toujours par redescendre. Il est obligé de répéter et reproduire éternellement cette même action. Ce geste de répétition peut paraitre absurde. Pourtant il peut aussi avoir un rôle libérateur dans la mesure ou celui qui le répète prend conscience de son absurdité et l’utilise à des fins créatrices et émancipatrices.

Certains artistes, dans leur carrière entière ou durant une certaine période décident de reproduire la même idée, la même forme, la même technique.
Parfois, ils travaillent en série pour répéter les mêmes images. C’est le cas d’Andy Warhol en 1962 avec Campbell’s Soup Cans qui reproduit par exemple 32 fois un pot de soupe Campbell. Il réalise ceci grâce à la sérigraphie : une technique d’imprimerie fonctionnant avec des pochoirs interposés entre l’encre et le support. Il lance grâce à ce genre de série le mouvement du pop art. Il aligne aussi 210 bouteilles de Coca cola en 7 rangées sur une toile sérigraphiée dans Green Coca-Cola Bottles de 1962. Le motif publicitaire est à nouveau répété.

Cette répétition se retrouve dans l’œuvre de Bill Viola, ce qui lui permet d’interroger l’insignifiant. En effet, il questionne les gestes les plus simples et quotidiens, ceux que l’on fait sans même y penser. Frustrated Actions and Futile Gestures de 2013, présente 9 scènes où l’on peut voir des actions se répéter perpétuellement. Il y a par exemple un homme qui charge une brouette avant de la vider pour recommencer ou un saladier plein qui laisse l’eau se répandre avant qu’il ne soit remplit à nouveau.
Ismaïl Barhi lui, froisse le papier dans sa vidéo Revers qui tourne en boucle à La Criée. Le geste simple se répète dans une atmosphère sonore minimaliste et englobante qui captive le spectateur à la manière d’un tour de magie.

Niele Toroni fonde son identité artistique sur la répétition. Il reproduit  toute sa carrière le même geste artistique en peignant des formes simples presque carrées sur les murs ou sur de grandes toiles et envahit ainsi les espaces comme au musée d’Art Moderne de la ville de Paris. Daniel Buren quant à lui, joue avec la rayure. Claude Viallat utilise de la même façon, une forme géométrique répétée indéfiniment lui permettant de travailler autour de la couleur. Il réalise même des vitraux plongeant les édifices religieux dans une atmosphère vivante et bariolée.
Karolina Krasouli multiplie de manière ordonnée un même motif dans ses peintures exposée à La Criée : celui de l’enveloppe. Elle le décline grâce à l’utilisation délicate de la feuille d’or et le rehausse de couleurs vives.

Matisse aussi joue de la répétition. Il peint des motifs qu’il nuance ensuite ou réinterprète. Il en fait différentes versions à travers les années comme pour Capucines à la danse qu’il réalise une première fois en 1909 puis une seconde fois en 1910. Les tonalités et les aplats ne sont plus les mêmes et pourtant, la première œuvre est bien répétée dans la seconde. Ce rappel permet de prendre conscience d’une évolution dans la peinture de l’artiste.

Enfin, la photographie est l’un des médiums privilégié de la répétition. A la fin du 19ème siècle, Eadweard Muybridge décompose le mouvement dans ses séries de chronophotographies. Il capture par exemple chaque étape du mouvement d’une femme nue descendant des escaliers qui inspirent par la suite des peintures comme Nu descendant un escalier de Duchamp. Nicholas Dixon dans sa série The Brown Sisters photographie chaque année depuis 37 ans, sa femme et ses sœurs. Bien que les poses ne soient pas toujours identiques, le fait de répéter cette image chaque année donne à voir la longévité et l’union de ces 4 sœurs.

La répétition est donc un moyen de questionner l’Homme et sa vie. De mieux comprendre certains mouvements en les décomposant, d’avancer vers un nouveau style toujours plus personnel, d’essayer de nouvelles techniques, de questionner le spectateur…

Visite URAPEDA Bretagne

jeudi 24 novembre 2016

L’art ne se transmet pas que par l’oral. La Criée centre d’art contemporain a eu le plaisir d’accueillir un atelier « vie du signe » de l’URAPEDA Bretagne mené par Émilie Windsor au sein de l’exposition Incorporated!  La visite traduite directement en langue des signes a permis à ses participants d’apprécier le travail des 5 artistes présentés dans l’espace d’exposition et de se familiariser avec de nouveaux signes relevant du vocabulaire de l’exposition.

En voici quelques images !

 

 

 

Atelier 6 // Création d’une maquette de domus

vendredi 18 novembre 2016

 

Inspirée par la découverte d’une domus sur le chantier de fouilles de l’Hôtel-Dieu, Clémence Estève a réalisé une maquette approximative de ce à quoi elle pouvait ressembler en volumes. En atelier (le jeudi 17 novembre), elle a proposé aux élèves de travailler par petits groupes pour reconstituer les différentes parties de cette maison dans la perspective d’y inscrire leurs graffitis. Lorsque les enfants ont découvert la maquette, ils étaient très enthousiastes à l’idée de pouvoir la restituer. À l’issu de l’atelier, certains enfants souhaitaient même poursuivre l’atelier en créant des éléments de mobiliers. Clémence leur a d’abord expliqué comment il fallait procéder pour construire une maquette à l’aide de ses patrons. Repartis en groupe de trois, les enfants sont ensuite retournés en classe munis de leurs patrons, chaque groupe devant reconstituer une partie de la domus. Après avoir soigneusement découpés leurs patrons, ils devaient plier les bords, rassembler les murs de la domus et y ajouter un toit. À la fin de l’atelier, les différentes parties de la domus ont été rassemblées en « salle chouette ».

 

 

Rennes au temps des gallo-romains

vendredi 18 novembre 2016

Stèle avec inscription évoquant Titus Falvius Postuminus, vers 135 avant notre ère, Musée de Bretagne.

 

La cité de Redones qui deviendra plus tard Rennes doit son nom gaulois Condate à sa situation au confluent de l’Ille et Vilaine. La tribu gauloise des Redones qui peuplait cette partie de l’Armorique au IIe siècle avant notre ère va fonder Condate (signifiant « confluent » en celtique) dont il est difficile d’évaluer l’importance avant la conquête romaine. Durant la guerre des Gaules menée par Jules César de 58 à 52 avant notre ère, les romains vont s’emparer de la ville, Condate va alors se transformer en Condate Riedonum, le chef-lieu de la cité des Redones. Condate faisait alors partie de la Gaule Lyonnaise, une des trois provinces (avec la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique) créées par Auguste qui a succédé à Jules César, assassiné en 44 avant notre ère. Après la conquête romaine, la ville va connaître un développement considérable entre le Ie et le IIIe siècle de notre ère, celle-ci étant un point de passage vers le reste de l’Armorique et assez éloignée des frontières de l’Empire romain. L’organisation de Condate à cette époque est bien documentée par des stèles des IIe et IIIe siècles découvertes en 1868 puis en 1968 à Rennes. Une de ces stèles liste les fonctions administratives et religieuses d’un certain Titus Flavius Postuminus qui a notamment été prêtre de Rome et d’Auguste, mais aussi premier flamine (prêtre romain voué au culte d’un seul dieu) de Mars Mullo. Il existe d’ailleurs à Rennes dans le quartier Arsenal, une rue qui porte le nom de cette personnalité antique.

Les fouilles successives menées par l’Inrap à Rennes ont permis d’exhumer et de conserver un grand nombre de vestiges gallo-romains. Les actions menées dans le cadre de l’archéologie préventive ont aidé les archéologues et les historiens à reconstituer l’histoire et la trame urbaine de cette cité antique mais aussi d’étudier les artisanats du bronze, de l’os, du fer, du verre et le mode de vie de ses habitants. En 2009, les fouilles prescrites par l’État, place Hoche, avant la construction d’un parking souterrain, ont permis aux archéologues de comprendre l’organisation et l’évolution d’un quartier de la ville antique de la première moitié du Ier siècle de notre ère. Lancée en 2012, la fouille du couvent des jacobins, futur centre des congrès de Rennes Métropole a été l’occasion pour les archéologues d’exhumer un temple du IIIe siècle avant notre ère. L’année suivante, des équipes de l’inrap ont fouillé la place Sainte Anne avant l’aménagement de la ligne b du métro de Rennes Métropole, révélant des habitats datant du Haut-Empire romain, du Ier au IIIe siècle de notre ère. Plus récemment, en 2014, les fouilles de la parcelle jouxtant la salle de la rue Saint-Louis ont offert la possibilité aux archéologues de compléter une partie de la trame urbaine de la ville de Rennes.

Source : http://www.inrap.fr/dossier-actualite/archeologie-de-la-ville-de-rennes

 

 

Qu’est ce qu’une domus?

vendredi 18 novembre 2016

 

Reconstitution axonométrique de la Maison au grand péristyle à Aregenua (Vieux, Calvados) par L. Verrier.

Lors des fouilles sur le site de l’Hôtel Dieu à Rennes, les archéologues ont mis à jour une domus romaine que les enfants ont découvert lors leur dernière visite sur le chantier de fouilles. Une domus (signifie « maison » en latin) est une habitation urbaine et traditionnelle de l’antiquité romaine. Les domus étaient le plus souvent luxueuses et abritaient à la fois la famille d’un riche romain et ses esclaves. On oppose ce genre d’habitation à linsula qui s’apparente à un immeuble dont les étages étaient peuplés de locataires moins fortunés. A la fin de l’Empire romain, on comptait à Rome près de 46000 insulae pour seulement 1800 domus.

La première pièce que l’on devait traverser pour rentrer dans une domus s’appelait le vestibulum puis on arrivait dans l’atrium autour duquel toutes les pièces étaient disposées. Dans cette pièce à ciel ouvert était disposé un bassin relié à une citerne pour récupérer l’eau de pluie : l’impluvium. Les fenêtres étaient aussi inexistantes, le verre transparent n’apparaissant qu’au Ier siècle avant notre ère. La maison traditionnelle romaine est aussi composée de cubiculae, des chambres à coucher de petites dimensions avec le plus souvent un coffre pour ranger les vêtements et un lit. On retrouve la cuisine appelée culina et la salle à manger, triclinium, dans laquelle les romains prenaient leur repas en position semi-allongée sur trois lit disposés en U devant une table centrale. Parmi les pièces importantes d’une maison romaine, il faut citer le tablinium, l’équivalent d’un bureau dans lequel le maître de maison conservait des archives et portraits de familles. C’est dans cette pièce que celui ci travaillait et donnait ses ordres. Les maisons étaient souvent dotées d’un jardin appelé hortus en arrière du bâtiment mais dès le IIe siècle avant notre ère apparaît la maison à péristyle dont le jardin à portiques était orné de fontaines et de statues. C’est dans cette cour ouverte que les romains venaient se promener ou y dîner les soirs d’étés.

Le musée archéologique de Vieux-la-Romaine propose une visite virtuelle de La maison au grand Péristyle afin de découvrir la décoration intérieur de la domus et de s’immerger dans le quotidien de ses habitants : http://visites-virtuelles.vieuxlaromaine.fr/aregenua/MGP/mgpVR/index.html

Si les domus romaine n’ont plus aucun secret pour toi, tu peux tester tes connaissances ici : http://weblatinus.free.fr/manuel/5/loger/une_domus_traditionnelle.html