Archive de janvier 2017

Simon Starling

vendredi 6 janvier 2017

starling

Né en 1967 à Epsom, Royaume-Uni
Vit et travaille à Los Angeles, État-Unis
représenté par la galerie Neugerriemschneider, Berlin
www.neugerriemschneider.com

Artiste conceptuel, Simon Starling est considéré comme l’un des artistes britanniques les plus audacieux de la scène internationale. Il s’intéresse de près aux problèmes de globalisation et d’environnement. En 1999 il a été le premier lauréat et bénéficiaire de la subvention du Blinky Palermo Grant, ouvert aux artistes du monde entier. En 2005 il a remporté le Prix Turner, récompense annuelle décernée par la Tate Britain aÌ€ un artiste contemporain (généralement britannique) de moins de 50 ans. Le travail de Simon Starling fait de sculptures, d’installations et de voyages, ne relève pas complètement de l’art contemporain mais plutôt de l’art conceptuel comme production de liens, meÌ‚me si son travail évoque parfois l’histoire de l’art moderne. Ses expériences le placent dans le champ des sciences (géographie, botanique) et de l’histoire, mais son approche est plus poétique que scientifique.

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Œuvre exposée:

Red Rivers (In Search of the Elusive Okapi), 2009
vidéo HD, son, 24 min 12 sec
courtesy l’artiste et Neugerriemschneider, Berlin

Red Rivers rassemble les histoires de deux voyages effectués aÌ€ 100 ans d’intervalle et complète un cycle de près de trois ans de recherche, de voyage et de production qui a débuté en 2007 avec la construction et l’exposition d’un canoé aÌ€ la Galerie Casey Kaplan, aÌ€ New York.

Par le biais de la vidéo, Starling reconstitue le périple qu’a effectué Herbert Lang en 1909 au travers du Congo, afin de capturer un Okapi vivant pour la première fois pour le Museum d’histoires naturelles de Washington.

David Horvitz

vendredi 6 janvier 2017

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Né en 1982 à Los Angeles, États-Unis
Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis
www.davidhorvitz.com
représenté par la galerie ChertLüdde à Berlin
www.chert-berlin.org

David Horvitz a fait des études de photographie et d’histoire et est diplômé de la Miltion Avery School of Fine Art du Bard College, New York. Très inspiré par Fluxus, Horvitz parcourt de grands espaces tout en employant une série d’actions et d’opérations qui critiquent la sur-commercialisation de l’art. Touche aÌ€ tout, le travail pour lequel il est le plus connu reste  Public Access (2010) qui comprend des photographies de lui-meÌ‚me, la teÌ‚te entre les mains, sur plusieurs plages en Californie qui ont été téléchargées sur Wikimedia Commons et ensuite insérées dans les pages Wikipedia. Ces images volontairement laissées libres de droit sur internet ont proliféré sur la toile afin d’illustrer des articles de tous genres: la pose et le cadre choisis par Horvitz inspirant principalement la dépression et l’aliénation mentale. Avant que tous les articles soient supprimés, Horvitz les a imprimés, les a reliés et a placé en secret les livres reliés dans les sections d’histoire des bibliothèques locales le long de la côte californienne.

David Horvitz travaille souvent avec la photographie, la performance, les livres d’art, les protocoles en ligne et le mail art. Dans sa pratique, il se confronte au temps et aÌ€ ses standards de mesure, ainsi qu’aux phénomènes naturels et aÌ€ leurs systèmes de rationalisation. Prenant les apparences d’actions ponctuelles, ses oeuvres se déroulent souvent en continu et sont auto-génératives. Utilisant les différents systèmes de circulation, il rassemble et diffuse des images et des objets aÌ€ travers des media comme internet, le courrier, les librairies, les objets trouvés

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Œuvre exposée:

Whenever I take a shower I always wonder when the water was a cloud, 2016
néon, 10 x 350 cm
courtesy l’artiste et ChertLüdde, Berlin

 

Mark Geffriaud

vendredi 6 janvier 2017

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Né en 1977 à Vitry-sur-Seine, France
Vit et travaille à Paris
Représenté par la galerie gb agency, Paris
www.gbagency.fr

Les dispositifs de Mark Geffriaud tirent une ligne continue entre l’invisible qu’on touche du regard et ce qu’on voit en pensée. Des effets de transparence, des effets de loupe et un usage de la page ou du livre comme outils de représentation du monde constituent la grammaire délicate d’un art cosmique et alchimique. Autour de questionnements centrés sur la circulation et la perception des images et des formes, les œuvres de Mark Geffriaud dessinent une archéologie fragmentaire basée sur des associations libres et des rapprochements formels. Le travail de Mark Geffriaud nous renvoie constamment à un ailleurs, imaginé ou fantasmé, c’est un rendez-vous qui tend vers d’autres.

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Œuvre exposée:

Cyrus, 2009 – ?
pièce de mémoire
courtesy l’artiste et gb agency, Paris

Cyrus est le nom par lequel Mark Geffriaud désigne un objet qu’il a dérobé aÌ€ l’artiste Éric Stephany qui l’avait invité aÌ€ une exposition dans son appartement: plutôt que de ramener un objet ou une Å“uvre, Geffriaud choisi d’en trouver un directement dans l’appartement. Ils conviennent alors que cet objet pourra rester en la possession de Mark Geffriaud tant que son propriétaire ne saura pas identifier l’objet qui lui a été volé. S’il lui revient en mémoire, Geffriaud le lui restituera aussitôt et la pièce, qui n’aura plus d’existence matérielle et dont ils ne parleront plus, disparaiÌ‚tra progressivement pour retomber dans l’oubli. Pour le moment, l’objet est parfois confié aÌ€ un commissaire, un gardien ou toute autre personne présente dans le lieu qui l’accueille, avec pour seule instruction de le conserver caché dans sa poche le temps de l’exposition. Cyrus est comme un aide-mémoire aÌ€ la diffusion de cette histoire, un trou de mémoire qui se rappelle un temps.

Eleanor Antin

vendredi 6 janvier 2017

 

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Née en 1935 à New York, États-Unis

Vit et travaille à San Diego, États-Unis

Représentée par la galerie Ronald Feldman Fine Arts, Inc., New York

www.feldmangallery.com

Eleanor Antin est une des pionnières de l’art vidéo et conceptuel. Elle réalise des œuvres narratives par le biais de différents supports : la photographie, la vidéo, le film, la performance et l’installation. Elle utilise le déguisement et la performance pour amener à une critique de la représentation du corps féminin. Elle réalise des performances filmées et photographiées comportant un ensemble de personnages archétypaux et récurrents à travers lesquels elle explore la notion d’autoportrait et étudie la construction de l’identité.
Elle travaille ses œuvres dans la durée sous forme de séries ou de performances dans lesquelles elle peut approfondir ses réflexions.

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Œuvres exposées

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100 boots #7, 1971-73
51 cartes postales, 10 x 18 cm chacune
courtesy l’artiste et Ronald Feldman Fine Arts, New York

Entre 1971 et 1973, elle réalise 100 boots, une série de cinquante et une photographies montrant cent bottes de pluie noires en caoutchouc, photographiées dans différents lieux des États-Unis. L’artiste fait de ces photographies des cartes postales qu’elle envoie à travers le monde. La correspondance épistolaire devient un médium artistique. Par ailleurs, ces photographies forment un récit visuel, celui d’un parcours entre l’océan Pacifique et New York s’achevant par une exposition au MoMA en 1973.

Pierre Paulin

vendredi 6 janvier 2017

Né en 1982 à Grenoble, France
Vit et travaille à Paris, France

À partir de sa position d’usager des nouvelles technologies, Pierre Paulin construit une œuvre nourrie par une expérience commune. L’obsolescence, ce moment où une technologie est remplacée par une autre, est un des moteurs de l’œuvre de l’artiste. C’est en effet au moment de son dépassement qu’une technologie trouve l’espace nécessaire pour déployer les promesses qui étaient présentes lors de son invention. Pierre Paulin réfléchît plastiquement aux notions de grande distribution et de distribution à grande échelle à partir d’objets existants, de marchandises véhiculées par internet, de sons, images ou textiles. Il copie et imite des modèles qu’il se réapproprie en poésie.

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Œuvre exposée:

Oscillation d’une inquiétude, 2013
images RVB gravées sur 3 cylindres de rotogravure
ø 16,8 x 63 cm chacun
courtesy l’artiste

La forme du rouleau, support premier de l’écriture, puis plus tard matrice du défilement cinématographique et de l’enregistrement informatique, est récurrente chez l’artiste. Trois cylindres généralement utilisés pour imprimer des packagings sont ici gravés a un texte et des images évoquant notamment le groupe de rap RUN DMC, l’album musical Docteur Deas et une toile de Picasso. Si ces matrices ne peuvent être lues, néanmoins elles demeurent, pour l’artiste, utilisables à tout moment pour une impression.

Mariana Castillo Deball

vendredi 6 janvier 2017

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Née en 1975 à Mexico, Mexique
Vit et travaille à Berlin, Allemagne
Représentée par la galerie Barbara Wien, Berlin
www.barbarawien.de

Souvent assimilé aÌ€ celui d’un archéologue, son travail tente de concilier tradition conceptuelle et
esthétique innovante. Elle s’intéresse particulièrement aux relations entre art, histoire et
historiographie et interroge la manière dont les institutions, bibliothèques ou musées, constituent une
classification symbolique du monde et une représentation organisée de la production culturelle, au
travers de collections, de catalogues, d’archives, etc.

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Œuvres exposées

Do Ut Des (I give that you may give back), 2009
3 livres percés (National Gallery of London, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Te Antwerpen et Art institute of Chicago)
31 x 24,5 cm chacun, socles en chêne 25 x 25 x 130 cm chacun
Courtesy l’artiste et Barbara Wien, Berlin

Do ut des se concentre sur la figure oubliée et pourtant inévitable qu’est le spectateur du Musée. Cette Å“uvre est basée sur Les musées du monde, une collection de livres d’histoire de l’art des années 1970 crée par le designer brésilien EugeÌ‚nio Hirsch, chacun consacré aÌ€ un musée différent dans le monde. Dans chaque livre se trouve un collage où l’on peut observer la proportion entre la taille des Å“uvres et les spectateurs : c’est l’une des rares fois où les spectateurs sont représentés et donc pris en compte dans un livre d’art. Les livres ont été modifiés avec des perforations de forage, représentant le cheminement (physique mais aussi mental) emprunté par le visiteur, la piste invisible de leurs lectures et opinions. Les livres sont affichés sur la page avec le collage; Les perforations génèrent un motif symétrique.

David Antin

vendredi 6 janvier 2017

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Né en 1932 à New York, États-Unis.

Décédé en 2016 à San Diego, États-Unis

Poète, artiste et critique d’art, David Antin s’est installé aÌ€ San Diego en 1968, où il a enseigné au département art de l’Université de Californie. David Antin a, en outre, été le commissaire de plusieurs expositions d’artistes «post Pop» et d’une exposition consacrée aÌ€ Fluxus.

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Œuvre exposée:

talk poem
tuning, non daté, 90 min 18 sec
courtesy Antin et The Getty, Los Angeles

En 1972, il imagine les talk poems, en réécoutant sur son autoradio l’enregistrement d’une conférence (talk) qu’il vient de donner à des étudiants d’art à Pomona. La retranscription de cette conférence, sans capitales, virgules ni points, mais ponctuée de simples espaces blancs qu’il emploiera chaque fois que, sur la bande, il s’entendra respirer, devient le premier des talk poems: talking at pomona, publié dans un livre charnière (son cinquième livre), talking at boundaries, qui marque l’abandon de la «forme poème» :

if someone came up and started talking a poem at you / how would you know it was a poem?
Il n’a cessé depuis de « parler » (surtout dans des lieux destinés aux arts plastiques, musées, centres d’art ou galeries), d’enregistrer (David Antin est toujours accompagné, lors de ses « performances », d’un petit dictaphone) puis de retranscrire ses talk pieces qu’en trente ans il a réunies dans quatre livres : talking at boundaries (1976), tuning (1984), what it means to be avant garde (1993) et I never knew what time it was (2005).

Delia Derbyshire

jeudi 5 janvier 2017

delia

Née en 1937 à Coventry, Royaume-Uni
Décédée en 2001 à Northampton, Royaume-Uni

www.delia-derbyshire.org

Musicienne et compositrice de musique concrète et musique électronique, elle est l’une des premières femmes aÌ€ évoluer dans le monde de la radiophonie. Diplômée en mathématiques et en musique, elle rejoint la BBC en tant que directrice adjointe de studio en 1960, où elle reste durant plusieurs années. Delia Derbyshire était une des premières personnes autant qualifiée en musique, mais sa condition de femme l’a obligée aÌ€ rester anonyme en signant beaucoup de ses créations du label BBC Radiophonic Workshop. Les Å“uvres de Derbyshire des années 1960 et 70 sont encore utilisées aÌ€ la radio et la télévision et sa musique a fait d’elle une icône, un article du Guardian la présente comme « l’héroïne inconnue de la musique électronique britannique ».

The Delian Mode est un court documentaire expérimental signé Klara Blake et produit par Philtre Films qui rend hommage à la singularité de Delia Derbyshire dans  son approche et sa manipulation des sons électroniques.

The Delian Mode – trailer from Philtre Films on Vimeo.

 

Œuvres exposées:

The Dreams, 1964
Running, 8 min 8 sec, Falling, 8 min 45 sec,
Land, 7 min 02 sec, Sea, 9 min 38 sec,
Colour, 9 min 22 sec
inventions radio avec Barry Bermange
© BBC radiophonic workshop

The Dreams a été réalisé en collaboration avec Barry Bermange (qui a d’abord enregistré les narrations). Il s’agit de la mise en place d’une collection d’entrevues avec des personnes décrivant leurs reÌ‚ves, le tout sur un fond de son/musique électronique. Les récits s’attardent en particulier sur les éléments récurrents du reÌ‚ve. Le programme des sons et des voix tente de représenter, en cinq mouvements, quelques sensations de reÌ‚ve: fuite, chute, paysage, sous-marin et couleur.

Shimabuku

jeudi 5 janvier 2017

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Né en 1969 à Kobe, Japon
Vit et travaille à Berlin, Allemagne
www.shimabuku.net
Représenté par Air de Paris, Paris
www.airdeparis.com

Shimabuku parcourt le monde accumulant les rencontres insolites. Renouant avec une esthétique de la dérive situationniste, il a étudié à Osaka puis à San Fransisco pour ensuite voyager à travers différents ports du monde, au Japon, au Brésil, en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. L’artiste expérimente différentes interactions possibles avec le vivant afin de repousser les limites physiques ou imaginaires. Ses œuvres sont très souvent accompagnées du récit de leur conception, révélant la part dûe au hasard. Elles se laissent volontiers raconter tout en véhiculant une image forte, transformant les personnages de ses mises en scènes en véritables icônes. La pieuvre apparaît ainsi ponctuellement dans différentes situations imaginées par l’artiste.

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Œuvre exposée:

Octopus Stone (Pierre de pieuvre), 2013-2017
Pierres et coquillages, socle, texte,
Plexiglas, 150 x 50 x 60 cm

Comme un emblème, Octopus Stone rassemble une quinzaine de pierres et de coquillages en apparence anodins, accompagnée d’une explication laconique de Shimabuku lui-meÌ‚me: «Les pieuvres ramassent souvent des pierres et des coquillages au fond de la mer […]. Et j’aime aÌ€ collectionner ces objets aÌ€ mon tour». Mise en abyme complexe du travail de l’artiste, ces quelques mots suffisent aÌ€ conférer une aura de mystère aÌ€ ces débris marins, dont la matérialité brute se dissout dans la reÌ‚verie du spectateur. Chez Shimabuku, le débris intervient non plus pour son potentiel esthétique ou sa valeur subversive, mais plutôt pour sa capacité de signifiance. Artiste qui collectionne, combine et distille, aÌ€ l’heure où le réel se dérobe, Shimabuku s’efforce de faire ressurgir des mondes engloutis.