Archive de juillet 2017
Robert Barry
mercredi 5 juillet 2017Vue de l’exposition Word Lists de Robert Barry, 2009, Galerie Yvon Lambert, Paris,
Courtesy Yvon Lambert. Photo : Didier Barroso.
En 2010, lors d’un entretien avec Sophie Kaplan, directrice de la Criée, et aÌ€ l’époque, directrice du Crac Alsace, Julien Bismuth avait énoncé aÌ€ propos de Robert Barry :  » Il fait partie des artistes « conceptuels » dont je me sens le plus proche, car dans ses Å“uvres, il y a un travail sur le langage, je dirais meÌ‚me un travail d´écrivain. »
_
Né en 1936 à New York (États-Unis)
Robert Barry est, avec Lawrence Weiner ou encore On Kawara, l’une des figures de proue des premiers mouvements de l’art conceptuel. Robert Barry se distingue par la forme typographique de ses œuvres.
Avant d’employer les mots, il débute par la peinture qu’il abandonne au profit d’installations in situ, en fil de fer puis en fil de nylon. Cela le conduit à utiliser des matériaux quasiment invisibles, « Bien que cela pose certains problèmes, cela présente aussi d’infinies possibilités. C’est à cette époque que j’ai rejeté l’idée que l’art doit être nécessairement quelque chose à regarder. » .
Il s’intéresse par la suite aux modes de perception conceptuelle, à des expériences autour de l’immatériel, des éléments présents et pourtant invisibles : les gaz inertes, les ultrasons, les ondes électromagnétiques, les micro-ondes, les radiations…
Il décide par la suite d’utiliser les mots, hors du formalisme visuel, pour leurs propriétés conceptuelles, universelles et impalpables. Il pense à une nouvelle conception des rapports entre l’œuvre et le langage. Ses mots apparaissent toujours en majuscule mais la taille, la couleur, le matériel et la typographie diffèrent, s’adaptant aux espaces d’exposition. Dans son travail, la subjectivité du spectateur est un élément constitutif de son œuvre ; l’évocation d’un mot crée une multitude d’interprétations, d’idées, de concepts, selon l’imagination et l’expérience propre à chacun.
_
Sources :
« Julien Bismuth, en conversation avec Sophie Kaplan », Mind The Gap, édition Crac Alsace, Altkirch, 2010
Robert Barry, « Entretien avec Arthur R. Rose », Art Magazine, vol.43, n°4, New York, février 1969, p. 22-23.
http://www.leconsortium.fr/robert-barry-2///
Les Pirahãs
mercredi 5 juillet 2017
Dans les vitrines présentées au sein de l’exposition Sibyl Sybil, Julien Bismuth expose des tressages qui lui ont été offerts par des enfants de la tribu Pirahã lorsqu’il s’est rendu sur leur terre en septembre dernier.
_
Les Pirahãs sont les membres d’une tribu de chasseurs-cueilleurs d’Amazonie, vivant principalement sur les rives du rio Maici, au Brésil. Leur nombre s’est considérablement réduit depuis plusieurs décennies, et leur culture est menacée de disparition. À l’origine, le mode de vie de cette tribu est intrinsèquement lié aÌ€ la nature, puisque les Pirahãs ne recourent pas aÌ€ l’agriculture et ne construisent pas d’architectures en dur. Depuis peu, le gouvernement brésilien a édifié une clinique, des toilettes, des maisons en dur, une école et a installé l’électricité.
Leur langue (le pirahã) est un des piliers de leur culture et de leur identité. C’est une langue qu’ils peuvent siffler, et c’est d’ailleurs de cette manière qu’ils communiquent lors de leurs chasses dans la jungle. Le linguiste et anthropologue américain Daniel Leonard Everett est le premier étranger aÌ€ avoir appris et étudié leur langage si particulier. D’après Everett, cette langue n’aurait aucune proposition relative, ni récursivité grammaticale. De plus, elle ne comporterait pas de vocabulaire pour décrire les nombres et donc, compter. Cependant, chaque individu de la tribu a la capacité de nommer et de définir les caractéristiques de toutes les espèces végétales et animales qui les entourent.
Julien Bismuth retourne séjourner chez les Pirahãs au mois d’août 2017, second voyage avec un antropologue Brésilien lequel proposerait une alternative aÌ€ la thèse énoncée par Everett durant lequel il écrira une lettre aÌ€ l’exposition.
_
Sources :
Wikipédia, Pirahã
DVD : La langue cachée d’Amazonie ; Réalisateurs : Randall Wood et Michael O’Neill ; Producteurs : ARTE France, Essential Media, Screen Australia, Australian Broadcasting Corporation et Entertainment Pty Ltd
Â
Abécédaire
mercredi 5 juillet 2017Anecdotes : courtes histoires vécues qu’on raconte en soulignant le pittoresque ou le piquant. Les Å“uvres de Julien Bismuth racontent des anecdotes.Â
Bricoles : petites choses sans valeur. Julien Bismuth aime les collectionner et nous en montre certaines dans les trois vitrines exposées à La Criée.
Burlesque : genre cinématographique reposant sur le comique de la gestuelle. Julien Bismuth s’en inspire par exemple pour son Å“uvre Willy Billy.
Collection : fait d’accumuler des objets plus ou moins précieux. A La Criée, Julien Bismuth nous dévoile deux de ses collections.
Dessin : pratique artistique consistant à représenter une forme, un contour sur une surface. Julien Bismuth a dessiné le motif du papier peint exposé à La Criée.
Énigmatique : quelque chose de mystérieux, qu’il faut deviner comme c’est le cas pour l’outil situé dans l’une des vitrines des collections de Julien Bismuth aÌ€ La Criée.
Fragments : éléments d’un ensemble. Julien Bismuth expose notamment des fragments de ses Å“uvres passées.
Gestes : Le geste est un mouvement du corps, soit de la main, des bras, de la teÌ‚te qui implique une action. En art, il désigne l’intention de l’artiste dans la conception et la création de son Å“uvre. L’exposition Sibyl Sybil est une collection de gestes.
Hasard : évènement aléatoire que l’on ne peut pas prévoir et qui est souvent associé à la chance. Dans certaines de ces performances, Julien Bismuth laisse place au hasard.
Impression : action d’imprimer du texte ou une image sur une surface. Julien Bismuth réunit des stéréotypes destinés aÌ€ l’impression d’affiches de films et de unes de journaux.
Jest : c’est le nom d’une Å“uvre de Julien Bismuth présente dans l’exposition. Elle a été réalisé avec un objet de cinéma lors du montage et du déroulement d’une exposition aÌ€ BreÌ‚me en Allemagne.
Lettre : C’est un texte que l’on adresse aÌ€ quelqu’un. Julien Bismuth a prévu d’en envoyer pour remplir les murs de La Criée.
Mythologie : ensemble de mythes propre à une civilisation. La sibylle est issue de la mythologie grecque et romaine.
Nixon : nom du président américain qui apparait sur les stéréotypes de Unes de journaux .
Oscillation : mouvement de va-et-vient de part et d’autre d’une position. Julien Bismuth oscille entre Å“uvres et documents.
Performance : forme d’œuvre d’art aÌ€ la frontière entre la danse, la musique, le théâtre et les arts plastiques. Julien Bismuth évoque dans son exposition des performances passées et en réalise de nouvelles.
Prophétesse : Femme, qui, par inspiration divine, prédit l’avenir ou révèle aux hommes une vérité importante. La sibylle était considérée une prophétesse.
Quotidien : objets ou tâches qui relèvent de la vie courante, de la vie de tous les jours. Julien Bismuth l’utilise pour en faire des Å“uvres comme c’est le cas avec Donc j’ai regardé mes chaussures et changé d’avis.
ReÌ‚ve : c’est l’activité onirique, lors du sommeil notre cerveau opère une production psychique qui peut eÌ‚tre partiellement mémorisée
Sibylle : La sibylle est une prophétesse, qui, dans la mythologie antique, prédisait l’avenir. Julien Bismuth s’est inspiré de cette figure pour concevoir son exposition Sibyl Sybil, dont le titre joue avec les deux façons dont on peut écrire le mot « sibylle » en anglais.
Scénographe : Individu dont le métier consiste aÌ€ penser l’arrangement spatial d’une exposition ou d’un spectacle. Dans ses Å“uvres, Julien Bismuth met en espace des éléments textuels, matériels ou performatifs. Pour Sibyl Sybil, il a également choisi l’emplacement et la manière de présenter chacune de ses Å“uvres.
Traces : Marques laissées par une ou des actions. Par exemple, dans Sibyl Sybil, Julien Bismuth expose Jest et Nilly qui sont des traces de performances passées.
Vidéo : Dans l’exposition Julien Bismtuh présente la vidéo Sybil Sibyl
Wallace Stevens : Poète moderne américain qui a écrit Les Voiles d’Ulysse, The Sail of Ulysses dont on peut écouter un fragment dans la vidéo Sybil Sibyl de Julien Bismuth
The Moon system of Embossed Reading
mercredi 5 juillet 2017Le « moon system of embossed reading » est un système d’écriture pour les aveugles. Il a été inventé par un anglais du nom de Dr. William Moon, non-voyant depuis l’âge de 21 ans.
Trouvant le braille trop compliqué pour ses élèves eux-meÌ‚mes aveugles, il a décidé d’imaginer en 1843 son propre alphabet principalement issu des caractères latin. Il se forme de courbes, d’angles et de lignes.
Cet alphabet va eÌ‚tre plus largement utilisé par les adultes qui ont perdu la vue tardivement et qui de ce fait, connaissent déjaÌ€ la forme des lettres. Ainsi, le braille composé de points est plus diffusé auprès des jeunes aveugles et va rester l’alphabet le plus répandu.