Carte de Bretagne, un mercredi est une Å“uvre éphémère de David Horvitz, qui renvoie à l’histoire de l’art, et plus particulièrement à la nature morte.
Dans son Å“uvre Carte de Bretagne un mercredi, David Horvitz nous donne à observer un bouquet de fleurs qui se fane sur la durée de l’exposition. Celui-ci est une représentation poétique du territoire breton qu’il a traversé le temps d’une journée, un mercredi. Ce bouquet est à la fois une carte subjective d’un territoire et une représentation temporelle, éphémère qui souligne l’impermanence de toutes choses.
Le thème du bouquet de fleurs est un sujet récurrent dans l’histoire de l’art, notamment présent dans l’exercice de la nature morte en peinture. Ce genre apparaît dès l’Antiquité et revient au tournant du XVIIe siècle chez les peintres hollandais. Le bouquet de fleurs est appréhendé comme vanité, une représentation allégorique du temps qui passe, chargé d’un sens à haute valeur morale. Par la suite, la nature morte s’émancipe de ce type de représentation. Pour les peintres modernes, le bouquet de fleurs est l’occasion de s’exercer à la lumière et à la couleur, tout en pratiquant la matière (comme par exemple Van Gogh ou Monet). Pour Warhol, le bouquet apparaît en tant que pur objet de consommation, imprimé en série, au même plan que les portraits de Marilyn Monroe.
D’autres artistes contemporains ont également associé la représentation du bouquet de fleurs à l’éphémère. Par exemple, la sculpture Iced Flowers de l’artiste Azuma Makoto est un bloc de glace emprisonnant des fleurs exotiques qui fond progressivement. Autre exemple, Rage, the Flower Thrower de l’artiste Banksy est une peinture réalisée au pochoir sur un mur de Jérusalem qui représente une immense silhouette prête à jeter un bouquet de fleurs, faisant ici office de message de paix.