Comme son nom l’indique (han signifiant « Corée » et ji, « papier »), le hanji est un papier coréen, fabriqué de manière traditionnelle, principalement à partir de fibres d’écorce interne de mûrier. Cette technique de papier est très ancienne, puisque le papier hanji serait apparu dès le IIIe siècle en Corée. Il a ensuite connu un fort succès et s’est exporté vers d’autres pays d’Asie, comme la Chine, par exemple.
Le papier hanji est fabriqué à la main, selon un processus très long. Les fibres sont cuites à la vapeur et sont ensuite séchées, trempées, cuites à nouveau et pilées. Si cette technique est proche de celle d’autres papiers asiatiques, tels que le washi japonais ou le xuanzhi chinois, l’originalité du hanji réside dans l’étape du tamisage, qui permet aux fibres de circuler dans toutes les directions, et confère ainsi une certaine solidité à la feuille de papier.
Ce procédé de fabrication long et complexe contribue à la résistance et à la longévité du hanji, puisqu’il est supposé résister mille ans (alors que la durée maximale de conservation du papier classique ne serait que de deux cents ans). C’est la raison pour laquelle ce papier était utilisé pour de nombreux ouvrages traitant du bouddhisme coréen[1]. Il est également doux et lisse au toucher et, du fait de sa couleur blanche et de ses qualités absorbantes, il est aussi utilisé pour la calligraphie ou la peinture.
Par ailleurs, le hanji possède des propriétés isothermes et peut ainsi être utilisé pour tapisser les sols et les murs des maisons traditionnelles, mais aussi pour couvrir les fenêtres, afin de filtrer la lumière, tout en permettant de faire circuler l’air.
Malgré ses nombreuses propriétés, le papier hanji a pourtant connu une phase de déclin, du fait de l’émergence de nouveaux modes de production mécanisés. Afin de répandre cette technique traditionnelle à l’international, le gouvernement coréen a alors pris de nombreuses initiatives, notamment en organisant un colloque sur le hanji à Séoul, en 2014.
Finalement, le hanji est utilisé depuis quelques années dans le domaine de l’art contemporain, pour la peinture, la gravure, mais également pour la sculpture, à la fois par des artistes coréens, comme par des artistes internationaux, tels que Heryun Kim, Ran Hwang, ou encore l’artiste américaine Aimée Lee, qui transforme le papier en vases, en livres, en sculptures ou en robes.
Divers exemples de pliages, réalisés à partir de papier hanji sont accessibles en cliquant sur le lien suivant : Jeju_Guimé_visuelsÂ
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Sources
- Anonyme, « Le Hanji ou l’Art traditionnel coréen de Fabrication du Papier robuste à la Main », publié sur le site Chambre 237, le 13/01/2018. Lien URL : https://www.chambre237.com/hanji-lart-traditionnel-coreen-de-fabriquer-papier-robuste-a-main/
- Anonyme, « Le « Hanji »: tout l’esprit Coréen dans une feuille de papier », publié sur le site Drimart Paris. Lien URL : https://www.drimartparis.com/index.php/actualites/234-le-hanji-tout-l-esprit-coreen-dans-une-feuille-de-papier
- Document « Usine Utopik, résidence # 29 » à propos de la pratique de l’artiste Heryun Kim, publié par Usine Utopik (RELAIS CULTUREL REGIONAL CENTRE DE CREATION CONTEMPORAINE). Lien URL : http://www.usine-utopik.com/wp-content/uploads/catalogue-kim-hd-ilovepdf-compressed.pdf
- JUSLIN, Inka, « The magic of Hanji », publié sur le site Firstindigo&Lifestyle – A Journal of 21 century art, design, performance and environment, le 10/03/2016. Lien URL : https://firstindigoandlifestyle.com/2016/03/10/the-magic-of-hanji/
- Site internet de l’artiste Aimée Lee. Lien URL : https://aimeelee.net/
- SOUVANNAVONG, Kèoprasith, « La fabuleuse histoire du hanji, le papier traditionnel coréen », publié sur le site RFI – France Médias Monde, le 02/01/2015. Lien URL : http://www.rfi.fr/hebdo/20150102-fabuleuse-histoire-hanji-papier-traditionnel-coreen-coree-sud-hangul-hangeul-seoul-jeonju-kim-park-kozo-asie
[1] Notamment pour le Jikji, un ouvrage contenant les éléments essentiels du bouddhisme zen, réunis par le prêtre Baegun à la fin de la période Goryeo, selon le site de l’UNESCO. Ce livre fait partie du patrimoine documentaire soumis par la République de Corée et recommandé à l’inscription au Registre Mémoire du monde en 2001.