Archive de décembre 2021

Abécédaire paysager

jeudi 2 décembre 2021

Cet abécédaire est constitué à partir de la visite réalisée le 18 novembre dans le pays de Dol-de-Bretagne avec la guide Marion, les élèves et enseignants du lycée Alphonse Pellé ainsi que l’artiste Julien Laforge.

 

La Fresnais : découverte des marais noirs et du pont de la goutte

M arais noirs : La terre qui compose les marais noirs est très pauvre en nutriments. La faune et la flore s’adaptent (par la multiplication des plantes carnivores par exemple) et les plantations agricoles sont limitées.  Cette couleur noire caractéristique vient du fait que ces marais sont en fait une ancienne tourbière. Suite à diverses modifications humaines des paysages et plus particulièrement à la dérivation et création de nouveaux cours d’eau, la terre des marais est aujourd’hui dite « tourbeuse » (moins dense en tourbe).

P older : Un polder est une zone de terre artificiellement créée et conquise sur les eaux grâce au drainage de marais, d’estuaires, de lacs ou de zones littorales.

T erre tourbeuse : Sous l’influence d’une pensée physiocrate (physiocratie signifiant « gouvernement de la nature ») du Moyen-Âge pour qui les terres devaient amener la richesse à tout prix, cette terre immergée par la tourbe a été altérée. Afin de rendre possible la culture et cela au fil des siècles, les sols ont été modifiés, l’eau a été drainée si bien que la tourbe a été remplacée par la terre tourbeuse.

T ourbière : Ce dit d’un milieu qui génère de la tourbe, une matière végétale fossile. Pour créer de la tourbe il faut remplir un grand nombre de conditions météorologiques, hydrométriques, topographiques etc… les tourbières sont ainsi des lieux très particuliers. Car l’apparition de la tourbe nécessite surtout une humidité des sols constante. Cela fût possible dans les marais car la couche de terre argileuse rend impossible l’infiltration profonde de l’eau dans les sols. C’est un phénomène, ici accentué par le fait que les marais soient dans une cuvette dont le point le plus bas est situé à 7cm en dessous de la mer et donc l’eau stagne.  Environ 5cm de tourbe est créé en un siècle, c’est un processus très lent. En France, la rareté de la tourbe a poussé les autorités à protéger les zones où elle se forme et rendu désormais illégale son exploitation mais aussi son altération.

 

Le Vivier-sur-Mer : observation du Biez Cardequin et du fleuve Le Guyoult

B iez : Le Biez est un cours d’eau creusé artificiellement à côté d’une rivière pour l’usage d’un moulin, d’un château d’eau ou encore d’une écluse.

M éandre : Les méandres correspondent aux sinuosités d’un court d’eau. À son passage, l’eau va creuser le côté le plus courbe. Les sédiments vont s’accumuler sur la rive convexe alors que la rive concave va s’éroder au fil du temps. Ainsi, le méandre va s’agrandir jusqu’à ce que la rivière ou le fleuve dessine une boucle et forme un îlot.

 

Le Vivier-sur-mer : visite de l’estran

C hiendent maritime : Le chiendent maritime pousse sur le schorre. Cependant, depuis les années 90, le chiendent maritime envahit les pré-salé. Cette prolifération est due à l’excès de nitrates dans les sols et elle menace la biodiversité de biotope spécifique qu’est l’estran.

E stran : On désigne par estran une zone du littoral regroupant l’étage infralittoral (continuellement immergée par les eaux), l’étage médiolittoral (recouvert à chaque marée) et l’étage supralittoral (immergé seulement lors des grandes marées). Les estrans constituent un biotope spécifique en raison du sel présent dans les sols : seules les plantes halophiles peuvent y pousser. L’estran peut être composé de vase plus ou moins sableuse voire de tangue (plus riche en calcaire que la vase). Dans ce cas, il est constitué de deux parties distinctes : une zone en aval correspondant au médiolittoral appelée la slikke et en amont, le schorre correspondant au supralittoral.

S chorre : Aussi nommé herbu, le schorre désigne la zone de l’estran immergée par la mer seulement lors les grandes marées. Les schorres sont des zones situées en amont de la slikke recouvertes de végétations basses, les plantes qui y poussent sont nécessairement halophiles (qui résistent à la présence de sel) en raison des sols vaseux et salés. Cette végétation fixe partiellement la vase, accroît le taux de sédiments et ainsi permet de faire pâturer les sols (prés salés). »

S likke : Venant du patois néerlandais, la slikke correspond à la partie d’un littoral vaseux inondée à chaque marée.  En raison de ces inondations régulières et contrairement au schorre, peu d’organismes peuvent y vivre.

H alophile : Ce dit de plantes se développant en milieu salé. Par exemple, dans les marais de Dol-de-Bretagne nous pouvons trouver de la salicorne (en été), de la spartine (poussant dès la jonction entre la slikke et le schorre), de l’obione ou encore du chien dent maritime.

O bione : L’obione faux-pourpier pousse sur le schorre, c’est l’une des espèces menacées par la prolifération du chiendent. Or, celle-ci produit beaucoup de matières organiques et permet de nourrir une grande partie des organismes présents dans l’estran, tout particulièrement les poissons, les limicole set les anatidés.

T angue : La tangue est un sédiment présent sur certaines zones vasières (comme sur les estrans). Elle est composée en grande partie de matière débris de coquilliers calcaires et d’argile.

Ça nous fait penser à…

mercredi 1 décembre 2021

Nous avons regardé l’affiche de l’exposition Molusma.

Voici ce que les enfants ont dit :

– «  C’est tout blanc.  Aëlys
– C’est un mouchoir.  Amel
– Il a mis ses mains ici, c’est blanc comme sur les murs. Merveille.
– Le bonhomme a mis sa main dans le mouchoir. Josué
– On dirait qu’il a mal au main, qu’il est tombé. Liam
– On dirait que c’est de la salade. Ferrel
– C’est la lune. » Jérémy
– Il a trempé sa main dans le mouchoir. Anatole
– Il y a des petits points. Rawan
– C’est comme un choux fleur. Délice »

Biographie Elvia Teotski

mercredi 1 décembre 2021

Née en 1983 à Toulouse
Vit et travaille à Marseille

site de l’artiste

Elvia Teotski a d’abord suivi une formation scientifique en agronomie, au Centre national d’études agronomiques des régions chaudes (Sup-Agro Montpellier), où elle obtient un diplôme d’ingénieure agronome spécialisé en économie du développement en 2007.

Son parcours scientifique témoigne de son intérêt pour la terre, le monde paysan, et sa curiosité quant aux relations entre les êtres humains, les autres êtres vivants, et leur milieu. De plus, son activité d’ingénieure développe son sens de l’écoute, de l’observation, de la recherche et de l’expérimentation.

Tout en conservant ces centres d’intérêt que sont le vivant, les écosystèmes et les savoir-faire, Elvia Teostski s’engage dans des études d’art à l’université d’Aix-en-Provence puis à l’école d’art de Toulon Provence Méditerrannée où elle obtient un DNSEP en 2014 (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique).

Depuis, elle a participé à des expositions collectives, produit des expositions monographiques, réalisée plusieurs résidences de recherche et création notamment au Mexique et au Canada. Ses Å“uvres font partie de collections publiques, comme le fond communale d’art contemporain de la Ville de Marseille par exemple, mais aussi de collections privées.

Son travail questionne la matière, l’impact du temps, les processus d’évolution (assèchement, pourriture, effritement, pousse et fane, etc) mais aussi les rapports aux milieux environnementaux (accueil d’insectes, levures ou champignons, traces de pollution et conséquences des infrastructures humaines sur la nature).

 

Voir ses oeuvres et la liste de ses expositions