Archive de l'Auteur

Les moments d’écoute

mercredi 13 mars 2019

Le temps de l’exposition La Forme d’une vague à l’intérieur d’une vague, les jeunes publics ont découvert – les yeux et les sens grands ouverts- l’univers poétique des Å“uvres de David Horvitz.

Ils ont par exemple écouté une Berceuse pour un paysage, écouté une berceuse traditionnelle bretonne et la mer; des cloches, des poèmes et le temps qui passe. Ils ont aussi écouté des histoires : le voyage d’un Pluméria ou celui d’un bouquet de roses, celui d’une goutte d’eau qui se transforme en nuage, qui se transforme en lac, qui se transforme en rivière; ou encore l’histoire d’images qui s’effacent et ne reviendront plus ..

Les formes de la vague dans l’art

mercredi 13 mars 2019

En écho au titre de l’exposition La Forme d’une vague à l’intérieur d’une vague de l’artiste californien David Horvitz, voici ici quelques exemples de formes de vague dans l’art.

 

 

Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818, Kunsthalle, Hambourg
William Turner, Tempête de neige en mer, 1842, Tate Britain, Londres
William Turner, Breaking wave on beach, 1845
Gustave Courbet, La Vague, 1870, Musée des Beaux-Arts, Lyon
Georges Lacombe, Marine bleue. Effet de vagues, 1893, Musée des Beaux-Arts, Rennes
Lu Yanshao, peintre chinois, 1909-1993
Hokusaï, La Grande vague de Kanagawa, 1831, Metropolitan Museum of Art, New York
Félix Vallotton, La mer, 1893
Gustave Le Gray, La Grande vague, Sète, 1857, MET Museum, New York
Hans Haacke, Wide white flow, 2006
Vues de l’exposition Vague froide, 2011, Wharf, Centre d’art contemporain de Basse-Normandie :
Pierre Beloüin et Nicolas Ledoux, Gustave Courbet, La Vague
Pierre Beloüin, Bas-relief (pour Claude Lévêque), 2010

 

 

 

 

Rencontre intergénérationnelle à La Criée

mercredi 13 mars 2019

Le mardi 26 février onze personnes retraitées du centre de Kerelys ainsi que les élèves de la classe de CM1 de l’école Joseph Lotte se sont rencontrées pour découvrir une exposition d’art contemporain et partager ainsi une expérience commune.

De nombreux échanges sont nés autour de l’œuvre Berceuse pour un paysage entre les personnes âgées qui ont raconté aux plus jeunes leurs vécus; notamment celui de la guerre, et les différentes utilisations des cloches dans les églises en Bretagne à cette époque et les enfants qui en retour ont chanté différentes chansons inspirées de berceuses, des sons des cloches et de la mer. Nostalgia, l’œuvre présentant une multitude de photos de l’artiste, a également suscité des interactions intergénérationnelles sur les rapports à la photographie et aux technologies. Les anecdotes racontées entre les plus âgés et les plus jeunes ont engagé une dynamique collective qui s’est traduite dans l’écriture commune de poèmes autour des jours de la semaine et autour de l’eau.

 

 

 

Visite de l’IFFDEC

lundi 11 mars 2019

Dans le cadre de son parcours Correspondances, La Criée a accueilli les étudiants de l’IFFDEC – institut du design et de l’image- au sein de l’exposition personnelle de David Horvitz.

Ils avaient déjà eu l’occasion de découvrir le centre d’art pendant la biennale des Ateliers de Rennes avec l’exposition de Meriem Bennani, Siham & Hafida. Après avoir parcouru l’exposition, ils ont échangé au milieu des cloches tubulaires sur les changements opérés dans l’espace depuis leur précédente visite et sur les Å“uvres de l’artiste, notamment sur le design des affiches.

Face à Nostalgia, ils ont fait part de leurs rapports au temps et à l’image. De retour en cours, ils ont effectué des dessins d’étude sur l’espace d’exposition et réalisé des propositions d’affiches pour les jours de la semaine, selon les consignes de David. Nous vous proposons de découvrir l’une d’entre elle, produite par l’étudiante Elina Kerivel.

Tamponnez vos poèmes

vendredi 8 mars 2019

Grâce à l’œuvre toi, nuage, pluie, rivière, source, mer, océan, lac, neige, rosée, glace, buée, onde, La Criée recueille de nombreux poèmes. Les treize tampons encreurs bleus de David Horvitz permettent par exemple d’expérimenter l’idée de dessiner l’eau avec des mots.

Voici quelques « poème-images » réalisés ce matin avec la classe de CP de l’école de Montreuil-sur-Ille.

Le bouquet de fleurs dans l’histoire de l’art

vendredi 8 mars 2019

Carte de Bretagne, un mercredi est une Å“uvre éphémère de David Horvitz, qui renvoie à l’histoire de l’art, et plus particulièrement à la nature morte.

Dans son Å“uvre Carte de Bretagne un mercredi, David Horvitz nous donne à observer un bouquet de fleurs qui se fane sur la durée de l’exposition. Celui-ci est une représentation poétique du territoire breton qu’il a traversé le temps d’une journée, un mercredi. Ce bouquet est à la fois une carte subjective d’un territoire et une représentation temporelle, éphémère qui souligne l’impermanence de toutes choses.

Le thème du bouquet de fleurs est un sujet récurrent dans l’histoire de l’art, notamment présent dans l’exercice de la nature morte en peinture. Ce genre apparaît dès l’Antiquité et revient au tournant du XVIIe siècle chez les peintres hollandais. Le bouquet de fleurs est appréhendé comme vanité, une représentation allégorique du temps qui passe, chargé d’un sens à haute valeur morale. Par la suite, la nature morte s’émancipe de ce type de représentation. Pour les peintres modernes, le bouquet de fleurs est l’occasion de s’exercer à la lumière et à la couleur, tout en pratiquant la matière (comme par exemple Van Gogh ou Monet). Pour Warhol, le bouquet apparaît en tant que pur objet de consommation, imprimé en série, au même plan que les portraits de Marilyn Monroe.

 

 

D’autres artistes contemporains ont également associé la représentation du bouquet de fleurs à l’éphémère. Par exemple, la sculpture Iced Flowers de l’artiste Azuma Makoto est un bloc de glace emprisonnant des fleurs exotiques qui fond progressivement. Autre exemple, Rage, the Flower Thrower de l’artiste Banksy est une peinture réalisée au pochoir sur un mur de Jérusalem qui représente une immense silhouette prête à jeter un bouquet de fleurs, faisant ici office de message de paix.

 

 

Jan Davidz de Heem, Vase de fleurs, 1645, National Gallery of Art, Washington
Abraham Mignon, Fleurs dans une carafe de cristal, 1683-1695, Louvre, Paris
Vincent Van Gogh, Les Tournesols, 1889, Musée Van Gogh, Amsterdam
Claude Monet, Chrysanthèmes, 1878, Musée d’Orsay, Paris
Andy Warhol, Flowers, 1964, MoMA, New York
Banksy, Rage, the Flower Thrower, 2005, Jérusalem, Israël
Azuma Makoto, Iced Flowers, 2015, Saitama, Japon

Histoire de la Carte de Bretagne un mercredi

vendredi 8 mars 2019

David Horvitz, Carte de Bretagne, un mercredi, 2019

 

Carte de Bretagne, un mercredi

Carte de  Bretagne, un mercredi est un bouquet de treize roses, contenues dans un vase, portant l’inscription WED. Telle une vanité, les fleurs fraîches se fanent progressivement au fil de temps et l’eau contenue dans le vase s’évapore.

Cette Å“uvre est issue d’un processus qui a conduit l’artiste sur les routes de Bretagne. David Horvitz a en effet éprouvé le territoire, en achetant une rose auprès de treize fleuristes dans les quatre départements de Bretagne.

Voici les lieux de la tournée, le mercredi 16 janvier 2019, avec les heures d’achat :

Rennes 8h54
Plélan le grand 9h30
Josselin 10h22
Languidic 10h58
Lorient 11h22
Quimperlé 12h00
Quimper 14h30
Plougastel daoulas 15h00
Landivisiau 15h57
Morlaix 16h17
Ploumagoar 18h09
Lamballe 18h20
Broons 18h35

 

Cette Å“uvre fait partie d’une série débutée en 2014. L’artiste a en effet réalisé plusieurs « cartes » de territoire, avec différentes fleurs, comme par exemple Carte de Paris, un mercredi. Pour contenir ces fleurs, il a fait réaliser des vases en verre soufflé. Chaque vase porte la mention des jours de la semaine (WED – correpondant à Wednesday – mercredi en anglais).

La carte d’un territoire est toujours une représentation abstraite. David Horvitz choisit d’en proposer une autre forme, correspondant à une tournée réalisée le temps d’une journée. Ses vases en verre soufflé, font écho à ceux réalisés à partir de morceaux de verre collectés sur les plages, présentés à La Criée lors de l’exposition collective Alors que j’écoutais moi aussi (vol.2) en 2017. Ramenant le verre à sa forme et à sa fonction originale, Horvitz a créé des objets ordinaires qui portent la marque du processus qu’ils ont subi. Ceux-ci peuvent se briser à tout moment en raison de leur tension inhérente.

 

 

 

David Horvitz, A map of Paris from a Wedsnesday, 2018. Hand blown glass, roses; 30 cm x 16.5 cm.

David Horvitz, A map of Paris from a Thursday, 2018. Hand blown glass, roses; 20.8 cm x 14 cm.

Les formes de l’eau par les enfants de l’accueil de loisirs Louise Michel

vendredi 8 mars 2019

Autour des formes de l’eau en lien avec l’exposition de David Horvitz, les enfants de l’accueil de loisirs du groupe scolaire Louise Michel, accompagnés de leurs animatrices et animateurs, ont mené toute une série d’expérimentations plastiques :

La forme des vagues, l’épaisseur de l’océan, la forme des fond marins en dessin, tampons et installation :

La forme d’un nuage et celle de la pluie :

Fabriquer une vague à l’intérieur d’une bouteille, fabriquer une glace ou une plage :

Ils ont également donné formes aux sons de la pluie, à ceux des vagues et de la mer en fabricant des bâtons de pluie et en travaillant sur les bruits du papier froissé, sur le bruit du souffle ou des chuchotis…

 

Bravo à toutes et tous pour cet océan d’idées !

 

La poésie de l’horloge

vendredi 8 mars 2019
En résonance avec les poèmes visuels Propositions pour horloges de David Horvitz, nous vous invitons à découvrir et redécouvrir le poème L’horloge de Charles Baudelaire, extrait des Fleurs du mal. Ce poème de 6 quatrains, totalise 24 vers, allusion aux 24 heures de la journée.

L’horloge

Charles Baudelaire (1821 – 1867)

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !  »

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal