L’Université Flottante

lundi 9 juillet 2018

Dans le cadre de ses recherches sur les processus de création et de transmission, La Criée centre d’art contemporain s’associe au projet de L’Université Flottante, initiée par l’artiste, comédien et metteur en scène Simon Gauchet, et suit les étapes de son premier workshop.

Qu’est ce que l’Université Flottante ?

« L’Université Flottante fait école par la tentative même de construire une école. Elle est à la fois le processus, l’expérience et l’objectif. Véhicule d’exploration d’un territoire, elle fait naître des enseignements de son itinérance et de la traversée d’un paysage.
En prolongeant les rives là où la terre s’arrête, elle devient un lieu imaginaire et hétérotopique où des savoirs réels et imaginaires naissent par l’expérience. Une nouvelle université est en train de naître dans le paysage rennais, elle est le lien et le trait d’union entre tous les lieux d’apprentissage. » Simon Gauchet, l’École Parallèle Imaginaire.

Initiée par l’École Parallèle Imaginaire, dans la continuité de l’expérience du Radeau utopique et déployée dans le cadre de l’année de la Vilaine avec la coopérative CUESTA, cette université se lance en plusieurs étapes et plusieurs formes :

Un premier temps se déploie à l’été 2018, sous la forme d’un workshop interdisciplinaire de deux semaines, où l’Université Flottante se formule par l’exploration du territoire par une dizaine d’étudiants de tous bords épaulés d’une dizaine de « maîtres ignorants », référence directe à l’ouvrage philosophique de Jacques Rancière qui, tout en en ravivant la mémoire d’un personnage singulier de l’histoire de l’éducation – Joseph Jacottot –, pose la question politique fondamentale de l’égalité dans les conditions d’accès au savoir et postule que le maître doit être ignorant pour que l’élève explique lui-même.

Cette première expérience permettra de préfigurer avec la communauté étudiante le projet d’Université Flottante qui sera développé courant 2019, pour partie en partenariat avec la Criée centre d’art contemporain.

Une restitution du workshop se déroulera les 14-15 juillet 2018 le long de la Vilaine jusqu’à Laillé lors de l’évènement Traversée Embarquée, initié par la coopérative CUESTA.

Résidence d’artiste à l’ESPE

mercredi 17 janvier 2018

Et si l’on envisageait la résidence d’artiste en établissement scolaire comme un espace d’expérimentation transdisciplinaire ? La Criée s’associe à l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE Bretagne) et au Réseau Canopé pour développer un projet de recherche, de création et de transmission avec l’artiste Éric Giraudet, les étudiants, enseignants en Master « Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation » et les élèves du collège de la Binquenais à Rennes.

L’enjeu du projet est d’expérimenter des dispositifs de médiation, d’éducation et de formation mêlant plusieurs disciplines en prenant appui sur la démarche de création d’un artiste invité en résidence à l’ESPE – site de Rennes, Éric Giraudet.
Les projets d’Éric Giraudet commencent généralement par un travail de terrain, une expérience ethnographique en dehors de l’atelier.

Après un temps d’immersion en octobre 2017, Eric Giraudet revient en janvier/ février 2018 à l’ESPE. En résidence, il propose d’explorer le récit de la transmission, le rapport au langage et la notion de rite de passage (de l’élève/ étudiant à l’enseignant). Comment verbaliser le savoir, faire du savoir un récit ?

Sa résidence donnera lieu à une exposition à la galerie Ec’arts et à la production d’un film basé sur des protocoles d’improvisation.

« Il s’agira de plonger les étudiants (M2 arts plastiques, CPE, documentalistes…) dans des «situations» rappelant l’établissement scolaire pour créer de nouvelles fictions reflétant les enjeux du rite de passage que constitue le chemin à l’ESPE, mais aussi la traversée du parcours scolaire. Ces fictions improvisées seront ponctuées par des expérimentations avec un travail autour du corps et de la voix. J’imagine un décor sculptural à mi-chemin entre une salle de classe et un gymnase (tableau, tables, chaises, tapis épais, formes géométriques empilables de couleur) qui permettront un jeu de superpositions à l’image comme dans les fictions. Lors de la prise de vue, plusieurs scènes pourront avoir lieu au même moment dans la salle de tournage. J’aimerais tourner à la steadycam de manière à sauter d’une scène à l’autre en toute fluidité, créant des « sauts » d’une fiction à l’autre comme dans le protocole de superpositions et d’incrustations. » (note d’intention d’Eric Giraudet, novembre 2017)

En parallèle, le projet comprend des temps de recherches appliquées autour de la question de la trace de la résidence et des outils pédagogiques, développés en atelier à La Criée.

Rendez-vous :

Résidence de recherche et de création à l’ESPE – site de Rennes : du 15 janvier au 26 février 2018

Finissage de la résidence avec les participants le jeudi 25 février à 16h à l’espace de convivialité

Vernissage le jeudi 7 février à 17h à la galerie Ec’arts

Exposition Yvain, mout fus or oublians du 8 au 16 février à la galerie Ec’arts

ESPE Bretagne – site de Rennes, 153 rue de St Malo

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Production
La Criée centre d’art contemporain
ESPE Bretagne
Réseau Canopé
avec le soutien du Ministère de la Culture / Drac Bretagne

 

Professionnelles de la vie quotidienne

mercredi 22 novembre 2017

 

La recherche artistique de Thomas Tudoux prend de multiples formes (dessin, vidéo, texte, installation…) et explore essentiellement notre rapport à l’hyperactivité telle qu’elle se manifeste dans le monde de l’entreprise, le système éducatif, dans l’espace urbain, ou à travers des fictions. A l’invitation de La Criée, Thomas Tudoux propose de développer un processus de recherche et de création autour des temps de vie avec les étudiant.e.s en BTS et Diplôme d’État Économie sociale familiale du lycée professionnel Jeanne d’Arc à Rennes.

« Dans notre société où le temps est présenté comme une matière première en train de s’épuiser, il semble exister une hiérarchisation du bon usage de son temps. Par le biais d’une grille d’évaluation tacitement partagée, un certain nombre de questions est appliqué aux activités de chacun : est-ce utile ? Est-ce source de création de valeur ? Est-ce du temps de gagné ou du temps perdu ? D’après quels critères ? Sont-ils appliqués à tous et à toutes ?

À travers ce projet, je souhaite créer une nuance dans nos temps – temps du quotidien comme temps de la vie – afin d’interroger cette hiérarchisation implicite de nos activités.

Le projet se découpe en trois parties : la réalisation d’un nuancier de nos temps quotidiens, une rencontre entre le temps des études et le temps de la retraite et enfin une création vidéo comme brouillage des temps ».

Thomas Tudoux, septembre 2017

Humano Plancton

mardi 3 novembre 2015

En écho à la saison « Fendre les Flots », La Criée invite l’artiste Antoine Martinet (dit Mioshe) à développer un projet inédit en lien avec sa pratique du dessin et de l’illustration, entre Rennes et Saint-Malo. Inspiré par des recherches sur le milieu marin et sa sauvegarde, Antoine Martinet a imaginé le projet « Humano Plancton ». Le projet consiste à explorer l’infiniment petit et la biodiversité marine comme matière graphique afin de la décliner sur papier, sur les murs dans l’espace public et sur la « toile », en version numérique.

Pour l’artiste Antoine Martinet, « le plancton aussi appelé le « poumon bleu », présente l’avantage d’être versatile et graphiquement puissant : il peut être à la fois minimal, géométrique ou très exubérant ».

La première étape est de réaliser des « nuées » de planctons dessinées avec les élèves dans les établissements scolaires de Rennes et Saint-Malo. « Si l’on imagine le collage de centaines de planctons sur une grande surface, « la nuée » sera lisible de loin comme une forme étrange constituée de taches géantes, et de près, on distinguera des formes complexes, le foisonnement de tout petits éléments marins. »

Les composantes de ces nuées seront ensuite rassemblées au sein d’une gigantesque figure murale dessinée par Mioshe, intitulée « Humano Plancton ». Antoine Martinet propose de réunir tous les planctons dessinés avec les élèves au sein d’une peinture de sa composition et de la réaliser sur un mur dans l’espace public à Saint-Malo, lors d’une résidence.

Le projet « Humano-Plancton » prévoit enfin la production d’une création numérique. Les familles de plancton sont mises en mouvement et en son par Antoine Martinet et le game/ sound designer Thomas Rougeron au sein d’une application pour tablettes et smartphones, scénarisée à partir des propositions des élèves. Cette création interactive, pédagogique et ludique (téléchargeable sur GooglePlay) est accompagnée d’une vidéo de présentation mise en ligne dans « La Fabrique » du blog Correspondances de La Criée.

L’application fera l’objet d’une présentation publique lors de la restitution du projet en juin à Saint-Malo à l’occasion de l’inauguration de la peinture murale « Humano-plancton » réalisée par Mioshe.

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Établissements scolaires associés :

  • École maternelle Daniel Gélin, Saint-Malo
  • École élémentaire Rocabey, Saint-Malo
  • École élémentaire Liberté, Rennes
  • Lycée Bréquigny, Rennes.