Archive de février 2014

La mission photographique de la DATAR

jeudi 13 février 2014

Un précédent travail photographique de Ziad Antar mené aux Émirats Arabes Unis, Portrait of a territory, fait échos à la mission photographique de la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale)

La Mission DATAR (1984-1988) constitue un fait marquant de l’histoire de l’aménagement du territoire français. Commande publique passée en 1984 à douze photographes dont l’objectif est de « représenter le paysage français des années 1980 », se situe à la croisée de l’approche documentaire et de la création artistique, et suscite de l’intérêt bien au-delà des cercles des professionnels de l’urbanisme.

La Mission qui a durée 4ans fut au final composée de vingt-huit photographes, français et étrangers qui ont parcouru la France pour constituer un fonds de 2 000 images. Celles-ci, ainsi que les planches contacts d’environ 200 000 prises de vues, sont conservées à la Bibliothèque nationale de France. Ces images donnent à voir les paysages d’une France marquée par de profondes mutations : désindustrialisation, crise des banlieues, périurbanisation…

 

Des liens

Site officiel de la Mission Photographique de la DATAR

Bulletin n° 1 Mission photographique de la DATAR supplément de la Revue PHOTOGRAPHIES > pdf

Conférences de Bernard Latarjet et Daniel Quesney sur la Mission photographique de la DATAR et l’Observatoire photographique des paysages

Paysages, photographies. En France, les années quatre-vingt. La mission photographique de la DATAR (1984 1989) / Persée

La mission photographique de la DATAR / cours photo numérique

 

Famagusta, 2010, Ziad Antar

jeudi 13 février 2014

Ziad Antar, Famagusta, 2010
Animation vidéo sans son (PAL, 4/3)
Durée : 1’30 »
Edition : 1/5 (+ 2 EA)
Collection Frac Alsace, Achat à l’artiste en 2010

« Ziad Antar fait partie d’une génération d’artistes libanais qui succède de très près à celle des Walid Raad et Akram Zaatari qui non seulement a fait émerger une scène libanaise vite hissée à un niveau international, mais a également participé au tournant documentaire et archivistique de l’art de la fin du 20e siècle, participant à une re-évaluation de la modernité. Travaillant avec des appareils d’enregistrement des images, photo, cinéma, vidéo, Ziad Antar engage dans chacun de ses projets une traversée empirique des médiums qu’il relie d’une manière ou d’une autre à l’histoire complexe et chaotique du Liban. Il fait de l’obsolescence des appareils et des « pellicules » argentiques un argument esthétique pour dresser un « état des choses et des corps », du Liban et du monde, se rappelant que chaque appareil contient la mémoire de ceux qui l’ont précédé et anticipe sur les suivants. Il utilise des appareils anciens et des pellicules « périmés » : caméra super-8 pour le cinéma, appareil Kodak Reflex II datant de 1948 pour la photographie.
Dans ses vidéos et films, Ziad Antar use d’un ton plus facétieux et léger, qui exprime une poétique de l’ordinaire et de la vie de tous les jours, avec des moyens techniques pauvres. Famagusta est un film d’animation en super 8 qui évoque une situation de conflit (en l’occurrence celle de Chypre) d’une manière métaphorique à partir d’un dessin humoristique trouvé sur place. »

Françoise Parfait

La Marche Turque

mercredi 12 février 2014

Dans la vidéo de Ziad Antar, « La marche turque »(2006), les cordes du piano ont été bloquées redonnant ainsi au célèbre morceau de Mozart ces premières allures de marche militaire.

La « Marche Turque » est en effet le troisième mouvement de la Sonate pour piano n°11 en la majeur, composée dans les années 1780 par Wolfgang Amadeus Mozart. Ce dernier mouvement est l’une des pièces les plus connues de Mozart sous le surnom de Marche Turque. Il imite le style d’une compagnie de janissaires turcs. L’imitation ou le pastiche de la musique turque était très en vogue à cette époque.

Les janissaires formaient une secte militaire très puissante composée d’esclaves d’origine chrétienne et constituant l’élite de l’infanterie de l’armée ottomane à l’apogée de l’Empire ottoman, au quinzième siècle.

Les troupes ottomanes furent les premières en Europe à se doter de fanfares militaires (mehterhane) composées d’un nombre variable d’ensembles. Un ensemble se composait d’un tambour, de timbales, d’une clarinette, d’une trompette et de cymbale. Par exemple, la fanfare personnelle du sultan était composée de 9 ensembles. Certaines fanfares pouvaient être entièrement montées sur des chevaux, des chameaux ou des dromadaires.

Biographie de Jan Kopp

mercredi 12 février 2014

Jan Kopp est né en 1970 à Francfort (Allemagne). Il vit et travaille à Paris (entre autres).

Après des études de philosophie à la Sorbonne, il est diplômé de l’école des Beaux-Arts de Paris en 1996. Il a suivi divers programmes de résidence en France et à l’étranger dont celui à PS1/Moma à New York. Il est très tôt repéré pour ses interventions dans l’espace public qui investissent les lieux laissés vacants. Son travail recourt à de nombreux médias (son, vidéo, dessin, sculpture, performance) et se déploie aussi bien à travers de vastes installations, conçues au regard des espaces qu’elles occupent, que de formes plus discrètes.Parmi ses dernières expositions personnelles figurent celle au centre d’art contemporain, Abbaye de Maubuisson (2011), au Kunstraum Dornbirn, Autriche (2010) et au FRAC Alsace (2008). Jan Kopp a participé à de nombreuses expositions collectives dont récemment : Le Nouveau Festival, Centre George Pompidou, Paris (2012), Architecture, Utopies, Dessin, MNAC, Bucharest (2011), Res Publica, MMOMA, Moscou (2010) et Fragile, Musée d’art Contemporain, St Etienne (2009). Il a présenté son travail à Rennes, dans la galerie du TNB, en 2000, dans le cadre du festival Mettre en Scène.

Safe Sounds, une installation vidéo et sonore

mercredi 12 février 2014

Installation désigne dans le champ des arts visuels, une œuvre qui combine un ou plusieurs médias qui une fois « installée », modifie l’expérience que le spectateur peut faire d’un espace singulier ou de circonstances déterminées.

Pour son exposition, Ziad Antar a utilisé la vidéo projection- ce procédé permet de reproduire une source vidéo ou informatique sur un mur ou sur un écran séparé- . L’artiste a composé cette installation comme un environnement sonore et visuel dans l’espace de la Criée.

L’alternance de la projection des vidéos habillées de leurs bandes sonores produit un rythme séquencé mêlant différentes sonorités et interprétations musicales qui invitent le visiteur à se déplacer et l’enveloppe dans un paysage composite. Les vidéos se déclinent sous différentes formes et supports, en couleurs ou noirs et blanc, en plan fixe ou séquences, ou mouvements saccadés, présentées en boucle, en projection ou sur moniteur. Les images pour la plupart de grands formats s’imposent d’elles-mêmes.

Une autre installation sonore et vidéo: Bill Viola, Five Angels for the Millennium, 2001

Après s’être intéressé aux qualités de la bande vidéo diffusée sur moniteur, Bill Viola, comme beaucoup d’autres artistes, va passer à la forme de l’installation à partir des années 1980. Projetées, les images deviennent monumentales. L’œuvre n’est pas seulement constituée des images et des sons, mais intègre l’organisation entière de l’espace. Ainsi, le noir autour des projections fait aussi partie intégrante de l’œuvre et participe à la perception qu’en a le spectateur.

Five Angels for the Millennium est une installation réalisée en 2001. Dans une grande salle plongée dans l’obscurité, cinq séquences vidéo sont projetées sur les murs. Ces séquences sont diffusées en simultané et en boucle. Leur contenu est différent, mais le thème est commun : chacune présente un corps passant dans une grande étendue d’eau, bleue sur quatre écrans et rouge sur le cinquième. À l’immersion des corps filmés fait écho l’immersion du spectateur, qui « baigne » dans le son (très présent) et les images.

En savoir plus sur les nouveaux médias dans les pratiques artistiques:

http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-nouveaux-medias/ENS-nouveaux-medias.html

Inspirations et rencontres artistique

mercredi 12 février 2014

Ziad Antar a tout d’abord étudié l’ingénierie agricole à Beyrouth, il débutera la photographie en 2000. Il est à cette époque l’assistant du photographe Hashem El Madani. Sa première série à démarche documentaire débute grâce à l’acquisition d’un stock de pellicules périmées. Il photographie tout d’abord SaÏda, puis le Liban et voyage à travers de nombreux autres pays. Il étudiera ensuite le cinéma à Paris jusqu’en 2003 où il rencontre Jean Luc Moulène. Il cite aussi Jean Marc Bustamante comme un des artiste qui l’inspire.

Jean-Luc Moulène_Au cours de sa longue carrière d’artiste plasticien et professeur, J.L. Moulène accumule une œuvre qui, au-delà de sa diversité, exprime tout à la fois une réflexion permanente sur la condition de l’artiste dans la société, une critique radicale à l’encontre des manipulations et des séductions de la représentation et une recherche formelle souvent non dénuée d’humour ou de dérision. Ses productions s’avèrent étonnamment diversifiées: dessins, quelques peintures, très nombreuses photographies, affiches, éditions spéciales de journaux, brochures, livres et sculptures.

Jean Marc Bustamante_Cet artiste français a découvert l’histoire de la photographie à la fin des années 70 grâce à William Klein dont il fut l’assistant. En 1978, il part en périphérie de Barcelone pour y réaliser une série de photographies. Ces dernières, de grands formats couleurs, nous présentent des sites indéfinis, des paysages chaotiques, vides de tout événement et de toute silhouette humaine, nourris uniquement d’un luxe de détails s’annulant les uns les autres, de fragments aspirant à devenir un tout. Dans cette série, on perçoit une caractéristique constante de l’œuvre de Bustamante, celle qui consiste à faire du paysage un pur objet de vision, un paysage  » sans qualités ».

« Je ne sais pas alors dans quelle mesure on est dans la réalité. Ou plutôt, dans quelle réalité on se trouve. Est-ce qu’une image peut durer au-delà des raisons pour lesquelles on la prend ? Que faire pour que l’image reste énigmatique et attirante ? Est-ce qu’on peut la regarder comme une expérience esthétique ? J’espère seulement que ce sont des photos qui aident à vivre.  »
Jean-Marc Bustamante, in : Le Monde du 19/09/1999, propos recueillis par Michel Guerrin.

Des liens vers le Liban…

mercredi 12 février 2014

La scène artistique libanaise

http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/12/27/un-milieu-artistique-florissant-malgre-la-crise-et-les-conflits_4340555_3246.html (article à acheter)

https://www.artpresta.net/le-beirut-art-center-appuie-la-jeune-scene-artistique-libanaise/

https://libalel.wordpress.com/2011/02/01/esquisse-la-scene-artistique-au-liban/

http://slash-paris.com/articles/les-artistes-libanles-artistes-libanais-a-la-triennale-de-paris

http://www.villaempain.com/fr/exposition/7

Un Web documentaire

http://www.beyrouthetlinvisible.fr/

Le festival de Douarnenez, édition

2008: un regard sur le cinéma libanais

http://www.festival-douarnenez.com/fr/ressources_films/peuples_invites/peuples_du_liban

Leylet Hobb_Oum Kalthoum

jeudi 6 février 2014

Leylet Hobb, Une Nuit d’Amour en français, est une des chansons les plus populaires du monde arabe.Les vidéos de la série Night of Love, débutée en 2009 par Ziad Antar sont différentes interprétations de cette chanson.La version originale de Mohamed Abdel Wahab dure environ 50 minutes. L’interprétation de cette chanson pouvait donner lieu à un concert en lui-même, véritable performance chantée. Des versions abrégées ont été utilisé pour la danse puis pour des concerts. Hautement symbolique en Égypte et dans de nombreux pays arabes, elle est chantée dans sa version originale par Oum Kalthoum.

Oum Kalthoum était une chanteuse, cantatrice et actrice égyptienne. Aujourd’hui, 35 ans après sa mort elle est toujours considérée comme l’une des plus grandes chanteuses du monde arabe, elle avait parait-il « une voix incomparable…[où se jouaient]… « 14 000 vibrations par seconde »(Maria Callas).

Oum Kalsoum, née aux alentours de 1904 est issue d’une famille modeste. Dès l’âge de dix ans, elle chante régulièrement avec son père qui est imam, pour des mariages ou Malwid, cérémonies religieuse. Ces récitations des versets du Coran requièrent une sensibilité musicale et des techniques proches des méthodes des chanteurs d’opéra. Repérée par un chanteur de renom, Cheikh Abou El Ala Mohamed, elle est invitée au Caire, mais doit attendre ses 16 ans pour répondre à cette invitation et commencer à se produire dans de petits théâtres. Durant tout ce temps elle est obligée de se déguiser en garçon.

Deux rencontres dessinent la voie de « l’astre d’Orient », le poète Amhed Rami, lui écrira 137 chansons et Mohamed El Qasabji, virtuose du luth, lui ouvre en 1930 le Palais du théâtre arabe au Caire. Très vite c’est le succès, elle tourne dans tout le monde arabe: Damas, Bagdad, Beyrouth, Tripoli, Tunis, rencontre Nasser et devient une icône nationale. Après une longue carrière où elle chante la religion, l’amour et la nation égyptienne, cette femme proche des gens du peuple s’éteint en 1975. Ses funérailles ont déclenché des scènes de détresses collectives. Des stars du cinéma, des ambassadeurs, des ministres ainsi que de nombreux anonymes ont formé un cortège de plus d’1,5 km , pour environ trois millions de personnes, le deuxième plus grand rassemblement d’Égypte, après les funérailles de Nasser.

Collecte pour Un Grand Ensemble

mardi 4 février 2014

« Pour l’espace principal du centre d’art La Criée, je souhaite réaliser une sculpture à partir de matériaux collectés auprès des rennais. Par matériau j’entends toute chose qui ressemble à une tige : des manches à balai, des tringles à rideau, des pompes à vélos, des antennes télescopiques, des plinthes, des tasseaux de bois, des règles, des branches, des tubes, des baguettes, des cannes à pêche, des bâtons de ski, de marche, des instruments de musique (flûte, clarinette), porte-manteau, etc
Toutes les matières m’intéressent : le bois, le métal, le plastique, le verre, le carton, etc. La longueur minimale est de 50 cm, le poids ne doit pas excéder un ou deux kg par pièce. Ces objets peuvent être prêtés ou donnés. Ils peuvent avoir un caractère décoratif, mécanique, artisanal ou industriel. Être Colorés ou pas.
La sculpture qui intégrera ces éléments sera à la fois une structure assemblée du sol vers le plafond et un mobile suspendu. Certains éléments se tiendront mutuellement en équilibre, suspendus par des cordes ou des fils.
Le titre de la sculpture est Grand ensemble.
Je pense aux «tiges» comme à des «mètres-étalons personnels» déplacés depuis divers points de la ville de Rennes et dessinant une géographie ou un réseau imaginaire matérialisé par leur assemblage temporaire dans le centre d’art. La taille et la forme de cette sculpture, imaginée spécialement pour l’occasion, apparaîtront au fur et à mesure de la collecte et selon les limites des possibilités statiques. »
Jan KOPP, Août 2013