Archive de avril 2014

Présentation de l’exposition

dimanche 20 avril 2014

La ville est le terrain de jeu de Courir les Rues et par là-même de Jan Kopp, artiste associé à cette saison 2013-2014 de La Criée. Avec Sophie Kaplan il a imaginé Les Horizons, exposition collective qui rassemble onze artistes aux origines et parcours multiples et dont les œuvres – films, photographies, peintures, sculptures, dessins, installations – touchent à la fois à l’idée de ré-enchantement de la ville et à l’espace urbain comme lieu de conflits politiques, sociaux et/ou esthétiques.

Les Horizons à Rennes, c’est d’abord la tour d’habitation construite par l’architecte Georges Maillols en 1970. Visible de loin, autant que portant loin la vue, cet élégant gratte-ciel figure parmi les réalisations les plus emblématiques de l’architecture moderne rennaise. Son nom, comme c’est souvent le cas pour ce type de réalisation – de cité des étoiles en cité radieuse – porte en lui une utopie que l’usage a, un peu partout, fait vaciller.

L’objet de cette exposition est la ville. La ville, composée de villes imaginaires et réelles, faite de fragments, de détails que les artistes apportent. Des détails qui témoignent de regards singuliers permettant de lire la ville dans la richesse de ses facettes et paradoxes, comme un lieu où se côtoient le luxe et la pauvreté, la paix et la guerre, la chance et la désillusion, le passé, le présent et ce qui advient.

Les Horizons de La Criée évoquent une multiplicité de regards, une multiplicité de perspectives et par extension une multiplicité d’expériences de ce monde. Ils explorent différentes échelles et posent la question du point de vue : celui du sous-sol, celui du sol, celui des étages, celui des hauteurs et celui du ciel.

De Kaboul à San Francisco, de Gaza à Berlin, de Caracas à Marseille, en passant par Łódž, Rennes, Paimio et Nancy, les villes dont parlent les œuvres présentées ici appartiennent à des réalités géopolitiques très différentes, cependant elles apparaissent toutes comme des espaces où tout est en mouvement et où tout est, d’une certaine manière, à portée de main.

Visite de Traverse N°3 avec le Collectif #émisphères

mercredi 16 avril 2014

Connaissez vous…Le menhir, Le trimaran, La caravelle, La barre saint just, L’armor, Le belvédère, Le grand bleu, Les horizons, Hoëdic, Les diamantines …?

Quelques noms évocateurs d’immeubles construits à Rennes et scandés par le collectif #émisphères lors de la visite de traverse des Horizons.

Les visites de traverse proposent une entrée décalée dans les expositions, à travers le regard et les propositions d’artistes, chercheurs, architectes, musiciens… invités.

Samedi 22 Mars 2014, en partenariat avec la Maison de l’architecture en Bretagne, la Criée a invité le collectif #émisphères, collectif d’architectes créé en 2010, par Véronique Villedieu et Julien Guénéguès.

Chacun des projets du collectif est prétexte à une collaboration, à des glissements de langages ou de méthodes. Ils travaillent avec des habitants, des artistes, des élus, des jeunes ou moins jeunes… Là où une rencontre les porte, ils ont à cœur de créer les conditions d’une liberté de regard, d’échange et d’action. Pour Les Horizons, le collectif a proposé une performance collaborative aux visiteurs de La Criée: « Et si c’était à Rennes… ? »

Au gré de lectures de textes écrits pour l’occasion « … une rocade du désir, un panneau bleu et blanc du désir, un rail de sécurité du désir, un talus du désir, une haie d’arbres du désir, un sens interdit du désir, une flèche bleue et blanche du désir, un flux de voiture du désir, des zébras du désir, un bosquet du désir, une pelouse du désir, un sentier sauvage du désir, trois policiers du désir, trois scooters du désir, une haie taillée comme un mur du désir, un terrain de football du désir.. », ou de texte choisiextrait de Construire autrement, comment faire ? Patrick Bouchain, L’impensé Actes Sud-,

A partir également de l’observation des œuvres et de nos propres perceptions de la ville, #émisphères a posé les questions suivantes : Et si c’était à rennes ? Ce serait quand? Ce serait où? Ce serait qui? Ce serait quoi? Ça s’appelle comment? Ça ressemble à quoi ?

L’ensemble de cette matière a conduit à l’esquisse d’ une carte sensible, en mots et dessins bigarrés, de la ville Rennes.

 

Le design à La Criée

mardi 15 avril 2014

Dans le cadre du projet « Correspondances », les étudiants de première année de DSAA (Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués) du lycée Bréquigny ont réfléchi à ce que pouvait apporter le design à La Criée. Les recherches menées ont porté sur la médiation dans le centre d’art et sur les moyens de créer du lien entre les publics et l’art contemporain.

 

Voici le détail des différents projets développés par les étudiants (cliquer sur le nom des étudiants pour avoir accès aux visuels de leur projet) :

 

La Criée ne se présente pas seulement comme un espace d’exposition mais s’affirme aussi en tant qu’espace de transmission, comme médiateur et initiateur à l’art contemporain. Cependant, l’espace restreint de La Criée, composé d’un volume principal entièrement dédié aux expositions, ne donne pas à lire cet attachement envers la médiation. Dans notre intervention spatiale, les espaces annexes à la salle d’exposition sont restructurés et optimisés dans ce sens. Deux cloisons fonctionnelles qui servent de support à la médiation dessinent une Parenthèse didactique, un volume central dédié à la médiation et mis en scène depuis l’espace d’exposition. De part et d’autre de cette Parenthèse sont aménagés un espace facilitant l’accueil des groupes et une petite black box. Ce programme de réaménagement clarifie donc les usages existants des espaces annexes en faveur de la médiation et rend ainsi lisible l’attention particulière que porte La Criée à diffuser et communiquer autour de l’art contemporain. Il ouvrira une nouvelle forme de circulation dans l’enceinte de La Criée et lui permettra de mieux communiquer ses informations aux visiteurs.

Baptiste Némard / Mathilde Oury

 

 

Nous avons choisi d’orienter notre projet sur la médiation par imprimés qui est faite à La Criée, notamment en se servant de la grille séparant le sas d’entrée de l’extérieur. Notre intervention visera à promouvoir cette médiation par une mise en valeur améliorée des imprimés sur la grille, afin d’inciter le passant à s’en saisir tout en le protégeant des intempéries. Notre dispositif s’ancre dans une volonté de récupération du carton, matériau à la fois bon marché et recyclable. Notre rôle consiste à fournir toutes les pièces nécessaires à la fabrication de notre dispositif par les équipes de La Criée. Ainsi, il est possible de le fabriquer à volonté et de le remplacer s’il est trop dégradé pour être réutilisé ou lorsqu’on veut le déplacer.

Nicolas Granger / Fanny Lagarde

 

 

La Criée est un lieu d’art difficile à localiser pour certains, bien qu’il soit situé dans l’hypercentre de Rennes. Notre projet vise à amplifier la signalisation et la signalétique dans l’espace des piétons. Il se compose d’un ensemble d’autocollants à disposer dans la rue, sur les plots (à portée de main) et sur la porte d’entrée de La Criée. Cet ensemble visuel qui varie selon une intensité aiderait un public non initié à trouver le lieu.

Adélina Caillon, Romain Jhego Lhermite

 

 

Notre intention de projet est d’aménager l’entrée de La Criée pour révéler l’identité et les usages propres au centre d’art contemporain. Notre projet est composé de deux parties. La première correspond à une succession d’arches métalliques reprenant le code graphique de la grille de La Criée, qui se déforment en s’éloignant du bâtiment. Elles permettent de mettre en valeur l’entrée, d’inciter le visiteur à venir et de créer une identité visuelle à l’espace. La seconde partie est une sorte de totem mobile qui peut être positionné où on le souhaite. Ce dispositif permet de communiquer les informations liées à La Criée : prospectus de l’exposition en cours, des autres expositions à venir… Il informe aussi sur l’utilisation de l’espace, avec notamment un plan de La Criée indiquant aux visiteurs les espaces ouverts ou non, le programme et les gestes à adopter lors de l’exposition (possibilité ou non de photographier, de toucher les oeuvres…).

Angélique Gaillard / Marie Morin-Letort

 

 

Le premier point de contact, de rencontre entre le public et l’art contemporain, a lieu durant les temps d’exposition. Afin de renforcer et de prolonger cette relation, nous avons décidé de rendre le visiteur actif dans la médiation du centre d’art et de ses expositions par le biais d’une application participative destinée au public. Cette application lui offre la possibilité de réagir par rapport à l’exposition actuelle. Le visiteur peut alors alimenter l’application avec des photographies, des vidéos, des commentaires… Le dispositif mis en place permet ainsi de faire vivre La Criée en dehors du temps de visite et du lieu d’exposition et également d’impliquer davantage le spectateur dans la vie de La Criée.

Eloïse Cariou / Johanna Grandgirard / Marine Suire

 

 

Actuellement, seules les affiches de l’exposition en cours viennent informer le public, au détriment d’une communication sur la cohérence de la saison et des expositions qui la composent. Il nous a semblé important d’avoir une lecture plus globale sur le déroulé des événements et des changements sur l’année. L’intention phare du projet est avant tout de donner à lire le renouvellement des expositions mais également la globalité de la saison qui se construit progressivement. La volonté première est de mettre en place un parvis évolutif au regard de l’enchaînement des expositions. Cette intervention est le moyen de redéfinir le seuil du centre d’art qui reste trop flou pour le visiteur. Un espace tampon se mettra donc en place avant l’entrée, ce qui rendra plus officiel le franchissement de la porte principale. L’intervention extérieure permettra également de distinguer La Criée d’un point de vue plus éloigné et d’appeler le regard du spectateur non averti.

Maxime Cavaillé / Anne Civel

 

 

Le mobilier que nous avons choisi de concevoir est un mobilier éphémère dont le nom, White Cube, fait référence au lieu d’exposition, comme celui du centre d’art contemporain de La Criée. Ce mobilier intervient dans la ville de Rennes, lorsqu’un événement a lieu au centre d’art. Il permet de guider les passants jusqu’au lieu d’exposition qui n’est pas très visible dans l’espace urbain. White Cube se fixe sur du mobilier urbain déjà existant, dans un périmètre de 2 km autour des Halles centrales. Plus on se rapproche du lieu, plus le mobilier est présent. Ce cube possède une partie intérieure extensible, afin de pouvoir s’asseoir dessus et possède donc une fonction supplémentaire à celle de mobilier faisant signal dans la rue.

Lucien Chiron / Chloé Renaux

 

 

Le projet sur lequel nous avons travaillé est celui d’un espace entre-deux permettant de faire la transition entre l’intérieur et l’extérieur. Il permet également à La Criée de gagner en visibilité et de s’extraire de son contexte, celui des Halles centrales. Cet espace dispose d’une banque d’accueil pour recevoir le public et l’informer sur la nature de ce lieu : l’entrée est libre et gratuite, on le fait savoir. Notre but est avant tout de faire entrer les non-initiés dans La Criée, d’ôter tous les freins qui les empêchent de venir, à savoir, la non visibilité depuis la rue et la mauvaise lisibilité de la fonction du lieu. Notre projet sert également de support pour les prospectus et les affiches présentant les expositions. Enfin, étant donné que La Criée se situe en Bretagne, la structure servira aussi d’abri contre la pluie pour les passants, avant leur entrée possible dans le centre d’art contemporain.

Justine Bouvet / Elodie Stéphant

 

 

Notre idée est de mettre en place une expérience de nature ludique visant à présenter La Criée sous un aspect plus accessible, pour un public constitué de personnes dynamiques mais non-initiées à l’art contemporain. Il s’agit d’un projet de « chasse au trésor à l’oeuvre » qui valoriserait chaque spectateur en le plaçant dans un rôle d’acteur/joueur pour qu’il appréhende son environnement de manière plus sensible, par le corps, de manière à introduire une nouvelle façon d’aborder l’art contemporain. Cet évènement permettrait à La Criée de s’étendre dans l’espace urbain le temps d’une journée en disséminant plusieurs oeuvres d’art placées dans l’espace urbain. La Criée s’affirmerait comme un lieu moins austère (l’art contemporain étant parfois associé à une activité cérébrale intense), comme un lieu d’observations, d’intuitions et d’expérimentations physiques.

Chloé Echasseriau / Alice Suberbie

 

 

Afin d’attirer un public nouveau à La Criée, nous nous sommes intéressées aux usagers des Halles centrales, lieu mitoyen mais dont le public (touristes ou habitués) ne connaît pas toujours La Criée ou ne se sent pas concerné par le centre d’art. Pour ceux-ci, la visite du centre d’art pourrait être la suite logique du marché grâce à sa proximité et à la découverte des expositions qui n’est pas obligatoirement longue. Notre intervention est ciblée sur les sas d’entrée des Halles ainsi que sur la cour intérieure, afin de permettre l’accès par la porte de derrière. Le travail graphique, renouvelé chaque année en fonction du thème choisi pour la saison, matérialise le chemin entre le marché et La Criée, grâce à une déambulation fluide. La densification du traitement plastique aux abords de l’entrée centre le regard et la circulation vers un point précis : l’entrée dans le centre d’art.

Fanny Boulesteix / Amélia Chevée

 

 

Nous nous sommes interrogées sur la manière d’étendre l’espace d’accueil de La Criée à l’extérieur, afin de permettre une meilleure visibilité et de démystifier l’accès à celle-ci. Il s’agit pour nous de faciliter la transition du passage de la rue au centre d’art, et ainsi d’inviter le passant à pousser la porte d’entrée. Notre projet s’axe donc sur la zone d’accueil qui est un point de friction très important. Nous proposons d’extraire celle-ci de l’enceinte du centre d’art pour venir la placer directement dans la rue, au contact des passants. Cette borne d’accueil doit d’une part distribuer des informations spécifiques et matérielles quant à l’exposition et à la saison en cours (s’y trouvent donc les documents actuellement distribués à l’intérieur du centre d’art). D’autre part, elle doit faire signe, piquer la curiosité des passants et être une extension, un avant-goût de ce qui se passe à l’intérieur de La Criée. Cette structure aurait une forme de base en X, faisant référence au logo de « L’art au centre » de La Criée. De plus, elle serait mobile et pourrait être rangée pendant les horaires de fermeture.

Morgan Even / Sandrine Zhangang

 

 

La Criée est placée dans un bâtiment public, les Halles centrales, et pourtant le public passe devant sans vraiment savoir ce qui se passe à l’intérieur. Nous avons également souhaité nous attarder sur le fossé qui peut exister entre l’art contemporain et le public. Notre première intention est de créer un lien entre la rue et l’espace de La Criée, ce lien devant être surtout visuel. Nous nous sommes donc penchés sur la signalétique, en invitant les passants à se questionner et à s’interroger sur ce qu’est La Criée. Nous proposons d’utiliser les éléments urbains qui entourent La Criée et d’exploiter le changement d’exposition tous les trois mois ou le changement de saison chaque année afin de raviver l’intérêt des passants. Le dispositif sert à la fois de support de communication pour La Criée et permet aux passants de s’orienter vers le centre d’art.

Jeanne Berré / Pierre-Félix SoMorgan Even / Sandrine Zhang

 

Visite des Horizons par la petite section maternelle de Volga le 08 Avril 2014

jeudi 10 avril 2014

Mardi 8 avril, les 22 élèves de la petite section de Nolwenn Talon de l’école maternelle Volga sont venus visiter l’exposition collective Les Horizons à la Criée.

Afin de s’approprier l’espace d’exposition et les œuvres, les enfants ont utilisé le jeu pêle-mêle.
Par atelier, ils ont ensuite pu imaginer et dessiner leur propre immeuble en s’inspirant de l’œuvre de Bertrand Lamarche Le Haut-du-Lièvre, immense édifice construit à la fin des années 50 à Nancy.
Les enfants ont également observé Colors for a large wall de Blaise Drummond qui propose une réinterprétation colorée de l’immeuble El paraiso (Le paradis) à Caracas au Venezuela. Chacun a ensuite pu composer la façade multicolore de son immeuble imaginaire.
À la fin de la visite, la classe a voyagé dans les rues de Kaboul en Afghanistan avec la vidéo de l’artiste belge Francis Alÿs, Reel, Unreel où des enfants jouent à enrouler et dérouler une pellicule de films travers les rues de la ville.

Francis Alys, Reel, Unreel, 2011

mardi 1 avril 2014

Reel, Unreel, 2011

En collaboration avec Julien Devaux et Ajmal Maiwandi
Documentation d’une action, vidéo couleur, son, 20’
Courtesy de l’artiste et galerie Peter Kilchmann, Zürich

Né en 1959 à Anvers, Belgique
Vit et travaille à Mexico, Mexique

Francis Alÿs est représenté par la galerie Peter Kilchmann, Zürich

« Les qualités poétiques du travail d’Alÿs résident dans leur absurdité fantastique, leur caractère éphémère ou inachevé, leur imagerie de l’imagination et surtout dans leur ouverture énigmatique à l’interprétation. »

Mark Godfray, commissaire à la Tate Modern, Londres.

La vidéo est tournée en Afghanistan, sur les hauteurs puis dans les rues de Kaboul. On découvre la ville en suivant deux enfants qui la parcourent, depuis les collines aux alentours jusqu’à son centre, animé par la circulation, les commerces et la foule. L’un des enfants déroule en courant la bobine d’un film comme on jouerait avec un cerceau, tandis qu’un autre l’enroule sous le regard des passants.

Reel,Unreel révèle différentes facettes du travail de Francis Alÿs, de son engagement, par le choix du contexte géopolitique où les talibans ont brûlé les bobines de film, en passant par un hommage au cinéma avec la place centrale de la bobine dans l’action de la vidéo, jusqu’à la fascination qu’il a pour les jeux d’enfants.

Francis Alys_reel_unreel

Francis Alys_reel_unreel