Munis de leurs chaussures de sécurité et de leur gilets oranges, les élèves ont visité le chantier de fouilles de l’Hotel Dieu par petits groupes. La découverte du chantier et les rencontres avec les professionnels de l’INRAP ont donné lieu aÌ€ de nombreux étonnements, questions et découvertes.

Les archéologues ont présenté leurs outils, ils utilisent toutes sortes d’objets: aspirateur, pioche, balayette, pinceau, grattoir, instrument de dentiste, niveau aÌ€ bulle, gants, sacs plastique, mètre enrouleur, règle, mètre ruban, pince, truelle, lunette de géomètre, mire, compas, étiquette, clous, massette, mailloche, appareil photo, ordinateur, fiche avec croquis, ficelle, sécateur, rasette, cuillères de différentes tailles, brosse aÌ€ dent ..

Voici un lien vers un petit film d’animation issu d’une série intitulée Les Experts de l’archéologie [co-produite par ARTE, l’Inrap et Petite Ceinture] et présentant le métier d’archéologue : http://www.inrap.fr/l-archeologue-10800

Née en 1984 à Athènes.

Vit et travaille à Paris.

La pratique de la peinture à l’huile, de l’aquarelle, photographie argentique, du film Super8, constituent les facettes du travail de Karolina Krasouli. Nulle nostalgie d’un monde pré-digital, mais l’attention à des techniques où les notions de révélation, d’apparition, sont premières, où la vitesse (qui ne signifie pas nécessairement la rapidité) du geste est prépondérante et où le résultat ne souffre pas de repentir. L’installation qu’elle réalise in situ à La Criée contient également cet art performatif : une palissade de bois peint, adossée à un mur, est érigée sans aucun soutènement, maintenant une fragilité assumée mais invisible.

La découverte des Gorgeous Nothings de la poétesse américaine Emily Dickinson a constitué pour Karolina Krasouli un tournant dans sa pratique de la peinture, oscillant entre abstraction et figuration. Les « Riens magnifiques » de Dickinson, découverts récemment dans les archives de l’écrivaine, sont des manuscrits sur des enveloppes soigneusement pliées, découpées ou déchirées, de façon à ce que chacune d’entre elles constitue un support à la forme unique déterminant la composition graphique et l’écriture de poèmes, notes ou aphorismes. À partir de ce dispositif, pictural autant que sculptural, Karolina Krasouli a produit un ensemble de travaux, à commencer par ses propres enveloppes, peintes à l’aquarelle, devenant des motifs dont la géométrie élémentaire est infiniment singularisée par le geste du pliage répété. Agencées au mur en grille ou en ligne, elles composent des collections mais s’apparentent aussi à un langage hiéroglyphique. Karolina Krasouli expose un ensemble de toiles libres où elle utilise le motif de l’enveloppe, libéré de son référent. Signe à la fois abstrait et concret, peint ou couché à la feuille d’or sur la toile, il se présente en aplat coloré, sur des fonds monochromes qui évoquent la peinture médiévale et renaissante. Radicalement silencieuses, irradiant la couleur comme seule communication sensible, les peintures et sculptures de Karolina Krasouli se veulent en retrait de tout langage et énoncent une vulnérabilité sensible à la moindre variation de lumière ou de souffle.

La première exposition personnelle de Karolina Krasouli, A Thousand Hours, est également organisée par la galerie Raymond Hains de l’École des Beaux-arts de Saint-Brieuc, partenaire de la biennale. Elle y présente un ensemble de peintures et de photographies, toutes produites pour l’exposition.

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Œuvres exposées

Sans titre (2016)
Huile , gesso et feuille d’or sur toile (110 x 195 cm)
Sans titre (2016)
gesso et feuille d’or sur toile (110 x 195 cm)
Sans titre (2016)
gesso et feuille d’or sur toile (110 x 195 cm)
Sans titre (2016)
Huile , gesso et feuille d’or sur toile (420 x 180 cm)
Sans titre (2016)
Huile sur bois (700 x 100 cm)

Production La Criée centre d’art contemporain.

Né en 1966, vit et travaille à Paris.

Représenté par la galerie Samy Abraham à Paris.

Le sculpteur Jean-Marie Perdrix aime à travailler en « coopérative », selon son expression. Depuis près de 20 ans, il collabore avec un groupe d’artisans au Burkina Faso et développe notamment un processus de recyclage de déchets plastiques à Ouagadougou. Il a ainsi conçu des éléments de mobilier à partir de briques de plastique moulé, et destinés à équiper des établissements scolaires.
Dans ses sculptures, il travaille à la fusion de différents matériaux : il incorpore des matières organiques, au bronze, à l’aluminium ou au plastique. De ce processus expérimental et aléatoire résultent des formes intrigantes.

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Œuvre exposée
Sans titre, 2016, plastique fondu et poils de vache, dimensions variables. Production Les Ateliers de Rennes.

Jean-Marie Perdrix produit pour l’exposition à La Criée et au musée des beaux-arts 4 sculptures réalisées pendant l’été 2016 dans son atelier de Ouagadougou. Une tonne de déchet plastique est coulée dans des peaux de vache. Celles-ci, une fois arrachées, laissent sur les masses de plastique des traces d’épiderme.

À la Halle de la Courrouze, Jean-Marie Perdrix expose Les Pneumatocéphales (2003) qui sont quatre figures de silicone, gonflées et déformées par de l’air comprimé, traversées et animées par une pulsation mécanique.

Primitives, brutales, les œuvres de Jean-Marie Perdrix proposent une vision de la modernité comme collision et fusion de la machine, de la nature et de l’humain.

Née en 1967, vit et travaille à Rennes

Darielle Tillon réalise des films depuis la fin des années 1990, après une formation en école d’art. Courts et longs métrages, ils déjouent les catégories, et inscrivent un rapport à la fiction, voire au fantastique, à l’intérieur d’une manière de filmer très réaliste, « brute » comme elle le dit, des contextes et des personnes avec lesquelles elle travaille, qui souvent ne sont pas des acteurs professionnels. Par la proximité qu’elle instaure dans le quotidien d’un tournage, avec ou sans scénario préétabli, la fiction s’installe petit à petit, à l’aide de fragments de dialogues écrits qui prolongent des paroles captées spontanément, ou des scènes rejouées en extension de scènes capturées, fabriquant d’étranges distanciations.
« Il s’agit de se laisser glisser d’un mode à un autre », dit Darielle  Tillon.

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Œuvre exposée

Le 21ème siècle sera africain (2016) _ Film
Le 21ème siècle sera africain est un film tourné sans écriture préalable, à l’occasion de voyages au Burkina Faso effectués à partir de 2015, juste après les émeutes ayant entraîné la destitution du président Blaise Campaoré, au pouvoir depuis son coup d’état en 1987. Darielle Tillon y a rencontré un groupe de jeunes gens, filme leurs conversations, leurs activités, capte leurs préoccupations et leurs difficultés, et tourne avec eux plusieurs histoires de fiction qu’ils écrivent ensemble. Elle y rencontre par leur intermédiaire l’artiste Jean-Marie Perdrix, qui a établi à Ouagadougou un atelier de sculpture, et dont plusieurs œuvres sont également présentées à La Criée. Le film de Darielle Tillon, constitué de nombreuses parenthèses ouvertes et comme en suspension, est une accumulation de fragments parfois irrésolus qui reflète l’histoire de son tournage, et qui se  fait l’écho d’une situation politique complexe. « Au passage », c’est le rapport de ces jeunes à l’Afrique, à l’Occident, à la colonisation, qui est abordé.

L’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) « assure l’exploitation scientifique des opérations d’archéologie préventive et la diffusion de leurs résultats. Il concourt aÌ€ l’enseignement, aÌ€ la diffusion culturelle et aÌ€ la valorisation de l’archéologie. » (extrait de l’article L523-1 du Code du patrimoine).

L’Institut intervient dans le domaine de l’archéologie préventive aÌ€ la demande de l’État et sous la tutelle des ministères de la Culture, de la Communication, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mis en place en 2002 après l’application de la loi de 2001 sur l’archéologie préventive, il réalise des diagnostics archéologiques aÌ€ l’occasion de travaux sur le territoire prévus par un aménageur et collabore chaque année avec plus de 700 partenaires publics et privés. Il peut aussi eÌ‚tre choisi par l’aménageur pour mener des fouilles préventives si l’État a jugé de son intéreÌ‚t scientifique. Les résultats des sondages et des fouilles (fouilles de sauvetage ou fouille préventives) sont ensuite diffusés auprès du public et de la communauté scientifique. Ainsi, L’inrap organise des visites de chantiers, des colloques mais produit aussi des ouvrages, des émissions de radio et des documentaires audiovisuels. Depuis 2009, l’institut organise également les Journées nationales de l’archéologie. Présent sur tout le territoire métropolitain français, l’Inrap témoigne depuis sa création, de la volonté de l’État de soutenir la recherche archéologique en France.

Source : http://www.inrap.fr/missions-et-activites-9725

Lucy Skaer

Née en 1975 à Cambridge au Royaume-Uni.

Vit et travaille à Glasgow.

Représentée par la galerie Murray Guy à New-York.

Lucy Skaer travaille le réel et le sublime. Elle s’efforce de trouver l’essence même des objets, des matériaux pour interpréter des éléments du passé. L’élégance des objets qu’elle fabrique à partir de souvenirs, de spéculations, lui permet d’attribuer une seconde vie aux objets familiers.
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Œuvre exposée

Eccentric boxes (2016)

Dix photographies C-Print sur aluminium encadrées.
Deux boîtes en bois incrustées de lapis-lazuli, cuivre, céramique, bois et bronze.

À La Criée, Lucy Skaer produit un ensemble d’œuvres réalisées dans et à partir de sa maison familiale en Écosse. Elle effectue une série d’interventions consistant à modifier et prélever certains éléments architecturaux ou mobiliers de sa maison. Ce processus est documenté par des photographies. Elle intervient sur le parquet en bois de son salon et de sa chambre, en y incrustant certains meubles ou objets. Puis elle retire les lattes pour fabriquer deux coffres. Chacune de ses interventions laisse des cicatrices dans le bois. Ses incisions sont mises en relief par des incrustations de différents matériaux, tels que pierres et céramiques, enluminant littéralement le plancher transformé en boîtes fermées. Celles-ci sont comme des réceptacles de souvenirs, d’émotions, d’empreintes du passé et matérialisent la mémoire, le déracinement.

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Courtesy de l’artiste, galerie Peter Freeman Inc. (New York/ Paris).
Coproduction Les Ateliers de Rennes 2016 et Musée régional d’art contemporain Occitanie/Pyrénées- Méditerranée. Avec le soutien de Peter Freeman Inc. (New York/Paris).

La classe de CM1 de l’école Torigné devient cette année la classe « d’Art’chéologie » pour le projet Remise en jeu !

Les élèves ont rencontré ce matin l’artiste Clémence Estève qui fait de la sculpture et des installations. Clémence avait apporté une sculpture, un objet en cire qu’elle a appelé une Carte du ciel. Cette carte donne aÌ€ voir par transparence aÌ€ travers la cire, aÌ€ quoi ressemblait le ciel au temps des hommes préhistoriques. Les coordonnées de cette carte ont été calculées grâce aÌ€ un logiciel d’observation des étoiles. Clémence avait aussi apporté de la terre crue qu’elle utilise pour faire du modelage et de la cire non fondue, en billes. Ensuite elle a montré une vidéo du buste d’ Antinous, une célèbre sculpture qui date de 180 ap -JC. Elle a réalisé cette vidéo aÌ€ partir de centaines de photos prises par des touristes aÌ€ plusieurs époques.

Les mots qui parlent: SCULPTURE_INSTALLATION

Les élèves ont aussi rencontré Mélanie, médiatrice culturelle et Céline qui est archéologue. Elles travaillent toutes les deux aÌ€ l’ INRAP, l’institut national de recherches archéologiques préventives. Elles ont présenté le site Gallo-Romain de l’Hôtel Dieu où s’effectuent les fouilles. Les élèves vont aller visiter ce chantier plusieurs fois dans l’année pour rencontrer les archéologues, découvrir leurs métiers, leurs outils et l’objet et les méthodes de leurs recherches.

Les mots qui parlent: FOUILLE_VESTIGE_NECROPOLE_SEPULTURE

Il y avaient aussi Amandine et Carole qui sont médiatrices culturelles aÌ€ La Criée, centre d’art contemporain et Véronic qui est conseillère pédagogique en arts visuels.

Depuis Mai 2016, une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) mène une fouille préventive sur le site de l’iÌ‚lot urbain de la Cochardière (l’Hôtel-Dieu) aÌ€ Rennes dans le cadre de la construction d’une résidence par la société Bati-Armor. L’équipe travaillant sur le chantier réunit une quinzaine d’archéologues, anthropologues, topographes et autres spécialistes qui étudient le passé antique de la ville de Rennes sur une surface de 7500 m².

Cette fouille prescrite par l’État (Drac Bretagne – Service régional de l’archéologie) et s’achevant en Avril 2017 offre l’opportunité aux archéologues et anthropologues d’étudier pendant une année l’évolution d’un quartier méconnu de la ville de la période antique (Ier au IVe siècle) au début du Moyen Âge (Ve et VIe siècle). Les vestiges découverts dans le sous-sol de ce quartier gallo-romain ont confirmé un diagnostic effectué en 2012, l’existence d’une vaste nécropole de plusieurs centaines de tombes. La découverte de ces vestiges archéologiques constitue une importante source d’informations sur le mode de vie de nos anceÌ‚tres, de leur pratiques culturelles aÌ€ l’état sanitaire des populations.

Source: http://www.inrap.fr/rennes-le-quartier-gallo-romain-de-l-hotel-dieu-mis-au-jour-11693